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ᴀᴠʀɪʟ 𝟷𝟾𝟿𝟾

« Je vais rester ici pour les vacances, je pense. » Déclare Albus un début d'après midi alors qu'il est assis avec Elphias sur les marches en marbre de la cour. 

Ils ont commencés par faire un tour pour rendre visite aux animaux magiques du fond du parc puis sont revenus s'assoir pour discuter à moitié en lisant leurs livres, comme ils le font toujours. La seule exception étant que les livres en question traitaient cette fois-ci de tout ce qu'il y avait à maitriser pour les examens de fin d'année. 

« Ce sera plus simple pour les ASPICs, précise-t-il.

- Aberforth ne vas pas être content quand tu lui dira ça. Et on devrait y aller, suggère son ami en voyant un groupe d'élève de leurs classe marcher vers la serre, bien que le cours ne débute que dans une trentaine de minutes.

- Ça lui fera très plaisir de ne pas me voir, tu veux dire ! répond Albus en se levant. Et il se fera une joie de me traiter d'égoïste qui place les études avant la famille. »

Ils interrompent leurs conversation, car une silhouette bien connue vient d'apparaitre devant eux. Uniforme de Serpentard, cheveux clair et yeux hétérochrome. 

« Tu me rejoins devant la salle ? » propose Elphias en s'éloignant.

Albus acquiesce puis se concentre sur Gellert qui lui fait ce regard qui dit qu'il a une idée derrière la tête. Celui-là même qu'il avait avant l'exploration de la forêt. 

« N'y pense même pas, je ne sèche pas le cours pour toi. J'ai un contrôle !

- Je n'ai rien dit. 

- Tu l'as pensé tellement fort que je l'ai entendu. 

- Ok. »

« Mais ce soir tu viens ?

- Oui, je viens. Et je reste pour les vacances. » 

❇︎

Le soir venu Gellert retrouva Albus au lieu de rendez-vous donné - autrement dit à un endroit où l'on pouvait rester longtemps sans se faire repérer : un simple croisement de couloir où peu de personnes avaient l'idée de s'attarder. 

« On va dans quel endroit, alors ?

- Pas question qu'on aille dans la forêt. trancha Albus. Mais je suis sûr qu'on peut trouver quelque chose qui ne soit pas interdit. Poudlard est tellement grande et magique, même si j'y vivais pendant cent ans je n'en connaitrais pas tout les secrets. 

- Vas-y alors. Impressionne moi. » Défie Gellert. 

Il n'a pas finit de parler qu'Albus lui saisit la main. Ils marchent un moment à l'aveugle dans les couloirs avant de gagner l'extérieur. La lumière d'une demi-lune leurs permet d'y voir plus clair. 

Gellert comprend qu'ils se dirigent vers le lac noir. Se retient de faire dire quoi que ce soit concernant le kraken et observe seulement l'autre garçon s'accroupir sur la rive, poser sa paume de main sur l'eau, fermer les yeux pour se concentrer et murmurer quelque chose qui ressemble à "visum". 

Aussitôt le fond du lac semble s'éclairer et, de la surface, on y voit tout ce qu'il y a à l'intérieur. Gellert s'y penche, sans masquer sa curiosité. Il croit regarder un profond abime dont on peut pourtant voir tout les détails. La lumière est bleue, le lac parait translucide dans la nuit et en contre jour toutes les créatures qui y vivent sont révélées. Très loin, des silhouettes de strangulots sirènes, merrow et selkies se bousculent, le calamar occupe bien entendu une grande place et des animaux aquatiques non-identifiables font bouger leurs nageoires comme de grand draps léger quand ils nagent. 

« Je ne sais pas si je dois être émerveillé ou terrifié. 

- Je préférai que tu sois émerveillé, avoue Albus, mais je ne t'en voudrais pas d'avoir un peu peur de ces trucs, ils ne me rassurent pas non plus. 

- Tu avais déjà lancé ce sort ? 

- Non, jamais. 

- Iels peuvent nous voir ? 

- Pas plus qu'on ne peut les voir, d'habitude. 

- Et les autres, s'iels regardaient par la fenêtre ?

- Iels ne verraient rien d'autre qu'un lac ordinaire. 

- Alors, je pense que je suis plutôt émerveillé. »

Il rejoint Albus qui est assis au bord du lac, sans se lasser du spectacle. 

« Quand je pense qu'on fait du patin à glace sur ce lac en hiver et qu'il y en a qui se baignent dedans en été... rigole Albus. 

- C'est vraiment n'importe quoi, votre école. »

Au bout d'un moment, pendant qu'ils écoutent le vent, c'est le ciel qu'il finissent par observer à la place de l'eau, car la fatigue leurs fait oublier qu'ils ne doivent pas s'endormir ici. Ils sont allongés l'un à coté de l'autre quand Gellert ose demander - ayant un peu peur de tout casser :

« Est-ce qu'il est venu vers toi ? 

- Qui ? 

- Celui qui te plaisait, est-ce qu'il est venu vers toi ?

- Oh... On se serait presque embrassé, la dernière fois, si on ne nous avait pas interrompus. Et depuis c'est redevenu comme avant. 

- De l'amitié ? 

- Non, avec lui c'est différent de l'amitié. Pour moi, en tout cas.

- Pour lui aussi. »

Gellert se retourne vers l'autre garçon, puisqu'il sent son regard sur lui. 

« On est d'accord que tu as compris que c'était toi ? » s'inquiète le Gryffondor d'un coup. 

Gellert rit malgré lui, et pour seule réponse pose une main sur la joue d'Albus puis ces lèvres sur les siennes. La surprise passée, l'autre lui rend le baiser et ne pense à rien d'autre qu'au fait qu'il est très probablement, visiblement, évidement amoureux de Gellert Grindelwald. Ce qui le terrifierait si celui-ci n'avait pas avoué à mi-mot l'aimer en retour. Tout d'un coup, la situation n'a plus rien de terrifiant. Il se sent juste puissant et aimé comme il ne l'a jamais autant été. 

smalltown boysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant