Chapitre 32

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La Garde ne lui étant d'aucun secours, même cela n'avait pas été faute d'insister, Vargram avait décidé de chercher de l'aide ailleurs. Même si, par aide, il entendait plutôt des renseignements. Il connaissait l'identité des deux voleurs, qu'il s'était d'ailleurs bien gardé de communiquer aux autorités, cette bande d'incapables ! Il se chargerait de cela seul. Il devait seulement découvrir l'endroit où ils se terraient.
Le fait qu'il devrait faire face aux deux mercenaires les plus redoutables des dernières décennies ne l'effrayait nullement. Aurait-il du affronter la Mort en personne pour récupérer son anneau, il l'aurait fait sans hésiter.
Malgré son statu de haut placé, il lui arrivait parfois de fréquenter la racaille de la capitale. Cela lui permettait d'avoir connaissance d'informations qui, aujourd'hui, se révélaient utiles. Il savait donc que cela faisait plus d'un an que Leïmy et Negg avaient quitté la guilde des mercenaires pour celles des voleurs. En un sens, ce changement de "carrière" facilitait les choses pour Vargram. Trouver et interroger un voleur était bien simple et bien moins risqué qu'avec un mercenaire.
Le jeune noble avait délaissé ses habits aussi couteux qu'élégants pour un pantalon de toile et une chemise médiocre. Il remplaça également sa rapière qui aurait pu le trahir et le dénoncer trop facilement pour une dague tout aussi redoutable que son arme habituelle.
Sans plus attendre, il gagna les bas-quartiers, pressé d'un finir. Dès qu'il saurait où se cachaient les deux coupables, rien ne le freinerait.
Il connaissait si bien la rue sordide que n'importe qui aurait pu croire que c'était son environnement naturel.
Cela faisait pourtant des années qu'ils n'étaient pas revenu de ce côté-là de la capitale, tout comme cela faisait un moment qu'il n'avait pas un fait un tour dans ce coin-là de sa vie.
Il se força à chasser ces pensées et entra dans une taverne mal famée. Il s'installa à une table reculée après un rapide regard dans la pièce. Elle n'était pas bondée mais il y avait tout de même suffisamment de monde pour que personne ne se soucie d'un grand blond assis dans le fond.
Il recherchait un voleur. Ses connaissances du monde criminel l'aidait à identifier sans la moindre difficulté à quelle catégorie de malfrats appartenait chaque individu. Même si aujourd'hui, elles lui servaient, il aurait préféré ne jamais les posséder. De cette manière, il n'aurait pas eu cette enfance.
Il émit un grognement avant de repousser ses longues mèches blondes derrière son épaule.Il devait se concentrer sur les raisons de sa présence ici si il ne voulait pas se faire submerger par ses sombres souvenirs.
Si son précieux anneau n'avait pas été en jeu, jamais il ne serait revenu dans ces parages.
Peut-être aurait-il dû quitter Orquia pour une autre ville mais c'était sans compter sur ses parents. Il grommela à nouveau. Pas question qu'il se fasse ensevelir, pas maintenant !
Ses yeux verts se posèrent sur une jeune fille vêtue de rouge. Un sourire étira les lèvres du noble, chassant d'un même coup les pensées dans lesquelles il s'était involontairement enfoncé.
Il s'attendait à trouver un homme mais une femme c'était tout aussi bien, voire même mieux.
Il se leva et se dirigea vers le comptoir où il commanda un verre qu'il n'avait pas l'intention de boire. Ne manquerait plus qu'il avale quelque chose dans un lieu où la propreté était aussi approximative. Il s'accouda nonchalamment sur le comptoir, imitant à la perfection un vagabond des bas-fonds.
Mimant l'ivresse avec toujours autant de talent, il héla la jeune fille qu'il avait repérée :

« Ma belle, je peux t'offrir un verre ?

Dabielle prit le temps de soigneusement détailler l'homme qui venait de l'interpeller de cette manière rustre. Elle avait l'habitude de ce genre de tentative aussi subtiles qu'un mercenaire, un problème fréquent des établissements mal famés mais, contrairement à ce qu'elle répondait d'ordinaire, elle ne rembarra pas l'impertinent. Deux détailles la retinrent.
Elle adopta une position aguicheuse, une main sur la hanche et la poitrine en avant, puis elle répondit :

- Pourquoi pas ?

Un air de satisfaction victorieuse passa sur le visage du blond et il invita Dabielle à venir s'asseoir avec elle à la table qu'il occupait précédemment.
La jeune fille cessa immédiatement de jouer les séductrices et se renseigna sans détour :

Chroniques d'une Mercenaire - Tome 4 : Par-delà la Mer [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant