Froufrou des cils

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avant que tu ne te pointasses, le printemps se parait pour t'accueillir, les fleurs s'éparsaient sur l'herbe raide, et des volucres s'épanouirent là où les bourgeons débourraient autrefois.

les nuages bruissaient quand ils se mirent à billebarrer les cieux. Incongrûment, ils s'agglomérèrent au-dessus du monde. alors les couleurs s'étaient ternies, les fleurs s'étiolèrent
et le chant des oiseaux sinistra avant que ma vue ne se troublât.

pour moi, ton absence n'augurait jamais rien de bon. ta taciturnité manquait et ton odeur tournait autour de ton macchabée tel un spectre que je reluquais du blanc de l'oeil. tantôt opalin. tantôt érubesecent.

et je le sentis qui s'abattit sur mes épaules ; il pesait plus que ton absence, il pesait et bossela mon dos quand les mots peinaient à décrire ce que j'aurais pû ressentir le jour où j'ai appris ce que je ne devais pas

quand l'émoi se fit ensevelir de désir

et que le désir, ineffablement avide, déterra mes peurs, et fit perler les dernières larmes du corps. les souvenirs alors me submergèrent quand ta salive se mélangea à l'ambroisie, et tu vécus plus que prévu.

Et c'est ainsi que le veinard et la taciturne vécurent sempiternellement à Tréfonds meurtri.

08/02/2021

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