Saison 2 : Chapitre 6

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Parfois tu gagne, parfois tu apprend

Je marchais sur une rue déserte les yeux baissés sur mes mains.
Je secouais la tête et la relevais devant moi, mes pupilles étaient ouvertes au maximum pour capter le peu de lumière dans cet endroit sombre.

J'avais besoin d'être seule pour remettre au point ma vie, je ne l'avais jamais fait mais j'aurais du.

Je n'avais jamais prit le temps de m'arrêter sur ce que je ressentais , sur les bêtises que je commettais. Je m'étais mis en tête que tout était de la faute des autres et que je n'étais que la victime d'un monde cruel.

Le problème ? C'est qu'aujourd'hui je découvrais que ce monde cruel c'est moi qui l'avais construit.

Mes yeux furent bientôt aveuglés par les phares d'une voiture, je passais une main pour cacher la lumière à mes yeux meurtrit.

Une portière claqua et des pas se rapprochaient de moi. Je distinguais la forme grâce aux phares mais je ne pouvais pas deviner qui étaient la personne.

- Putain on te cherche depuis une heure ! On rentre, me cria une voix énervée.

Et mon corps se figea.

Wade.

Je fis un pas en arrière quand il essaya de crocheter sa main sur mon bras , mes yeux effrayés écarquillés. J'étais perdue , je n'avais pas prévu de le voir si... vite.

Fuir la réalité, fuir les problème. Je n'étais bonne qu'à ça.

- Lou, il baissa la tête dans un souffle. 
- Je peux pas Wade, laisse moi seule, ma voix se brisait en parlant tant elle était faible. 
- Laisse moi t'expliquer.
- Tu veux m'expliquer quoi ? ma voix était plus sèche. Comment t'as fait pour viser exactement dans le cœur de mon père alors que t'étais à 30 mètres de lui ? 
- C'est pas comme ça que ça s'est passé. 
- Ah non ? T'as pas tué mon père ? j'ancrais mes yeux dans les siens.
- Non j'ai pas tué ton père, j'ai tué un homme dont je ne connaissais pas l'identité, j'ai tué quelqu'un comme j'en ai tué plein. J'ai tué un homme puis j'ai su qu'il était ton père.

Je m'étais retournée et continuais à marcher sachant qu'il était derrière moi et qu'il me suivait.

- Tu ne te dis jamais que ces gens que tu dois abattre ont une vie, ou du moins, avaient ?
- Non.
- Pourtant ils en ont une et tu imposes un changement à tout ceux qui le côtoyait simplement en appuyant sur une stupide gâchette. (Je soufflais pour empêcher ma voix de trembler.) Tu supprimes une vie mais tu en brises 2 de plus. Tu commets 3 meurtres dont 2 qui sont longs et douloureux.

Le silence répondait à ma phrase. Je continuais à marcher dans ces rues désertes. Il allait répondre.

- Pourquoi n'ai-je pas le droit de prendre une vie si l'ont m'en a prit une aussi ?
- Qui ? je répondais neutre.
- Mon frère, répondait la voix derrière moi. 
- Tu sais ce que me disait mon père ? je répondais après quelques secondes de silence. Il me disait « tu sais Lou la vie te blessera toujours parfois ça passera tout seul. Et parfois ça fera tellement mal que tu en voudras au monde entier, tu chercheras la plus grande vengeance en te disant qu'elle guérira ta peine. Mais Lou, la plus grande force c'est de continuer à avancer, sans t'abaisser au niveau des autres. »
Je sais que mon père n'a pas toujours été juste mais il m'a laissé des valeurs de vie importantes, que je n'ai que rarement écoutées. Mais il a raison et nous sommes faibles.

Je me retournais pour lui faire face. Les épaules baissées, le regard abattu, la posture de quelqu'un qui se rend compte de ses erreurs.

- J'étais tellement énervé et perdu , il souffla. Ils n'avaient pas le droit de rentrer dans ma maison et de le tuer d'une balle entre les yeux devant moi et ma famille. Ils ont tout brisé, tout saccagé en une seconde. Ils n'avaient pas le droit de nous faire ça.
- Personne n'a le droit de faire ce genre de chose, pas même toi, pas même la rage. Ni notre désir de vengeance.
- Tu as raison, mais il est trop tard, il laissa échapper de ses lèvres. Est-ce qu'un jour tu me pardonneras ? il releva la tête une lueur d'espoir dans ses prunelles. 
- Je ne t'en ai jamais voulu Wade. (Il fit un pas vers moi mais je me reculais.) Mais tu vas devoir me laisser le temps de digérer tout ça. Même si tu n'avais pas l'intention de tuer mon père tu as appuyé sur la gâchette. C'est toi qui a mit le cœur de mon père sur arrêt.
- Je suis désolé. 
- Je sais.

I knew you were troubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant