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ᴍᴀʀs 𝟷𝟾𝟿𝟾

« Et je rappelle à Messieurs Dumbledore et Grindelwald qu'ils doivent venir me voir dans mon bureau. » achève le directeur en adressant un regard noir aux concernés avant de descendre de l'estrade. 

La veille, en déclarant aux deux garçons qu'ils en re-parlerait le lendemain à cause de l'heure tardive, il n'avait pas stipulé qu'il prendrait soin de mettre l'intégralité de l'école au courant. Sans mentir, la moitié des élèves se tournent vers Albus. Celleux pour qui ça causerait un trop gros torticolis regardent Gellert. 

« Tu vas m'expliquer cette fois ! exige Elphias, inquiet et perdu. 

- Je suis allé dans la forêt interdite. 

- Hein ?! Pourquoi ? 

- Avec ce type ?! s'insurge Aberforth qui n'est qu'à quelque place de son frère - ce que ce dernier regrette aussitôt de ne pas avoir remarqué. 

- Oh, par pitié ! Je traine avec qui je veux ! s'exclame Albus en se levant, les deux paumes claquant sur la table.

- Ouais, même avec un mage noir qui t'emmène dans la forêt interdite ! ironise Aberforth qui se lève à son tour. 

- Qu'est-ce que ça peut te faire !? 

- Tu ne vois pas qu'en passant du temps avec quelqu'un comme ça tu vas devenir encore plus égocentrique et antipathique que tu ne l'es déjà ?

- Aberforth, pas ici. 

- Quoi, t'as peur pour ton image ? 

- Je pense juste que tout Poudlard n'a pas à connaitre nos histoires de famille. »

Il y eu un silence, durant lequel Albus jeta un coup d'oeil autour de lui pour découvrir que tout le monde le fixe encore, même les yeux plus discrets de Gellert depuis la table des Serpentard. 

« Maintenant, excuse moi, mais je suis convoqué. »

❇︎

Dix minutes avant l'heure les deux jeunes hommes attendent déjà devant le bureau du directeur.   Gellert ne parle pas, trop occupé à contenir sa rage. Tout les élèves, tableau, et fantômes du coin les observent d'un oeil mauvais. Qu'est-ce que ce serait s'iels savaient que...

« Ha, je vois. »

Le professeur Têtenjoy qui sort du bureau de M. Black regarde tour à tour les deux garçons en fronçant les sourcils. 

Gellert comprend immédiatement de quoi il est question : on s'imagine que lui est quelqu'un à éviter car il a fait des erreurs et que son ami est quelqu'un de fréquentable car il n'en a fait aucune. Le professeur de Défense contre les Forces du Mal fait sans doute allusion à une mauvaise note récente d'Albus qui serait causé par de mauvaises fréquentations. Omettant le fait que chaque être humain a des bons et des mauvais cotés. Que Gellert n'est pas tout noir et Albus pas tout blanc. Se baser sur des pré-jugés est tellement plus facile !

Un passage s'ouvre comme une invitation à entrer, ce que chacun fait avec appréhension. C'est pour le Gryffondor que c'est le plus dur, ça doit être la première fois qu'il se rend dans ce bureau pour autre chose que des éloges. 

Le directeur est assis. Il achève d'écrire quelque chose avant de poser sa plume et croiser les bras. 

« Vous commencez fort, M. Grindelwald. Pas encore six mois que vous êtes ici et vous braver déjà une interdiction que la plupart des élèves ne bravent pas en sept ans. M. Carpet m'a en plus fait part de vos mésaventures récentes... Ce petit jeux était peut-être plaisant à Durmstrang mais nous n'aimons pas les plaisantins. Les professeurs me disent que vous êtes un élève brillant, il serait bien que votre ramage se rapporte à votre plumage, si j'ose dire. 

- C'est moi qui lui ai demandé de m'accompagner dans la forêt interdite. » coupe Albus que les autres occupant∙es de la pièce - en comptant les tableaux - dévisagent avec surprise.

« Nous avions parlé... des sombrals ! Je sais qu'il y en a ici et ce sont des animaux qui me fascinent. Mais je ne peux pas les voir. Je savais que Gellert pourrait, par contre. Alors, je lui ai proposé.

- En pleine nuit ? 

- Plus facile d'être discret la nuit, monsieur le directeur. »

Les yeux de l'homme passent de l'un à l'autre pour se faire un avis. Il finit par reprendre sa plume et rédiger quelque mots en continuant : 

« Vous aurez une retenue ce week-end. Dans la forêt interdite puisque vous y tenez tant. M. Grindelwald vous pouvez disposer. M. Dumbledore restez avec moi un instant, je vous prie. »

Gellert jette dernier regard à Albus avant de sortir. Après son départ, la pièce se fait plus froide. Le Gryffondor ressent son absence et a la sensation d'avoir perdu tout son courage. 

« Albus, vous êtes l'un des meilleurs élèves de votre année. Je me souviens de la raison pour laquelle je vous ai nommé préfet. Il serait dommage que vous ruiniez toutes vos chances en vous laissant distraire par des pulsions telles que... vouloir voir un sombral. Vous ne trouvez pas ? 

- Si, monsieur. »

En sortant du bureau, une fois hors de vue de M. Black, Gellert apparait au coin du couloir, les mains dans les poches, s'attendant à ce qu'Albus annonce poliment qu'il ne veux plus jamais le revoir. 

« Qui-est ce qu'il croit tromper avec ces discours ? s'écrie-t-il à la place. Il me dit de ne passer aucun moment heureux pour me concentrer sur mes études, comme si je ne pouvais pas faire les deux à la fois et comme si ça en valait la peine. Il me donnerait presque envie de re-sortir ce soir, rien que pour ça ! »

Sans rien montrer de son soulagement, le Serpentard fait ce regard bien connu, qui veut dire « Faisons-ça. »

« Oui, faisons ça ! » répond Albus à sa remarque silencieuse en s'éloignant du bureau, Gellert lui emboitant le pas. 

Et le soir même, n'étant tout de même pas assez fous pour retourner dans la forêt interdite, ils se réunissent dans une salle de classe désaffectée où ils parlent des Reliques... même si les Reliques servent d'avantage d'excuse pour se voir, ces temps-ci.

smalltown boysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant