Illusions

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Cet os est inspiré d'une story Instagram postée par Benjamin dans laquelle il avait mis la chanson « I've been lovin' you too long » de Etta James.
Bonne lecture ☀️

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C'était étrange, cette sensation qu'il ressentait dans le creux du ventre. Un vide, un trou, ou alors peut-être un noeud bien noué. Une petite boule s'était installée dans sa gorge, et les yeux fermés, il espérait. Il espérait des bras qui le tiendraient fort, un corps chaud contre le sien, une chevelure dans laquelle il plongerait sa main, un cou dans lequel il nicherait son visage.

Un soupir lui échappa en ouvrant à nouveau les yeux. Cela faisait plus de deux heures qu'il essayait de trouver le sommeil, en vain. Ce pincement au cœur le faisait ruminer, il ne savait pas réellement pourquoi il avait tant besoin d'un contact, de son contact. Il avait l'habitude d'être seul, de nature assez solitaire, il passait toutes ses nuits seul dans son lit. Mais cette nuit là, le contexte était bien différent.

Une musique tournait en boucle dans sa tête, et il en comprenait parfaitement les paroles, il ressentait chaque mot. Cette chanson lui parlait et le touchait personnellement.

Oui, il l'aimait depuis longtemps, depuis trop longtemps. Et il ne savait même pas ce qui lui avait pris de la mettre en story Instagram, alors que des milliers et des milliers de personnes allaient la regarder. Mais, parmi ces gens, il voulait qu'elle retienne l'attention d'une seule, il le voulait vraiment.

Ça allait faire parler, des théories allaient se mettre en place, mais il s'en fichait royalement. Il avait découvert cette musique le matin même, et il l'avait écouté toute la journée. Il se sentait encore plus ridicule, c'était pitoyable, selon lui.

Les mots étaient parlants, les paroles évidentes. Il l'aimait, beaucoup trop, depuis bien longtemps, et son amour grandissait, encore et encore. Et il ne voulait pas que ça s'arrête. Il se sentait vivant quand il pensait à lui, quand il était avec lui, quand il sentait sa présence, son odeur, quand il voyait ses yeux ... Peut-être que, il y quelques années, il ne les regardait que pour y voir son reflet. Il y voyait un tel amour, une telle sincérité, il se voyait autrement qu'il se connaissait lui-même, et ça l'avait beaucoup aidé.

Il avait pu mettre de côté son côté pudique et s'ouvrir beaucoup plus aux gens qui l'entouraient, il voulait prendre encore plus soin de lui, se montrant de plus en plus coquet, et il arrivait à s'aimer lui-même, aimer sa personne. Il n'avait jamais eu ce problème de confiance en lui, mais étrangement, c'était avec lui et lui seul qu'il se sentait le plus confiant. Comme s'il n'y avait qu'eux, qu'il n'y avait toujours eu qu'eux, comme si Pierre était finalement cette flagrance, comme s'il était la personne de sa vie.

Il l'aimait de plusieurs façons. Tout d'abord comme un véritable ami, il savait qu'il pouvait compter sur lui. Puis, en tant que meilleur ami, cette personne à qui il pouvait tout dire, avec qui il pouvait tout faire, celle qu'il voulait voir quand il avait un coup de mou, celle qui le faisait toujours rire. Et, évidement, il l'aimait amoureusement. D'une profonde sincérité, d'une pureté et d'un naturel affligeant, de tout son cœur et de tout son être.

Il avait presque envie de pleurer en y pensant. Il l'aimait, c'était à l'apogée de la puissance, au paroxysme de la violence, et rien ni personne ne pouvait l'aider. Pierre l'avait touché dans le cœur, il l'avait véritablement pris en otage et pouvait en faire ce qu'il voulait. Il était son ange, son envie. Une passion, un amour immense ... et peut-être une destruction fantastique.

Il s'était penché sur sa voix, sur sa personne, et il l'avait fait voler. Il maudissait presque le monde de ne pas plus entendre sa voix, de ne pas plus le voir -alors qu'il passait littéralement ses journées avec lui au bureau. Pierre poignardait complètement son cœur à chaque mot, à chaque regard, à chaque contact physique.

Recueil OS VerrecroceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant