Chapitre XX

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A C H I L L E

Les rayons du soleil ont raison de mon sommeil et je finis par ouvrir les yeux. Cela fait un moment que je n'ai pas somnolé mais la chaleur qui m'enveloppe est trop réconfortante. Je me sens depuis des décennies en sécurité. Mais je transpire et me rappelle que j'ai abusé de la grasse matinée. Je baille et je réalise.

Les mouvements de mon corps entraînent une plainte. Puis deux. Les yeux à présent totalement ouverts, je prends conscience de la personne qui m'étreint comme si sa vie en dépendait. Kristen est là, endormie, les bras autour de mon cou, la tête contre ma gorge. Je tente d'analyser la situation mais j'arrive à uniquement me concentrer sur le fait que Kristen porte toujours les vêtements de la veille, que sa jupe remonte le long de ses cuisses et s'arrête juste en dessous de ses fesses. Ou encore sur sa chemise froissée et entrouverte qui laisse peu de place à l'imagination de la couleur de son soutien-gorge.

J'ai besoin de sortir de ce lit et vite.

Mais à chacun de mes mouvements, Kristen s'agrippe et se colle un peu plus. Le nez dans ses cheveux, je reconnais son shampoing à la pomme.

Putain, je dois me sortir de là.

La jambe de Kristen se place entre les miennes, son pied remonte le long de mon mollet et mon corps entier prend feu. Je pourrais me défaire facilement d'elle mais je ne veux pas la réveiller. Dans un miracle j'arrive à consulter ma montre. 10h30.

Cela doit faire 50 ans que je n'ai pas autant dormi.

Un domestique entre dans ma chambre avec une tasse à café mais manque de la faire tomber quand il me découvre dans le lit avec Kristen. Je lui ordonne de se taire et de faire venir Connor.

Je vais regretter cette décision...

Et ça ne manque pas quand je vois mon ami se retenir de rire ou de faire des remarques salaces comme à son habitude.

— Je vais avoir besoin de beaucoup de détails.

— Tais-toi et emmène-la dans sa chambre. Ne la réveille pas ! je chuchote.

— Juste, tu es conscient qu'elle prend conscience du lien que vous avez.

— Connor, on peut en parler plus tard ?

Je désigne l'humaine endormie dans une position ambiguë et Connor hoche la tête. J'ai eu ma période libérée, où j'ai abusé des plaisirs du corps des humaines et de leur sang. Mon rang royal m'a toujours donné des avantages et j'en ai longtemps profité. Mais la menace du trône m'a fait rentrer dans les rangs pour le bien de l'image de la famille. Et puis qui voudrait d'un gardien qui ne sait pas se contrôler ? Mais à cet instant, avoir Kristen dans les bras peut me faire replonger dans de sombre envie.

Connor s'empresse de la retirer de mes bras quand il comprend que la situation devient de plus en plus tendue. À la seconde où mon ami quitte la chambre, je me glisse sous la douche pour me changer les idées et me détendre. Mais rien à faire, l'odeur de Kristen semble avoir imprégné ma peau. Égoïstement, j'espère pouvoir goûter de nouveau à son sang bientôt. Peut-être que ça calmera mes pulsions ? C'est tout ce que je souhaite.

2 heures plus tard, je me trouve dans une cellule avec mon frère enchaîné. Torse nu, Edgar me regarde avec une fureur que je n'ai jamais connu de sa part. Le silence envahit la pièce jusqu'à ce que le condamné parle.

— Tu empestes l'humaine.

— Elle avait confiance en toi.

— Elle était ma solution et j'y étais presque. J'allais te la prendre et bon sang, je salivais déjà à l'idée de la goûter.

GardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant