Chroniques d'une Mercenaire - Tome 4 : Par-delà la Mer [Terminé]

Chapitre 13

/!\  Attention, chapitre violent qui comporte de la torture ! Âmes sensibles, s'abstenir !!! /!\ Vous êtes prévenus alors assumez vos décisions !

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« J'en ai une ! Venez m'aider !

Cria Leïmy, la voix étouffée par l'effort.
Les muscles bandés et le pied posé sur le bastingage, elle tirait sur le filet de toutes ses forces mais la sirène prise dedans se débattait trop pour que la mercenaire parvienne à le remonter. Au-dessus des récifs avoisinant, les sirènes tournoyaient en poussant des cris aiguës en réponse aux appels de détresse de la prisonnière.
Le second accourut. Il saisit les bords du filet, repoussant Leïmy, qui le fusilla du regard avant de retirer son poignard du bois du bastingage. La partie vide du filet sur son épaule, il avança vers le grand mat, les dents serrées. La sirène tomba sur les planches du pont avec un bruit sourd.
Un hurlement de rage en provenance des récifs alerta Leïmy qui tourna la tête. Les sirènes avaient cessé de décrire des cercles et se dirigeaient à présent vers le navire à grands coups d'ailes.
Le sourire qu'elle adressa au second suffit à ce dernier pour qu'il comprenne l'ordre silencieux. Il délaissa leur prisonnière amphibie et se presser de retourner s'emparer du gouvernail.
Leïmy monta son arc à une vitesse impressionnante puis l'arma d'une flèche qu'elle pointa sur les créatures ailées. Elle ne comptait pas tirer. Il ne lui restait que deux flèches et il était hors de question qu'elle en perde une autre dans les flots. C'était uniquement pour dissuader les sirènes et cela fonctionna. Certaines hésitèrent en voyant la pointe d'acier dirigée sur elles, se souvenant parfaitement des pertes que leur avait causé la mercenaire lors de leur première attaque. Le doute qu'elles marquèrent permit aux navire de prendre un peu d'avance. Quelques unes continuèrent à les poursuivre alors que d'autres abandonnaient.
Comprenant que dissuader ne suffirait pas, Leïmy posa son arc au hasard sur le pont tout en réfléchissant à toute vitesse.
Elle était presque soulagée d'échanger la situation précédente d'angoisse contre ce combat.
Elle dégaina une dague dont elle apposa la lame aiguisée contre la sirène prisonnière qui lui envoya un regard haineux.
La mercenaire lui ordonna :

- Ne bouge pas si tu ne veux pas rejoindre les corps de tes sœurs gisant sur le fond de sable.

La sirène ne répondit pas mais elle s'immobilisa sans lâcher Leïmy de ses yeux emplis de haine.
La mercenaire défit le filet emprisonnant la créature marine. Se découvrant à nouveau libre et devinant parfaitement qu'elle ne quitterait pas ce navire en vie, la sirène fit un mouvement au bout duquel elle ne put aller car Leïmy enfonça la pointe de sa dague entre ses écailles, ne la touchant que superficiellement. La créature redevint immédiatement stoïque.
La mercenaire écarta le filet puis éloigna la lame de sa prisonnière mais le soulagement de cette dernière ne fut que de très courte durée. Leïmy planta sa dague dans les planches à travers l'aile droite de la créature qui poussa un terrible hurlement de douleur qui excita ses congénères.
Délaissant la sirène clouée au pont, la mercenaire s'empara du filet et sauta sur le bastingage, dominant les flots verts. N'ayant guère l'habitude d'utiliser un filet de pêche comme arme, elle prit plus de temps pour viser qu'à son habitude puis elle lança. Trois sirènes s'emmêlèrent les ailes dans les mailles fines et s'abîmèrent dans la mer. Cela suffit à dissuader le reste des créatures.
Leïmy descendit du bastingage. Elle fit signe au second, lui faisant comprendre qu'ils n'étaient plus en danger. Le colosse acquiesça mais ne rejoignit pas Leïmy. Cette dernière ne l'attendit pas, après tout, elle n'avait besoin de personne pour se débrouiller.
Elle ramassa un cordage qui devait certainement avoir une utilité quelconque sur le navire mais, comme elle ignorait laquelle, elle s'en moquait.
Elle retira ensuite sa dague de l'aile de la sirène dont une partie des plumes brunes était ensanglantée. Saisissant la créature par son bras écailleux, elle la força à se relever, lui faisant pousser un grognement de douleur. Elle se laissa faire sans protester ni se débattre, ne souhaitant pas écoper d'une autre blessure. Cette passivité arrangea Leïmy qui n'eut aucune difficulté à attacher la créature au grand mat.
Elle tira une caisse face à la sirène pour s'asseoir dessus, établissant un rapport de force évident entre elles deux. Elle croisa les jambes de manière désinvolte puis dégaina un poignard qu'elle dit danser entre ses doigts habiles. La sirène suivit les mouvements de l'arme de son regard brun en se demandant si elle allait se planter dans son corps ou non.
Leïmy misait sur l'intimidation qu'elle était occupée à instaurer mais elle était prête à aller bien plus loin si cela se révélait nécessaire.
Alors que le second se dirigeait vers elle, la mercenaire déclara à l'attention de la sirène :