Chapitre 25

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Leïmy s'extirpa lentement et douloureusement de son sommeil.
Les premières choses qu'elle perçut furent les différentes zones de souffrance endolorissant son corps. Premièrement, elle avait la migraine habituelle de fin de crise. Ensuite, il y avait sa gorge tellement desséchée qu'elle lui faisait mal et, pour terminer, son dos ainsi que son bras droit étaient intégralement douloureux. Elle avait la sensation que quelqu'un à la cruauté perverse faisait courir une flamme sur sa peau qui était en feu et qui lui semblait sur le point de craquer si elle faisait le moindre mouvement.
Finalement, son inconscience était plus agréable car ses perceptions éraient "éteintes". Elle remua et le sable s'insinua sous ses vêtements, irritant sa peau déjà brûlée.
Elle préféra rester immobile pour éviter de faire durer ce désagrément.
Elle cessa de se concentrer sur son corps pour reporter son attention sur son environnement.
Une question posée par ce qu'elle identifia être la voix d'Icrann parvint à ses oreilles :

« Va t-elle rester inconsciente encore longtemps ? Cela fait déjà plusieurs heures.
- Je crois que ce n'est pas vraiment régulier.

Répondit Dévlin mais sans être totalement sûr de ce qu'il affirmait. Il se tourna vers Negg en quête d'une confirmation ou d'une infirmation mais le rouquin se contenta de hausser les épaules, les yeux rivés au sol.
Batquisse demanda sur un ton inquiet :

- C'est la deuxième fois qu'elle fait ça. Ma sœur serait-elle malade ?
- Je ne suis pas ta sœur.

Grogna Leïmy, intervenant ainsi dans la conversation en cours et signalant qu'elle était réveillée.
Tous se précipitèrent vers la jeune fille, Negg la tenant dans ses bras, Dévlin juste à côté et les deux autres en arrière.

- Comment te sens-tu ? S'enquit Negg.
- Comme à chaque fois.

Répondit Leïmy d'une voix rendue rauque par la soif.
Negg l'aida à se redresser un position assise alors qu'elle se massait les tempes. Le rouquin détacha la gourde entamée de sa ceinture et la tendit à sa compagne.
Cette dernière refusa en secouant négativement la tête avant de préciser :

- Nous devons tous nous rationner et pas d'exception.

Negg savait qu'il était inutile d'insister. Il reboucha la gourde et vint soutenir Leïmy qui, même assise, vacillait d'avant en arrière.
La jeune fille se força à se reprendre. Pas question d'afficher sa faiblesse passagère d'une manière aussi visible.
Elle focalisa donc son esprit ailleurs, par exemple, sur le ciel dans lequel ne se trouvait aucun nuage. La lueur de la lune qui était pleine et qui semblait étrangement grosse à Leïmy éclairait les dunes d'une lumière argentée. D'après la position de l'astre, le soleil se lèverait dans seulement quelques courtes heures. Elle était donc restée inconsciente longtemps. Au moins, elle n'aura pas souffert du froid mordant de la nuit durant cette période.
Repenser à sa dernière crise en date lui fit s'apercevoir d'une chose à laquelle elle n'avait pas fait attention en revenant à elle. Une chose qu'elle peinait à identifier et à qualifier. C'était comme une étrange sensation, une puissante intuition qui la poussait à se diriger vers l'est. Elle connaissait cette impression bien particulière mais elle ne l'avait pas ressentie depuis un an et elle ne pensait pas la recroiser à nouveau maintenant que Welkonn avait été sauvé.
Si elle était incapable de décrire avec précision cette sensation, elle savait, au moins, à quoi elle était due. Normalement, il s'agissait de la magie pure du temps qu'elle hébergeait en elle, la même qui provoquait ses crises et qui détectait les autres pouvoirs des pierres en cherchant à les rejoindre, indiquait à Leïmy leurs emplacements. Le problème était que les gemmes avaient été détruites lorsque les cinq magies s'étaient uni, sauvant ainsi Welkonn de la destruction alors vers quoi la puissance la poussait-elle ?
Si on oubliait l'hypothétique ville sur laquelle elle ignorait trop d'éléments pour faire des suppositions, que pouvait-il y avoir de suffisamment puissant de ce désert pour que la magie du temps soit attirée ?
Rilin et donc, par logique, la ville.
Leïmy porta deux doigts à sa bouche et siffla pour attirer l'attention de Dévlin, Icrann et Batquisse qui, voyant qu'elle allait mieux, s'étaient détourné. Negg porta la main à son oreille que le son strident avait rendu douloureuse puisqu'il était juste à côté de Leïmy.
Cette dernière leur fit signe de s'approcher. À la surprise de tous, elle déclara :

Chroniques d'une Mercenaire - Tome 4 : Par-delà la Mer [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant