Œil Sang - Le sorcier dégustateur de sang

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Salazar tapotait sur la table au centre de la Chambre des Secrets. Ça faisait des jours qu'il attendait son descendant, enfin, plutôt une gamine qui obéissait aux ordres de ce descendant. De temps en temps, Salazar caressait un petit serpent avec une fine crête rouge sur la tête. Dans son dos, le cadavre de Sacha se décomposé lentement. Il avait récupérait assez d'ingrédients pour refaire sa richesse. Il allait faire comme lors de sa première vie : acheter des créatures magiques et s'en servir pour avoir des ingrédients puis les revendre. Salazar avait toujours voulu faire mieux que son père, que sa famille, et devenir plus riche qu'eux. Autant en or qu'en connaissance.

Il commençait vraiment à perdre patience. Il devait absolument sortir mais il craignait de louper une confrontation qui lui ferait le plus grand bien. Il ne promettait pas de laisser la gamine en vie, par contre. Il se leva, se demandant quelle heure il était. Il agita sa baguette magique et observa alors un nuage sombre rempli de neige cachant le soleil de fin de journée. Il soupira puis se leva. Il n'avait pas beaucoup de temps pour aller aux cuisines. Il sortit donc, passa par un autre passage, puis se glissa dans une ouverture et monta un long escalier. Il détestait ce chemin et surtout dans ce corps encore un peu raide. Son père n'avait jamais fait beaucoup d'activité et ça se ressentait. Il allait devoir faire aussi quelques choses à ce propos. Il s'étirait en gravissant les marches. Il espérait que contrairement à lui, il ne serait pas à nouveau chauve dans une centaine d'années.

Après plus d'une demi-heure d'ascension, il sortit au fond des cachots, par une autre salle immense, aussi grande que la Salle Commune de sa maison. Il resta immobile en ne voyant plus une simple salle de pierre mais un jardin en friche, à l'abandon. Il y avait de belles sculptures et il eut un sourire. C'était beau. Triste mais beau. Il n'avait pas besoin de demander qui avait pu faire ça : des élèves de sa maison plein de talent. Il observa tout, et découvrit sur le socle d'une statue des prénoms : EVE R. REGULUS B. EVAN R. Il sortit sa baguette magique et l'agita avec douceur et observa les fantômes de trois jeunes élèves entre treize et quatorze ans. Il crut voir en le brun, aux yeux gris, une ancienne connaissance et se sentit alors très seul. Il traversa le jardin appréciant le plafond magique que trois élèves doués avaient créés. C'était magnifique. Sa maison offrait donc encore de bons sorciers. Son héritage était toujours en vie. Son plus important héritage. Il sortit dans les couloirs des cachots puis au lieu d'aller directement aux cuisines, il décida de partager son repas avec son fils, le dernier. Il fit donc apparaître un serpent et l'envoya délivrer un message.

Swan marchait dans le couloir, légèrement furieux. Il n'avait aucune idée où était son père. En plus, Lola devenait une femme et c'était devenu très difficile de ne pas la mordre. Il tenait donc dans ses bras plusieurs bouteilles de sang qu'il avait volé à l'infirmerie. Même à dix mètres de Lola, Swan pouvait sentir son sang. Il évitait donc la Grande Salle quand elle y était depuis trois jours. Il entendit alors une petite voix sifflante et s'arrêta surpris. Il regarda autour de lui, curieux.

— Ici.

Ça venait du sol. Il baissa les yeux et vit alors un long serpent.

— C'est toi qui... qui a parlé ? S'étonna Swan.

Le serpent ne lui répondit pas. Il se redressa et l'observa un moment.

— Es tu Swan ?

— Oui.

Le serpent siffla joyeux.

— Mon maître te demande ! Suis moi sorcier à la langue de siffleur !

Swan ne bougea pas immédiatement et le serpent dut l'appeler plusieurs fois avant de se décider. Il fut conduit jusqu'à le fond d'un couloir où il ne s'était jamais rendu. Et il vit alors un homme, vêtu richement, jouant avec un anneau à son doigt, les cheveux noirs mi-longs, et avec une fine barbe.