Des haricots et du chocolat

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Pierre, assis dans un fauteuil, ordinateur sur les cuisses, posa sa main sur son ventre en grimaçant. Le gargouillis qu'il avait ressenti lui avait presque fait mal à l'estomac. Il fronça les sourcils, tentant tant bien que mal de ne pas se lever pour aller chercher de quoi manger.

Ce mois allait être très compliqué.

Il voulait absolument perdre du poids. Cette idée lui avait traversé l'esprit quelques mois auparavant, peut-être même quelques années, et il n'avait jamais réussi à se motiver assez. Un challenge, c'était ce dont il avait besoin : en compétition contre Frédéric, il ne pouvait être que motivé à se surpasser et à atteindre son objectif.

Et cela faisait déjà deux bonnes semaines que le défi avait commencé. Son alimentation avait drastiquement changé, son rythme de vie également, enchaînant les entraînements de basket, de tennis, s'essayant à de nouvelles pratiques, faisant attention à ce qu'il achetait, à ce qu'il mangeait ... Il avait changé sa manière de vivre du tout au tout, et il commençait à ressentir les biens faits de la nourriture saine et du sport sur son corps.

Alors il luttait. Il luttait contre cette envie irrépressible de se lever du fauteuil pour aller chercher quelque chose à manger. Il luttait contre cette douce odeur sucrée qui lui chatouillait les narines depuis une bonne heure maintenant. Il luttait contre ce dont il avait présentement envie : du chocolat.

Il essaya de ne plus penser à cette odeur, à ce qui était en train de se cuisiner, en se concentrant sur son ordinateur. Il se remit alors à pianoter sur son clavier, répondant à quelques mails.

Mais la réalité le frappa de nouveau quand son ventre se remit à gargouiller.

S'il voulait manger, il devait trouver quelque chose de léger, de non calorique, quelque chose qui lui couperait la faim.

Pas de chocolat.

Surtout pas.

Des amandes. Il allait chercher des amandes.

Il souffla en se levant, se maudissant d'être si faible quand une telle fringale lui tordait le ventre. Il posa son ordinateur sur la table basse, et d'un pas nonchalant, il marcha dans cette grande maison du Pays-Basque. Il arriva bien vite dans la cuisine vert eau.

Et il ne fut pas surpris d'y trouver son chef préféré.

Benjamin, habillé d'un tablier, manches retroussées, de dos, rangeait les ustensiles qu'il avait utilisé. Sur la table, dans un beau plat, se trouvait ce qui s'apparentait le plus à un délicieux gâteau au chocolat. Pierre se lécha les babines en voyant le gâteau, encore un peu fumant, il avait l'air vraiment appétissant.

- Ah, Pierrot ! T'es là !

Les yeux rivés sur la douceur, Pierre n'avait même pas vu que son ami s'était retourné. Il releva alors le regard et le posa sur le brun souriant.

- J'allais t'appeler !

À nouveau, Pierre fronça les sourcils.

- Pourquoi ?

Benjamin se mit alors à sourire de toutes ses dents, tout fier. Son regard illuminé fit sourire chaleureusement le blond, les sourcils toujours froncés, se demandant pourquoi son ami avait l'air aussi content et aussi fier.

D'une voix enjouée, l'air fortement altier, il parla avec ses mains.

- Je t'ai préparé un fondant au chocolat qui contient pratiquement aucune calorie !

La bonne humeur de son ami lui réchauffa le cœur, et il sentit son palpitant fondre tant il aimait le voir ainsi.

Mais il tiqua. Ses yeux passèrent quelques secondes sur le gâteau, peu sûr de la véracité des propos de Benjamin. Il répéta d'une voix basse.

Recueil OS VerrecroceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant