La veste

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Le blond ouvrit la porte et pénétra dans l'appartement de Benjamin. Il posa sa veste sur une chaise puis partit en direction de la cuisine, il se sentait comme chez lui. Il avait passé beaucoup de temps chez Ben ces derniers jours, si bien que le brun lui avait donné le double des clés s'il voulait venir l'attendre à son appartement pour passer la soirée ensemble.

Leur relation avait prit un tout autre tournant ces dernières semaines. Ils avaient déjà une forte complicité, certains parlaient de fraternité, mais c'était pourtant bien différent. Ils étaient attachés à l'autre, ils ne pouvaient pas se passer de la présence de l'un et plus le temps passait, plus une tension s'immisçait entre eux. C'était indéniable ; chaque excuse était bonne pour passer du temps avec l'autre, chaque geste et chaque parole étaient calculés pour se rapprocher, ils étaient de vrais aimants. Et ils avaient franchi un cap.

Un vendredi soir, Pierre s'était retrouvé chez l'aîné car « il s'ennuyait et ne voulait pas passer un vendredi soir seul », encore une excuse bidon pour le voir, évidement. Ils s'étaient donc posés devant un film, pas si intéressant, alors ils avaient discuté, assis l'un à côté de l'autre sur le canapé. Après un jeu de mot du blond, Ben avait tapoté sa cuisse en signe de validation -en grand expert qu'il était. Mais cette main était restée là et ne bougeait pas, alors que leur conversation avait continué tranquillement encore un moment.

Ça ne gênait ni l'un, ni l'autre. C'était purement naturel, et quand le brun avait prit conscience que sa main était toujours sur la jambe de Pierre, il avait resserré son emprise, et le blond lui avait grandement sourit.

Un peu plus tard dans la soirée, ils avaient relancé un autre film, un Pixar. Ils étaient là, devant Là-Haut, en bon grands enfants qu'ils étaient. Timidement, la tête du plus petit s'était posée sur l'épaule de Pierre, prétextant une fatigue naissante, et ce dernier avait alors passé son bras dans son dos pour le blottir contre son torse.

Il n'y avait aucune gêne, aucun mouvement qui signifiait un quelconque malaise, juste les doigts de Pierre qui caressaient le bras de Ben et la main du brun qui était posée sur le torse du blond, son oreille collée contre son cœur. Ils étaient blottis l'un contre l'autre devant un film, aussi niaisement que cela puisse paraître, et aucun des deux ne voulait se détacher de l'autre.

Et tous les soirs qui ont suivi, ils s'étaient retrouvés dans l'appartement du brun pour regarder un film ensemble, l'un dans les bras de l'autre, sous un plaid. C'était agréable, doux, et si naturel. Ils ne parlaient pas de ce soudain rapprochement physique, ils appréciaient simplement le moment en silence, respirant leur odeur, et parfois s'endormaient sur le canapé. C'était diablement niais, et pourtant ils adoraient ces moments, mais ils ne se l'avouaient pas mutuellement de peur d'éclater cette bulle dans laquelle ils étaient.

Ils s'aimaient, c'était évident depuis longtemps, mais ces derniers jours avaient été décisifs concernant leurs sentiments. Leurs cœurs s'emballaient à chaque câlin, chaque rapprochement, chaque sourire. Peu importe la subtilité d'un geste, ils tombaient encore plus amoureux l'un de l'autre.

Ils étaient bien ensemble, dans leur petit monde, enlacés. Ils se moquaient bien de ces niaiseries, après tout personne n'en savait rien...

Pierre posa les clés sur la table en soupirant un peu. Il était exténué ; ils avaient tourné une vidéo pour la chaîne du brun où ils s'affrontaient, avec Morgan et Danil, pour savoir qui était le meilleur bûcheron d'entre eux. L'épreuve où ils devaient scier un tronc d'arbre l'avait vraiment fatigué. Il avait pourtant tout donné, et il s'était retrouvé dernier du classement. Il sourit à cette pensée, il fallait dire que la poisse était sa meilleure amie ces derniers jours.

La veille, Benjamin et lui devait prendre le métro ensemble ; le plan était simple, le brun devait passer voir son frère dans le centre ville et Pierre devait l'attendre chez lui, descendant une station plus tôt. Cependant, le plus jeune n'avait pas son titre de transport et étant déjà un peu en retard, Ben ne voulait pas qu'il fasse la queue au guichet pour prendre un ticket -alors que Pierre avait tout son temps. Alors il avait fraudé avec lui, n'utilisant que la carte de Benjamin pour passer. Et évidement, en sortant du métro, Pierre était tombé nez à nez avec les contrôleurs et s'était donc prit une amande.

Recueil OS VerrecroceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant