Chapitre V

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A C H I L L E

À la seconde où Connor annonce la disparition de Kristen, mon sang ne fait qu'un tour. Je ne sais pas encore si je vais mourir d'inquiétude ou si je vais la tuer pour se comporter comme une enfant. Connor s'emballe pendant que je mets en place toutes les forces de l'ordre que j'ai sous la main. Mon ami tourne en rond dans mon bureau en même temps qu'il insulte ceux à qui il avait confié la surveillance de Kristen. Une partie de moi compatit pour ces hommes car j'ai conscience de ce qu'ils les attend Quand Connor sera face à eux. Puis je me rappelle que leur sort sera pire quand ils recevront ma convocation.

Comment une humaine peut-elle passer sous les radars de 5 vampires ?

Surtout une humaine avec une odeur aussi particulière ! J'arrive à la sentir à des kilomètres à la ronde et ils ne sont pas fichu de la tracer. Je continue à faire les cents pas dans mon bureau et je tombe sur un écrin ouvert. Celui du collier. La vérité éclate. Son sang est masqué par le bijou. Aucun vampire ne peut la sentir, même moi, j'ai du mal à repérer son odeur sucrée. Elle a gardé le collier de ma mère et ce dernier est assez puissant pour dissimuler une telle odeur. D'un revers de la main, je balaye tout ce qui se trouve sur mon bureau.

Voilà mon erreur, j'aurai dû le récupérer.

Pourquoi j'avais pensé à sa sécurité ?

Connor rentre dans le bureau alors que je m'appuis sur le meuble, le regard enragé. Mon ami me fait le rapport des dernières nouvelles et rien n'avance. À cette vitesse-là, elle a déjà quitté la ville.

— Qu'on aille fouiller la maison de son petit ami, je m'en vais chez son père. S'il y a bien une personne qui doit savoir où elle va, c'est lui.

Connor répond par l'affirmative avant de partir vers le restaurant de son fragile petit-ami. Le cuir froid de ma veste arrive à faire redescendre la tension alors que mon casque de moto s'enfonce sur ma tête. Quand j'arrive devant la maison de Kristen, les lumières sont encore allumées et je ne prends même pas la peine de toquer à la porte que celle-ci s'ouvre déjà sur le paternel de Kristen. Il me laisse entrer dans l'habitation sans rechigner et sans même me saluer - tout comme sa fille. Au moins, je sais d'où Kristen tient son caractère. Richard Clarke m'invite à m'asseoir sur le canapé. Le manque de surprise ou encore de stress chez lui me met encore plus en colère. Il sait où se trouve sa fille et il se fait un plaisir de ne rien me dire.

— J'image que vous êtes là parce que vous ne savez pas où est ma fille, me nargue Richard.

— Oui.

— Vous avez l'air assez énervé qu'une simple petite humaine ait réussi à passer sous vos radars. Cinq vampires quand même.

— Exactement. Dites-moi où elle est, j'ordonne

— Je n'en sais rien. Et même si je le savais, je ne dirais rien.

Le pire est qu'il me dit la vérité.

Kristen a dû se douter que je viendrais et n'a rien dit pour maximiser ses chances. Je ne sais pas si je dois être admiratif devant son génie ou alors énervé à cause de sa stupidité.

— Vous savez cependant avec qui elle est partie. Mais ça non plus vous n'allez pas me le dire

— Ouais. Nous sommes connus pour notre entêtement chez les Clarke.

J'avais remarqué.

Si Richard Clarke ne compte pas me donner de réponse, j'irai les trouver moi-même. Je me fiche pas mal de retourner la maison ou de fouiller dans les sous-vêtement de Kristen pour la retrouver. Richard panique quand je me rapproche des escaliers. Il remarque à peine qu'il vient de se trahir. L'homme n'a pas le temps de me retenir que je suis déjà dans la chambre. Cette dernière est en bazar avec des vêtements au sol et la fenêtre encore ouverte. En un seul coup d'œil, je repère le téléphone de Kristen sur sa table de chevet. L'appareil en main j'arrive à le déverrouiller en un glissement.

GardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant