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        Salazar Serpentard observait son nouveau corps dans un immense miroir. Il n'avait jamais aimé son père mais il lui reconnaissait un certain charme physique. Il caressa la fine barbe noire. Il soupira puis sélectionna des nouveaux vêtements. Il avait toujours fait attention à la première impression qu'il donnait et même si l'habit ne faisait pas l'homme, ça aidait beaucoup pour paraître bien plus charismatique. Il avait une seule chose à faire.

Alors que le soleil se levait à peine sur le château, il sortit dans les couloirs, se dirigeant d'un pas sûr droit vers un lieu secret qu'on avait décidé de bafouer. Son héritage était autant une arme qu'un bouclier.

Il découvrit des toilettes modernes. Il inspecta un peu, curieux malgré lui. C'était ingénieux mais cela manquait cruellement de magie d'après lui. Des choses moldus dans son école. Il se sentait un peu en colère. Il trouva son symbole sur un robinet et siffla doucement l'ordre de s'ouvrir pour lui, le maître des lieux. Il resta un moment abasourdi en voyant juste un trou béant.

— Espérons que rien d'autre n'a changé, grogna-t-il.

Il posa sa main autour de son cou. Il avait aussi ça à retrouver : son médaillon. Son fils Sairon avait sûrement dû le transmettre à ses enfants. Il allait donc devoir trouver son dernier descendant pour remettre la main dessus. Enfin, s'il avait bien compris la situation, il serait assez facile de trouver le descendant. Il sauta dans le trou, glissant lentement dans les entrailles du château. Ses pieds touchèrent en premier des restes d'os qui craquaient sous ses pas. Il reconnut les restes d'un chat et sourit, amusé. Swan n'avait pas besoin de savoir tout. Salazar était bien plus lié à Sacha qu'il ne l'avait laissé entendre. Il ne pouvait pas la tuer immédiatement. Il caressa l'anneau de son père à son doigt, pensif. Il allait d'abord devoir se charger de son véritable secret.

— Au moins... tu as bien grandi, dit-il à voix basse en découvrant une longue mue de serpent au bout d'un tunnel.

Il était ravi de voir la taille de Sacha. Elle était encore si jeune quand il était parti avec sa fureur, sa douleur et surtout sa culpabilité. Il fut rassuré de voir que l'entrée de la salle était intacte et toujours identique à ses souvenirs.

Ouvre toi

Il se pinça les lèvres en voyant ce qui avait été un nid de milliers de serpents autrefois. Il avait étudié chaque créature et encore plus les reptiles. Il appela Sacha avec impatience, en sortant sa baguette magique.

Maître ? Est-ce vraiment vous ?

Salazar sourit. Il leva la main et la statue représentant son visage réagit. La bouche s'ouvrit lentement et un long sifflement résonna.

Pourquoi as tu attaqué des élèves ? Demanda Salazar en fixant l'énorme serpent.

Le nouveau maître l'a demandé.

— Tu sais que ce n'est pas pour ça que je t'ai fait... Ton père est mécontent, Sacha... Vraiment en colère...

— Maître...

Salazar arracha de son doigt l'anneau fait de plusieurs serpents en argent, s'enroulant entre eux. Ça sera parfait pour transférer ce qu'il y avait en Sacha.

Le maître est revenu pour toujours ?

Salazar pouffa de rire.

Il existe différent moyen pour ça, dit-il avec un sourire. Le sang de vampire de mon dernier fils va en effet y contribuer mais surtout... ce que tu as en toi... ma part en toi...

Le serpent tourna autour de Salazar.

Je l'ai protégé, dit Sacha.

C'est faux ! Gronda Salazar.

Il leva l'anneau devant les yeux de Sacha.

Un basilic peut vivre des millions d'années, dit-il. Mais cet acier fait à partir d'anciennes épées de nos ennemis, de moldus qui ont tenté de détruire la magie, peut rester intacte pendant des millions de siècles. J'avais longuement hésité à me servir de ta vie pour mon âme... Tu m'as déçu Sacha. Tu attaques des chats... des élèves de mes camarades... Tu es censé être l'arme qui tue les assaillants, pas l'arme de nos ennemis ! Tu es le bouclier de ma maison pas d'un sorcier qui ne sait rien de son héritage.

— Maître et père... il... il m'a promis que je réalisais vos désirs en faisant les siens... Je n'ai jamais désobéis à vos demandes...

— Ça suffit ! Silence !

Salazar posa l'anneau par terre.

Je te libère déjà d'un fardeau ! Dit-il. Je te libère de ma colère de père et d'époux endeuillé.

Sacha s'immobilisa et observa son maître et créateur se couper la main, déversant du sang sur l'anneau aux septs serpents s'enroulant comme s'ils n'étaient plus d'un. Avec son propre sang, il dessina des symboles que peu de gens mêmes en son temps se souvenait.

Swan se réveilla en sursaut dans son lit. Il sentait le goût du sang. Son propre sang. Il se releva et cligna des yeux surpris en voyant un fine entaille à sa main. Il chuchota alors, appelant son père mais aucune voix ne lui répondit. Il se souvint alors de la veille et sourit. Son père était maintenant quelque part et plus dans sa tête. Il se leva alors, lécha sa blessure et se précipita hors de sa chambre. Il était impatient de voir son père, de pouvoir le prendre dans ses bras.

Salazar attendait dans la Grande Salle des Serpents. Il l'avait appelé ainsi mais maintenant on la connaissait sous le nom de Chambre des Secrets. Il avait installé table et chaise et travaillait à la confection d'une nouvelle baguette magique. Il voulait l'offrir à son fils, son dernier fils. Il avait encore de son sang dans ce monde, et surtout mieux que tout autre, du sang mélangé à celui d'une vampire, d'une originelle, même. Swan était son unique héritage à présent. Il allait devoir lui apprendre tout son savoir. Ils avaient le temps.

Swan ne trouva nulle part une indication sur la présence de son père, jusqu'au soir. Il découvrit alors une fine boîte sur son lit et surtout une nouvelle baguette magique qui semblait lui aller encore mieux que la précédente. Son père était encore dans le château mais dans un endroit secret. Personne ne devait être au courant que Salazar Serpentard était de retour et en plus, légèrement assoiffé.

Œil Sang - Le sorcier dégustateur de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant