𝟐𝟐 - 𝐄𝐦𝐛𝐫𝐚𝐬𝐬𝐞-𝐦𝐨𝐢 𝐬𝐢 𝐭𝐮 𝐨𝐬𝐞𝐬.

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𝐇𝐞𝐚𝐯𝐞𝐧.

Il y a beaucoup à visiter à Melbourne, mais à la seconde où mon cœur s'auto-diagnostique une crise cardiaque, je fais mon possible pour mentalement lui rappeler que ça ne faisait pas du tout partie de mes projets que de finir aux urgences aujourd'hui. Ni demain, d'ailleurs.

Percevant une présence dans mon dos alors que j'étais en plein concert privé avec Sia, je me suis retournée trop vite du haut de mon escabeau. Je ne sais pas si c'est ainsi que ça s'est passé pour la fille d'Addison, mais tout va vite, beaucoup trop vite. Pour la deuxième fois en moins d'une heure, le pauvre crayon qui n'avait fait de mal à personne se fracasse au sol. Mes pieds font n'importe quoi dans mes petites baskets en toile blanche et je me vois tomber de la quatrième et dernière marche sans rien pour m'éviter la chute.

Mais pas personne.

Et pour la deuxième fois de la journée, deux bras fuselés encerclent mes hanches, me rattrapent in extremis et me gardent contre un torse sculpté sans être bodybuildé. Celui que je pourrais dessiner les yeux bandés.

— Je vais finir par croire que tu le fais exprès, me souffle la voix de l'enfoiré effronté, unique responsable de cette situation.
— Je vais finir par croire que Morgan et Sarah ont raison, rétorqué-je en arrimant mon regard au sien.

Piqué au vif, Calden me ramène un peu plus à lui en réponse à ma provocation. Il me surplombe de sa hauteur mais je domine par mon aplomb. À son contact je m'enhardis et j'aime ça. Lui montrer qui je suis, qui il ne peut pas être avec moi, même si à force de nous chercher comme des ados, on va finir par se trouver, mais comme des adultes.

Sauf que je n'ai pas l'expérience de Carly.

Je mets ma petite voix rabat-joie sur off  et relègue aux oubliettes l'endroit où nous nous trouvons, les risques. Comment tout a commencé entre nous il y a plusieurs semaines, mais pas comment ça va finir, dans ce grand débarras au fond du couloir.

Nous nous défions toujours, demandant silencieusement à l'autre qui va craquer en premier. Je voudrais que ce soit lui, je lis dans son regard arrogant qu'il préfère que ce soit moi. Le paon, aux plumes aussi déployées que son torse est bandé sous un t-shirt qui a remplacé sa chemise, aime penser qu'il a séduit, conquis, ébloui la foule féminine dans son entièreté. Qu'il m'a captivée moi, en dépit de nos débuts houleux, quand nos bouches s'envoyaient balader sans pour autant tromper nos corps qui se voulaient.

J'ai mis du temps à ouvrir les yeux, mais sentir deux fois son érection frotter mon bas-ventre à la plage, puis devant le foyer, a dissipé tout doute.

— Hendrix, anhèle-t-il contre mes lèvres entrouvertes, impatientes, je crois que tu devrais sortir d'ici. Tout de suite.

— Je crois que tu penses trop, ce n'est pas le moment.
— Tu n'as pas envie que j'arrête de réfléchir, crois-moi.
— Tu ne sais pas ce que je veux Swann, alors tais-toi.

Et embrasses-moi.

Son nez vient caresser le mien avec une douceur surprenante, ses doigts, eux, s'infiltrent sous ma masse de cheveux pour se fixer à la base de ma nuque. Le prédateur retient sa proie, mais se retient surtout d'agir. Tout mon corps frissonne, l'intégralité de ma peau se retrouve picorée par de délicieux picotements ardents. Même en bas. Surtout en bas. Je veux plus et sa retenue me fait vriller. Alors je me détache de sa prise en soutenant son regard plissé mi-interrogateur mi-contrarié, recule sans me retourner jusqu'à saisir la poignée de cette foutue porte ouverte. Et je la ferme pour nous isoler, espérant que l'enquiquineur professionnel arrête de bavarder, comprenne le message et cesse de trop penser.

Falling For Heaven | En pause jusqu'à novembre 2024Où les histoires vivent. Découvrez maintenant