𝟏𝟕 - 𝐋𝐞𝐬 𝐫𝐢𝐞𝐧𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐟𝐨𝐧𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐭.

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24/09/2022. 02h36

𝐂𝐚𝐥𝐝𝐞𝐧.

Je flaire les emmerdes avant même qu'elle ne soit assez près pour que son parfum vienne agresser mes narines. Pull col roulé mais nombril à l'air, jupe en simili trop courte et chaussures plateforme trop hautes, elle nous joue un mauvais remake de Pretty Woman¹, version Hard Discount.

— Je prends une pause, informé-je Jasper et Mac en pleine mise en place, exaspéré de la voir débarquer, et sans prévenir.

Encore.
Je ne me demande même pas pourquoi.

— J'ai une batte de baseball dans mon coffre, m'avise cette dernière, tout bas. Et un coffre, du coup. Si ça peut servir...

Je dois pouvoir trouver une pelle.
Mais il faut plus pour une ventouse pareille.

Malgré mon humeur qui vient de virer à l'orage, je lui balance un clin d'œil de connivence pour son soutien – et son idée qui ne me déplaît pas.

— Merci Mac. Tu peux envoyer un message à Riley s'il te plaît ?

Je ne la laisse pas me répondre. Je contourne le bar, me retiens de chopper violemment par le bras la pire épine dans le pied que la Terre ait porté, lui offre mon meilleur regard glacial et courroucé avant d'assener :

— Tu te fous de nous, Molly ?
— Ne te donne pas de l'importance, Calden. Je n'en ai rien à faire de toi. Où est Riley ? Il faut que je lui parle.

Comprenez « que je lui refile le môme parce que j'ai mieux à faire ».

Son ton obséquieux et son air supérieur me donnent envie de cogner sur quelque chose, à défaut de pouvoir me défouler sur quelqu'un.

Derrière elle, Miley la mitraille de toute sa haine. Si elle ne tenait pas Teddy qu'elle a déjà récupéré des bras de l'autre saleté, endormi sur son épaule puisque c'est l'heure de la sieste, on aurait probablement assisté à un combat féminin. Sans boue mais avec beaucoup de sang. Avec peu de public à cette heure-ci de l'après-midi, mais beaucoup d'encouragements pour la combattante O'Malley.

— Il bosse. Un jour, tu devrais essayer pour voir, lance la brune à la blonde, un rictus sardonique sur le coin de la bouche. Mais pour ça, faut passer dans le monde des adultes, se sortir les doigts de la raie, arrêter d'ouvrir la bouche devant des phallus et de prendre la position de la grenouille pour percer en se faisant trouer.
— Et toi, un jour, il faudra que tu te détaches de lui, que tu te trouves une vie sans t'incruster dans la sienne. Tu es pathétique, ma pauvre Sarah, ne trouve-t-elle rien d'autre à dégueuler.
— Je préfère être pathétique qu'hystérique, immature, immonde et émotionnellement limitée, espèce de...

Elle se tait illico, uniquement parce que Teddy est là, pour ne pas aller trop loin, mais inspire en plissant les yeux, le souffle saccadé de colère et les pupilles crachant son mépris. Teddy est son garde-fou  sans en avoir conscience depuis son pays des rêves. Mais il ne sera pas toujours là et je sais qu'un jour, les deux femmes lâcheront les brides pour en venir aux mains.

— Miley est notre famille, ce qui n'est pas ton cas. Le seul parasite qui s'accroche et dont on n'arrive pas à se débarrasser ici Molly, c'est toi. T'es pire qu'une mauvaise gueule de bois ! Même la gale est plus facile à éradiquer dans un pénitencier.

La mannequin qui n'a rien d'un modèle à suivre tire une tronche de chienne enragée que personne n'aurait envie de photographier. L'air mauvais, l'œil noir et la langue acérée de son venin, elle s'apprête à répliquer. Mais Riley rapplique et ne la laisse pas en placer une de plus. Moins précautionneux que moi, il la saisit par l'épaule pour lui indiquer le chemin à suivre : notre bureau.

Falling For Heaven | En pause jusqu'à novembre 2024Où les histoires vivent. Découvrez maintenant