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ᴅéᴄᴇᴍʙʀᴇ 𝟷𝟾𝟿𝟽

Comme rien ne se passe jamais à Godric's Hollow, un nouvel arrivant fait l'effet d'un séisme. Mrs Harbor, l'épicière, est celle qui lance la rumeur. 

On compte plusieurs épiceries dans le village, mais celle des Harbor est la plus fréquentée par les sorcier∙es. Pour cause : c'est un couple de médicomage qui la tient. Toutes sortes de babioles moldues en vitrine, fruits et légumes mis en avant, et soins magiques dans l'arrière-boutique. 

Grindelwald y est de corvée de remèdes, ordres de Bathilda. Ses yeux, cheveux, et son allure ne l'aident pas à se fondre dans la masse. N'importe quel oeil expérimenté comprendrait qu'il s'agit d'un sorcier.

« Oh, Aberforth voici Gellert Grindelwald ! s'empresse de présenter Mrs Harbor qui se plait à jouer les entremetteuses (amoureuses ou amicales). Il n'a qu'un an de plus que toi, vous pourriez être de bons amis !

Aberforth fait une grimace que l'autre lui rends aussitôt. Si cette femme pense ça, c'est qu'elle les connait très mal tout les deux. Car s'il y a une chose sur lesquels ces deux jeunes hommes s'entendent c'est sur le fait qu'il ne veulent plus jamais se re-croiser. Le cadet des Dumbledore méprise les riches et celleux qui veulent en avoir l'air, alors ce type et ses airs mystérieux sont loin de le séduire. Gellert, de son coté, sait que l'adolescent n'a jamais ouvert autre chose qu'un manuel de sortilèges sans intérêt. 

- Je vous accorde que si toutes les personnes du même âge devait s'entendre, le monde se porterait bien mieux, mais ça ne marche pas comme ça. » annonce le deuxième garçon en ouvrant la porte de l'épicerie, dissimulant le flacon de repose-tête dans la poche intérieur de sa veste et s'éloignant dans la rue pavée. 

« Charmant jeune homme. Glisse une cliente à Mrs Harbor dans son dos sans même une pointe de sarcasme.

- Il vit avec Mrs Tourdesac, informe l'épicière - bien heureuse d'avoir autre chose à faire que d'attendre au comptoir. Il n'est pas d'ici, je crois, il a un drôle d'accent. Mais il étudie dans la même école que mo... mon mari. Il devrait rester un moment. »

La cliente répète cela à son mari. Le mari, à l'auberge après la mine, répète cela à d'autres hommes. Les autres hommes, non sans une certaine jalousie, répètent cela à leurs femmes... qui le répètent à d'autres femmes.

Jusqu'à ce que la nouvelle parvienne aux oreilles de Kendra Dumbledore pendant ses heures  quotidiennes de lavage de sols et de carreaux.

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« Un gamin de votre âge habite chez Bathilda. annonce-t-elle, autour d'une table à l'heure du dîner - seul moment où la famille est réunie.

- Laisse moi deviner ; air hautain, sorcier peu discret, probablement russe, yeux hétérochromes mais sans doute pas très hétérosexu...

Albus manque de recracher sa soupe. Son mouvement brusque attire toute l'attention sur lui. Aberforth interrompt son discours pour hausser un sourcil. Les sorcier∙es qui correspondent à cette description ne sont pas bien répandu∙es.

- Gellert Grindelwald ?

- Eu... un nom comme ça, oui. »

« Tu le connais, mon chéri ?

- Je... lui ai fait visiter l'école. acquiesce Albus. Il a un an de moins que nous et il est à Serpentard. Il vient de Durmstrang, je doute qu'il soit russe sinon il serait allé à Koldovstoretz...

- De Durmstrang et maintenant un Serpentard, ça m'étonne pas ! Ce type respire la magie noire.

- Tu ne le connais même pas. »

Albus veut ravaler ces paroles. Trop tard. Ce qu'il a évité depuis son retour à la maison débarque comme un cheveux sur la soupe. 

Les frères Dumbledore ne se sont jamais bien entendus. On ne fait pas un séjour à Godric's Hollow sans une dispute. Albus tente de les repousser au maximum mais Aberforth les cherchent et les trouvent toujours. Il profite de la forme pour attaquer sur le fond. La moindre occasion est la porte ouverte à tous les reproches. 

« Et toi oui, bien sûr ! Ça ne devrait pas m'étonner que tu sympathises avec ce genre de gars. Il est exactement comme toi ! J'avais juste au moins espéré que t'étais pas du genre mage noir. Visiblement, je me suis planté !

- Ce n'est pas du tout un mage noir ! Si tout les élèves de Durmstrang et Serpentard devenaient des mages noirs le monde magique serait en ruine ! »

Il regarde son frère pointer du doigt les murs délabrés de la maison l'air de dire "pour les prolos comme nous, le monde est déjà en ruine !". Mais Albus mets fin à la dispute. Il se lève et part s'enfermer dans sa chambre. 

Les provocations d'Aberforth ne le mettent pas toujours en colère, mais cette fois il faut admettre qu'il a réussi son coup. Il s'est sentit blessé comme si on parlait de lui-même lorsque son frère a critiqué Grindelwald. Lui n'aurait rien à lui reprocher... il a l'air intéressant, intelligent, cultivé, et tout ça lui donne un charme. Albus ne le voit pas le moins du monde comme un futur mage noir. Il a envie de le connaitre et de passer du temps avec lui. Le peu de mot qu'ils ont échangé lui ont donné envie de le revoir. Il pensait que ce charme envoûtait tout le monde, mais ce n'est de toute évidence pas le cas d'Aberforth. Pourtant il plaît bien aux femmes du village alors c'est...

Oh. 


smalltown boysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant