A la place d'une immense et prestigieuse salle du trône, ils découvrirent un salon de taille modeste, contrairement à la décoration.
Le mur ouest était totalement vitré. Le haut et le bas de ces fenêtres composaient une frise de motifs de vignes rouges et verts. Deux divans aux pieds arqués, recouverts de velours pourpre et qui semblaient très confortables se faisaient face. Un fauteuil, également de velours pourpre, meublait un angle. Les moulures situées aux jonctions des murs et du plafond étaient recouvertes d'or. Pour terminer, un large tableaux, auquel ils n'accordèrent aucune attention, ornait le mur est.
Sire Délèk se tenait face à la baie vitrée, les mains croisées dans le dos, observant ce qu'il devait considérer comme "sa" ville. Il ne réagit pas à l'entrée des Welkonniens ce qui permit à ces derniers de mieux le détailler.
La première chose que constata Leïmy fut que le sire de la cité était jeune. Il ne devait pas avoir plus de quatre ans de plus qu'elle. D'approximativement la même taille que Negg, il était donc plus petit que Dévlin d'une bonne tête. Sa peau était un peu plus claire que ses cheveux bruns noués en une queue de cheval par un ruban de velours noir, ce qui n'empêchait pas quelques mèches de tomber sur son visage. Il avait un port de tête altier, rappelant sans doute ses origines royales.
Il tourna ses grands yeux en amande d'un bleu perçant vers ses six visiteurs.
Rilin s'agenouilla en signe de respect et de soumission. Dévlin, Icrann et Batquisse l'imitèrent sans se faire prier ou avoir besoin d'ordre, à l'inverse de Leïmy et Negg qui restèrent debout, chacun d'un côté de Dévlin. Ce dernier saisit les deux mercenaires chacun par un poignet pour les forcer à poser un genoux à terre eux aussi.
Sire Délèk les observa à son tour. Si il en pensa quelque chose, il n'en montra rien.
D'une voix parfaitement posée et vibrante comme lorsqu'il avait donné ses ordres, il déclara :« Je vous en prie, relevez-vous. Je crois, qu'en plus, deux d'entre vous n'ont guère envie de rester dans cette position.
Leïmy et Negg ne se sentirent pas coupables ou piqués par la dernière phrase. Ils n'étaient pas du genre à s'incliner, et alors ?
Sire Délèk prit place dans un divan sans inviter les Welkonniens à en faire de même. Ils restèrent donc debout à attendre.
Leïmy poussa un soupir sans chercher à être discrète ou à le dissimuler. Ces manières protocolaires et pompeuses commençaient à avoir doucement raison de sa courte patience. Elle échangea un regard avec Negg. Le rouquin pensait exactement la même que sa compagne.
Sire Délèk s'empara de la carafe en cristal posée sur la table à côté de lui et se versa un verre de liqueur. Il prit le temps de savourer tranquillement une gorgée.
Apparemment, il savait parfaitement que son statu de dirigeant de la ville le rendait intouchable, incritiquable et qu'il pouvait donc tout se permettre mais il ne connaissait pas Leïmy.
La jeune fille croisa les bras sur sa poitrine et râla :- Désolée mais vous avez dû oublier que nous étions là.
Sire Délèk leva les yeux par-dessus le rebord de son verre. Si il parut d'abord fortement surpris de ce manque de respect, un sourire se dessina sur ses lèvres.
Il reposa son verre, se leva et prit la parole :- Alors, vous venez de Welkonn, comme notre cher Rilin. Si certains doutes subsistaient quant à sa sincérité, ils sont à présent dissipés. Je suppose que vous êtes ici suite au message qu'a envoyé Rilin. Même si je ne voyais que difficilement comment il pouvait venir d'un autre lieu, j'avoue que je peinais à concevoir que Welkonn puisse être habité. Ici, nous croyions que le continent avait été détruit il y a huit siècles.
- Si ça peut vous rassurer, de notre côté, on pensait que le désert était désert.Dévlin donna un coup de coude dans les côtes de Leïmy pour l'empêcher de continuer son insolence. Ils venaient de découvrir une nouvelle terre et il ne comptait pas provoquer des tensions et partir sur un conflit diplomatique. En réponse, Leïmy écrasa le pied de Dévlin sous le talon de sa botte. Le nécromancien se mordit l'intérieur des joues pour éviter qu'un cri de douleur ne franchisse ses lèvres.
Si Délèk remarqua l'échange de coup, il ne fit aucun commentaire.
Il reprit plutôt, comme si son petit discours suffisait à clore le paragraphe "Welkonn", ce qui était peut-être le cas :
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Chroniques d'une Mercenaire - Tome 4 : Par-delà la Mer [Terminé]
ФэнтезиUn an après l'union des magies à Welkonn, Leïmy et Negg ont fuit la guilde des mercenaires, à présent dirigée par Gammon, au profit de celle des voleurs, aux côtés de Leïje, leur seul soutien en son sein. De son côté, Dévlin, qui a retrouvé sa place...