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tw : mention de violence, de harcèlement + un peu d'homophobie

ᴊᴀɴᴠɪᴇʀ 𝟷𝟾𝟿𝟾

« On a gagné, mais juste parce que des Sepentards ont été disqualifiés. Lloyd a frappé Gillis. résume Elphias lorsqu'Albus lui demande comment s'est passé le match de Quidditch. 

Lui, a pris le fait d'avoir "une tonne de devoirs" comme prétexte pour ne pas y assister mais n'a pas ouvert un seul grimoire. La conversation qu'il a eu avec Grindelwald lui tourne toujours dans la tête.

- Iels ne sont pas censé être dans la même équipe ? s'étonne-t-il

- Si. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris, à Lloyd. Je l'ai jamais senti ce type. Il est toujours absent, il est blasé et en plus maintenant il se permet de frapper les autres. Passons, tu as fini ton travail ? »

Albus baisse la tête et considère le parchemin vierge qui gît sur ses genoux. 

« Est-ce que... je peux te parler de quelque chose ? 

- Bien sûr. Répondit son ami, soucieux. Je t'ai dit que tu pouvais tout me dire. »

Est-ce qu'il est trop tard pour faire marche arrière ? Elphias n'est pas de celleux qui forcent à avouer des secrets et c'est une grande qualité, mais il sait que même sans exiger de suite, il ne pourra pas s'empêcher de se poser des questions. 

Il pourrait deviner. Aberforth a bien réussit à cerner Grindelwald dès leurs première rencontre. 

Mais Albus ne va tout de même pas avouer qu'il a le béguin pour un garçon - de Serpentard et originaire de Durmstrang qui plus est ! - et qu'il ne sait pas comment s'en sortir avec ça. Pourtant il faut bien qu'il en informe quelqu'un s'il veut arrêter de se torturer avec ça. 

Et inutile d'essayer à nouveau de se convaincre que ça va passer. Puisque ce n'est pas arrivé la dernière fois, ça n'arrivera pas cette fois, ni la prochaine. Même s'il oubliait Grindelwald, après, il aimerait encore un garçon, puis encore un garçon, et encore, et encore... jusqu'à la fin. 

Tôt ou tard, il sera bien obligé de le dire à Elphias. Parce qu'en y réfléchissant, Elphias est peut-être bien la personne qui compte le plus. La seule personne avec qui il pouvait être lui-même, jusqu'à présent. Et qu'il a toujours imaginé être là jusqu'à sa mort. Alors, lui cacher un secret aussi important pour lui serait perdre un peu du pacte implicite de cette amitié. D'un autre coté, le perdre serait mille fois pire. Et rien que de penser à tout avouer, il est tétanisé. 

« Tu sais, le week-end dernier pendant la ronde des préfets...

Il fit mine de jouer avec sa plume pour ne pas affronter le regard de son ami et perdre son courage. Au dernier moment, il trouve comment aborder le sujet.

... J'ai vu deux garçons s'embrasser. Je me demandais seulement si je devais aller en parler à un adulte. 

Cette fois il regarda Elphias qui était assis non loin de là sur l'un des lits vides et qui balançait ses jambes dans l'espace qui séparait ses pieds du sol. Albus n'avait aucune intention de dénoncer qui que ce soit, mais cela lui permettait de tâter le terrain. 

- ... Ils avaient quel âge ? demanda finalement son ami, peu sûr de lui.

- Notre âge, peut-être un peu moins. 

- Tu penses pas que l'un forçait l'autre ?

Ça, Albus n'en avait aucune idée. Mais il refusait d'imaginer que Grindelwald avait entrainé quelqu'un dans quelque chose contre sa volonté. 

smalltown boysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant