Chapitre VI

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K R I S T E N

3h00 du matin. Mes yeux se ferment tout seul mais je refuse de m'endormir. Je ne peux pas paraître faible alors que le prince m'emmène je ne sais où. Connor n'a parlé qu'une seule fois depuis que nous avons quitté Londres. Pet-être qu'il pense que ça n'en vaut pas la peine.


Que je n'en vaux plus la peine maintenant qu'il a accomplie sa mission de me trouver.


Les dernières discussions que nous avons échangées n'étaient pas très joyeuses. Et il est hors de question que je m'excuse pour les insultes, les coups ou encore le couteau. Il le mérite. Il m'a caché la vérité alors que je commençais à devenir son amie. Mon cour se serre quand je pense à ce début d'amitié tué dans l'rouf. Moi qui commençait à me dire qu'il ne me parlait pas que pour mon sang. Mais Connor a confirmé ce que je pensais : les vampires ne sont pas des personnes de confiance.


La voiture s'arrête enfin et Connor s'empresse de faire le tour de la voiture pour ouvrir la portière. Il ose à peine me regarder, même quand je lui dit que je sais ouvrir une portière comme une grande. Je récupère mes affaires avant qu'il puisse le faire, un bruit sec se met en marche derrière moi. Un hélicoptère. Et à côté Achille en train de parler avec le pilote. Mes doigts s'agrippent à la anse de mon sac de voyage comme si ma vie en dépendait quand Connor me fait avancer vers l'engin volant.


Moi vivante, je ne monterai jamais dedans.


Hors de question.

Je plante mes talons dans le bitume mais Connor me pousse. Je suis prête à faire une scène s'il le faut. Mes yeux s'accrochent à ceux d'Achille et je n'arrive pas à m'en défaire, pas même quand on me prend mes affaires des mains.


— Tu t'es calmée ? Ironise-t-il

— Attendez que je dorme un peu. Je ne m'arrêterai jamais de vous fuir vous et votre famille.


Achille me tend sa main pour m'aider à monter dans l'hélicoptère de malheur mais je croise les bras sous ma poitrine. Le prince roule des yeux et avance vers moi, me provoquant un pas en arrière. Je me retrouve bloquée par Connor. Il n'ose pas me regarder et Achille profite de mon inattention pour me porter et m'asseoir dans l'appareil. Mon corps tout entier tremble mais je ne veux pas lui montrer ma phobie pour ces moyens de locomotion et encore plus pour les hélicoptères.


Connor me tend un casque pour m'éviter une migraine qui pointe déjà le bout de son nez. Les palmes se mettent en route et nous commençons à prendre de l'altitude. Mes ongles percent mes paumes déjà abîmées mais il faut que je fasse passer mon angoisse. J'ai du mal à croire que ma course à travers les champs ne date que de quelques heures. Alors que j'inspire et expire lentement, une main se glisse sur la mienne. Connor. Même si je lui en veux, je ne la retire pas. J'ai trop besoin de réconfort pour le moment.

Il y a des moments où je me déteste d'être aussi mauvaise en géographie car je n'arrive pas à me situer. Tout ce que j'arrive encore à assimiler et que l'on change de moyen de locomotion et que je me retrouve à l'arrière de la voiture avec Achille à ma droite, Edgar à l'avant et Connor derrière le volant. Le soleil va se lever dans à peine 2 heures et mon cerveau n'arrive plus à suivre les évènements de ces dernières 24 heures. Je lève les yeux vers l'avant du véhicule, je croise le regard d'Edgar dans le rétroviseur. Il me sourit avant de pouffer de rire à cause de mon langage corporel envers son frère. De toute manière, il n'est pas compliqué de comprendre que nous voulions tous deux mettre le plus de distance possible.

GardienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant