Chapitre XXX

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K R I S T E N


Mon objectif en cette période de fête est d'essayer de mettre le plus de distance possible entre Achille et moi. Malgré son retour la veille de Noël et ses baisers dans mon bureau, je fais tout pour lui faire payer sa fuite. Il n'aurait jamais dû partir quand je vis mes premières fêtes de fins d'année loin de ma famille, sans mon père et surtout dans des circonstances que je ne connais pas.

Je ne lui avouerai jamais mais j'avais eu besoin de lui.

Bien sûr, je n'ai pas eu le temps de lui montrer ce que je ressentais avec la montagne de choses à faire mais le fait de savoir que je n'avais qu'à traverser le couloir pour le retrouver, ça me suffisait. Quand Achille est apparu dans mon bureau, j'ai eu envie de le tuer mais il m'a embrassée et j'ai trouvé son plan, meilleur que le mien. Qu'est-ce que j'avais attendu pour retrouver ses lèvres. Perdue dans mes pensées alors que je peux toujours sentir ses lèvres contre les miennes, Ingrid tente de me presser pour la préparation du mariage.

— Mademoiselle, vous êtes très rêveuse aujourd'hui.

— Elle se marie demain en même temps, se moque Connor.

— Pardon Ingrid, tu disais ?

— J'ai besoin que vous confirmiez le plan de table. La salle de réception est en train d'être mise en place. Je souhaite confirmer la mise en place pour les marques places.

— Achille ne t'a pas donné son accord ? Il devait vérifier.

Je me lève agacée de mon fauteuil. Le mariage a lieu dans moins de 24 heures et la décoration de la cérémonie, la salle de réception et de danse sont en train d'être préparées. Nous n'avons plus le droit à l'erreur. Meghan s'occupe de tout placer pour que je garde la surprise. Mais rien ne m'empêche de m'inquiéter au point qu'Ingrid a dû me mettre des pansements autour des doigts pour ne pas que je me ronge les ongles. Je préviens que le plan de travail est validé avant de faire face à mon futur époux. Je le scrute lire son livre et je donne un coup sur le bois de son bureau pour qu'il me remarque. Mes iris accrochent directement ses lèvres et je me retiens de monter sur le bureau pour l'embrasser, maintenant, tout de suite.

Je dois garder le contrôle.

Les bras croisés sous ma poitrine, je tente de refouler mes envies.

— Qu'est-ce que j'ai fait ?

Je peux voir le « encore » lui brûler les lèvres derrière son sourire mesquin.

— Qu'est-ce que tu n'as pas fait ? Tu devais confirmer le plan de table ! On se marie demain et toi tu es dans ton bureau à lire !

— Primo, le plan de table est confirmé, j'ai juste rien eu à modifier. Dezio, je ne lis pas n'importe quoi, je travaille mes vœux alors je te prierais de ne pas lire.

Je rougis sur la vérité que m'avoue Achille. Il a pensé à les rédiger. Je m'étais doutée qu'il ne le ferait pas ou alors qu'il improviserait la moitié du texte mais non. Et même si je veux garder la surprise de ses mots, je note les nombreuses ratures sur la feuille.

Il cherche les bons mots.

Depuis qu'il est rentré, il n'a pas cessé d'avoir de petites attentions envers moi. Que ce soit en m'apportant du thé, en complimentant ma tenue ou encore en m'offrant un bouquet de roses blanches. J'ai même un soir, trouvé sur mon lit, une de ses chemises et une photo de lui enfant. Le tout accompagné d'un mot.

« Pour des nuits reposantes et parce que j'ai entendu dire que j'étais très mignon petit »

Je me souviens avoir eu mal aux joues toute la nuit et la photo d'Achille est déposée sur mon bureau, que je cache dès qu'une personne entre. Il veut se faire pardonner pour sa lâcheté et j'aime le faire courir pour savoir jusqu'où il est capable d'aller. Mon coeur aime trop quand il me dit que je suis belle et mon corps a développé une addiction pour ses mains.

GardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant