Chapitre IX

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K R I S T E N

Le sol froid sous mes paumes me ramène à la réalité.

Il y a une attaque. En ce moment-même.

Mes oreilles ne sont toujours pas opérationnelles mais j'espère que je n'ai pas perdu un tympan dans l'explosion.

Putain, l'explosion !

Toutes les informations s'entrechoquent entre elles quand je constate l'état de la salle. Des bouts de verre au sol, les manifestants qui ont pénétré le lieu et la sécurité qui les retient.

Non, ils sont beaucoup trop violents !

Les coups donnés aux manifestants sont bien trop forts. Je sais que le peuple humain a toujours été considéré comme lus faible mais je refuse d'être témoin sans aider mes semblables. Nous ne sommes que des humains. Ce n'est certainement pas comme ça que les émeutes vont se calmer.

Mes manches retroussées et la jupe légèrement relevée, je m'avance vers le chaos quand un puissant bras vient s'accrocher à ma taille pour m'en empêcher. Une chevelure dorée apparaît face à moi et Connor me demande si je vais bien. Je n'ai pas le temps de répondre quand un groupe se forme dangereusement autour de nous mais mon ami les empêche de s'approcher. Ils sont trop nombreux et je me retrouve dans la foule en moins de trente secondes. Malgré les baies vitrées brisées et le courant d'air glacial, l'air a du mal à aller jusque mes poumons et le monde devient flou.Tout comme le bruit ambiant qui est masqué par les battements bruyants de mon cœur. Ma combativité se fait toute petite quand elle prend conscience que je n'ai pas la force pour prendre part au conflit. Je me mets plus en danger que j'aide ceux qui en ont besoin. Mes jambes me demandent de prendre la fuite et de me cacher dans un endroit.

N'importe où. Avec n'importe qui.

Je fais un ou deux pas en arrière alors que Connor m'ordonne de rester à côté de lui et hurle mon nom quand il me perd de vue le temps de quelques secondes. Mais je ne lui accorde aucune attention

Ce n'est pas le couteau argenté dans son flanc qui me ramène à la réalité. Mais une voix. La seule que je voulais vraiment entendre. La sienne. Mes yeux le cherchent dans tout ce chaos.

Il est là. Enfin.

Les fourmis dans mes jambes s'animent et je me mets à marcher de plus en plus vite vers la voix de mon sauveur. Nathan. Mon cœur, guidé par la panique, change de disque lorsque je discerne les traits angoissés de mon premier amour. Connor m'ordonne toujours de ne plus bouger mais je ne l'écoute plus depuis un moment. Je vois dans les bras de Nathan mon retour à Londres, sur les bancs de l'université, sur le plan de travail de ses parents. J'entrevois la possibilité de revoir ma maison d'enfance et les soirées à regarder des matchs de basket avec mon père. Je vais retrouver ma vie. Celle que j'aime. Celle que je veux. Des larmes de délivrances coulent le long de mes joues et je tends la main vers Nathan.

Je ne suis plus qu'à un pas.

Mais tout bascule. Mon monde, mon rêve mais aussi la pièce et mon corps quand une masse s'écrase contre mon crâne. Je n'ai même pas le temps de voir Nathan que je m'écroule. Tout ce que je sais, c'est qu'une personne a scandé mon nom puis le silence.


A C H I L L E


Le château est calme en l'absence de Kristen. Je me suis amusé à penser que sa présence allait me manquer mais c'est le contraire. Cette ambiance est ce que j'ai toujours adoré. La solitude, savoir que le personnel compte sur moi et uniquement sur moi. L'absence de Kristen me rappelle mon véritable objectif : régner seul. J'ai pu avancer sur mes recherches pour rompre la prophétie mais les résultats ne sont pas ceux que j'attendais. Je ne veux pas faire appel à la solution de base. Mais il va falloir.

GardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant