Arguments

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- Putain Anthony ! T'abuses !

Lastella se contenta d'un « Hmmm » et se retourna, clairement pas contrarié du fait qu'il ait piqué le lit de Benjamin pour la nuit.

Il faut dire qu'il n'y était pour pas grand chose ; le « petit » apéro qu'avait proposé Morgan et Pierre s'était terminé en grosse soirée, et il était maintenant presque cinq heures du matin.

Anthony avait fini ivre mort — comme presque la moitié de ses amis — et Agathe, la maman de ce beau petit groupe, l'avait amené à l'étage pour qu'il puisse se coucher.

Elle avait pensé à tout : une bassine — qu'elle disposa juste à côté du lit, une bouteille d'eau avec un aspirine, elle lui avait même enlevé ses chaussures. Mais elle n'avait pas réussi à l'emmener jusqu'à son lit ; Anthony était entré dans la première chambre à côté des escaliers. Il s'était lamentablement allongé sur le lit de Benjamin et s'était endormi immédiatement.

Agathe avait bien sûr essayé de le réveiller, mais elle comprit qu'il ne bougerait plus. Il réagissait à peine aux paroles de son amie. Alors elle l'abandonna et le laissa là, il réglera ses comptes avec Benjamin plus tard, tant pis.

Et le brun était là, devant son lit, tirant le pied d'Anthony. Il regarda vite fait à travers la porte pour voir si quelqu'un pouvait venir l'aider.

Mais Fred prenait sa douche dans la salle de bain du bas. Morgan et Hugo, eux, dormaient déjà paisiblement, assommés eux aussi par l'alcool.

Agathe, Mathieu, Fanny, Morgane, Joffrey et Jordie étaient repartis dans leur appartement — qui se trouvait à l'étage du dessous, tous plus ou moins soûls — décidément, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre dans cette entreprise ...

Il ne restait que Pierre en bas qui s'était chargé de regrouper toutes les bouteilles vides dans des cagettes, et il y en avait un tas. Aussi surprenant soit-il, il n'était pas le plus éméché, et il n'en était pas peu fier.

Enfin, bien sûr qu'il l'était, mais comparé aux deux zigottos qui dormaient déjà et à Gwen et Alaïa qui ne voulaient absolument pas quitter le salon qui était devenu la piste de danse ... ça allait plutôt bien !

Heureusement, il avait réussi à les faire déguerpir et étaient chacune dans une salle du bain du haut.

- Anthony, bouge !

Aucune réaction. Il tira une nouvelle fois.

- Putain, mais tu fais chier !

Rien. Benjamin lâcha son pied et jura, encore.

Il n'en revenait pas ! Quel culot de s'endormir dans un lit qui n'est pas le sien !

Il se dit qu'il le détesterait pour le restant de ses jours. Il avait vraiment sommeil.

Il abusait, il le savait, mais c'était son lit ! Il l'avait gagné au jeu de la roulette !

La chambre n'avait qu'un lit simple avec une table de chevet, une petite armoire et un petit bureau avec une chaise dans le coin de la pièce à côté de la fenêtre. C'était très sobre — pas comme Anthony ...

Il remarqua d'ailleurs que les rideaux n'étaient pas tirés. Il les laissa grands ouverts, espérant que les rayons du soleil de San Diego l'éblouiraient à son réveil, ce sera bien fait.

Il essaya une dernière fois :

- S'te plaît, Antho, lève-toi ...

- Il ne se réveillera plus.

Benjamin sursauta. Il ne s'attendait pas à entendre quelqu'un parler pour le coup.

Il souffla et se frotta les mains sur son visage. Absolument personne ne pouvait le réveiller ou le lever, c'était évident.

Recueil OS VerrecroceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant