Falling For Heaven | En pause jusqu'à novembre 2024

𝟐𝟎 - 𝐓𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐞̀𝐬 𝐝𝐮 𝐛𝐨𝐫𝐝.

𝐇𝐞𝐚𝐯𝐞𝐧.

— Avoue que tu voulais ma mort.
— Du tout, pouffé-je à l'attention de Sarah, ma nouvelle Drama Queen préférée.

Sorry, Terry, tu viens d'être détrôné.

— Moi qui te croyais super endurante après tout l'entraînement que t'impose Teddy au quotidien, je me suis lourdement trompée sur ton compte...

J'ajoute un clin d'œil moqueur à ma remarque pleine d'ironie, juste pour la taquiner, tandis qu'elle souffle de tous ses poumons pour dégager une longue et épaisse mèche brune lui barrant la vue. Pour toute réponse, ma copine me tire la langue, fendant son visage de la grimace la plus immature qu'il m'ait été donné de voir. Et je ris de bon cœur avec elle, tout en me dépêchant de garer mon vélo. Mon cœur tambourine dans ma poitrine mais dans mon cas, uniquement parce que c'est bien la première fois de ma vie que je suis à la bourre. Je déteste ça. Ma tension a grimpé en flèche, mes mains sont moites et je me pose mille questions alors qu'il n'y a qu'une seule réponse à donner si mes patrons me tombent dessus « je n'ai pas vu l'heure passer, j'étais comme une enfant à Disney le jour d'une parade de Noël ».

Pas pro du tout, mais archi vrai.

— Teddy ne m'oblige pas à pédaler aussi vite que des bagnoles pour ne pas être en retard au boulot, je te signale, se plaint-elle, essoufflée.
— Tu as peut-être un traitement de faveur avec les Swann mais pas moi. Je me suis déjà assez fait remarquer, je te signale.
— Que tu dis... s'amuse-t-elle. Ils t'adorent.

« Ils ».
Je mords l'intérieur de mes joues que je sens rosir, et toujours rien à voir avec l'effort que nous venons de fournir. Depuis que Calden m'a ramenée au Foyer, je m'attends à ce qu'à tout moment, Miley utilise sa jolie bouche pour me cuisiner en long, en large et en travers, dans un interrogatoire que la Gestapo n'aurait rien à lui envier. C'était il y a quatre jours. Mais rien jusqu'à là, exception faite de ses grands sourires malicieux et ses clins d'œil qui veulent dire beaucoup et de ses silences qui m'annoncent de longs discours à venir. Je suis donc sur le qui-vive en permanence, à me demander à quel moment elle va se décider. Je suis même sûre que cette petite torture l'amuse.

J'ai presque cru que le moment était venu.

En fin de matinée, Sarah m'a rejoint chez Angela pour me proposer d'aller flâner à la National Gallery of Victoria avant notre prise de poste de cet après-midi. Une suggestion qui pourrait sembler anodine puisque c'est l'un des endroits phares à visiter à Melbourne pour tout touriste qui se respecte, mais qui ne l'est pas. Plus à présent qu'elle connaît mon hobby favori et qu'elle en sait plus sur mes aspirations futures, mes ambitions.

Toutes les conditions étaient donc – enfin - réunies pour qu'entre deux salles d'expositions, sa langue se délie. Hier, nous étions au Royal Botanic Garden, mais Teddy monopolisait toute l'attention, entre ses questions incessantes, ses grands yeux qui naviguaient de partout et ses petites jambes curieuses qui gambadaient sans s'arrêter, jusqu'à ce que la fatigue le gagne enfin... une fois dans la voiture et évidemment, après son goûter au salon de thé The Terrace Cafe.

Officiellement mon endroit préféré.

Mais toujours rien. Ma prédatrice guette le meilleur moment, celui où la proie que je suis aura relâché toute vigilance ; j'en suis sûre.

Pour l'heure, je range ma crainte de cette conversation qui finira indéniablement par avoir lieu tout en ouvrant la porte du bar, fermé au public à cette heure-ci. Mais à partir de 17 h 00, les premiers clients investiront la terrasse, le patio et l'intérieur. L'ambiance ne sera plus la même, et moi non plus.