Œil Sang - Le sorcier dégustateur de sang

_...

Swan soupira et tourna les pages de son manuel d'histoire. Autour de lui, les élèves s'installaient à leurs places, loin de lui. Et puis on tira la chaise à côté de lui et quelqu'un s'y laissa tomber avec un soupir, long, et plaintif.

— Heu... Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Swan au Poufsouffle qui s'allongeait à moitié sur la table.

— Je profites d'un cours avec Binns pour me remettre de ma nuit, répondit Impisi Harris, dit Impi. Pour dormir...

— Mais pourquoi si prêt de moi ? Pourquoi pas avec tes camarades de maison ? Vous êtes toujours ensemble...

— Ben, parce que j'ai aussi envie de discuter un peu avec mon nouveau pote ! Dit Impi avec enthousiasme.

Swan eut un petit rictus, laissant apparaître un peu ses canines. Il referma son grimoire et observa Impi, qui semblait un peu fatigué.

— Tu as évité les centaures ? Demanda Swan.

— Je crois bien, oui, répondit Impi. Je penses que j'ai plutôt bien géré. Mais... c'était plus douloureux sans ma famille... J'ai envie de les revoir...

— Ouais... ma famille me manque aussi, avoua Swan. J'ai hâte de rentrer pour Yule.

— Pareil !

Ils soupirèrent alors. Impi pouffa de rire.

— Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? Demanda Swan.

— Rien, rien.

Impi bâilla.

— Je suis crevé, dit-il à voix basse. Comment ces filles font pour écouter Binns ?

Il montra trois filles : deux Serdaigle et une Gryffondor. Swan les observa un moment et s'arrêta sur la Serdaigle brune. Elle sentait bien meilleur que tous les autres. Il déglutit.

— Hein ? Comment elles font ?

— J'en sais rien et je m'en moque, répondit Swan.

— Tu es si sociable.

— Non, pas du tout.

Impi pouffa à nouveau de rire et observa Swan, amusé.

— C'était de l'ironie, dit-il.

— Ah... d'accord.

Swan poussa un soupir. Il avait soif. Très soif. Et la brune était seule. Swan n'allait pas tenir jusqu'à l'infirmerie. Cette fille était bien mieux que l'autre de Serpentard. Et il avait soif. Il la suivit alors, ne pensant qu'à elle, oubliant son propre sang dans sa bouche alors que machinalement il se mordait la langue. Il pouvait l'attraper, aussi facilement que pour Morgana. Il n'était qu'à un mètre d'elle et elle s'arrêta alors brusquement puis se retourna vers lui en croisant les bras, le fixant avec d'incroyables yeux bleus.

— Si tu me mords, tu vas tomber malade, dit-elle.

Swan se figea. Il avala un peu de son sang et écarquilla des yeux.

— Q-Quoi ? Bredouilla-t-il.

— Ma mère est une Velane, dit-elle. Ça ne se voit pas trop mais je le suis à demi. Comme toi, tu es un demi-vampire. C'est ce que tu es non ?

Swan se pinça les lèvres. Il grogna. Une des créatures magiques qu'un vampire adorait mais dont le sang pouvait être nocif : les Velanes. Il fallait qu'il tombe sur une demi-Velane... Mais il avait si soif.

— Viens, dit-elle. Je t'accompagne à l'infirmerie. Si tu me mords, je te lance un sort que mon père m'a appris contre les vampires.

Swan déglutit. Il pensa à ses canines et eut un peu peur et plaqua sa main devant sa bouche. Elle pouffa de rire.