Chapitre 16

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TW : Mutilation !

Pdv Mia :

J'arrive pas à y croire. J'ai l'impression d'avoir fait un cauchemar, mais non, c'était bien réel. Je rentre chez moi aux côtés de ma mère, et cette dernière me fait signe de la suivre dans le salon. Nous nous asseyons sur le canapé et elle me sert contre elle. 

-Ma chérie, je suis tellement désolée. Je ne pensais pas qu'il nous retrouverait. 

-C'est de ma faute maman, il a réussi à nous retrouver à cause d'un putain de Facebook. Si j'avais fait plus attention, si j'avais pas inscrit dessus le nom de cette ville, nous n'en serions pas là. 

Ma mère me regarde et secoue la tête. 

-Mia, je t'interdis de te remettre la faute dessus ! Ce n'est pas de ta faute, t'y es pour rien. T'as juste fait ce que font tous les ados. En aucun cas tu dois culpabiliser. Maintenant, ton père est derrière les barreaux et il y a intérêt qu'il y reste !

-J'aurai du porter plainte quand tu m'as dit de le faire. Si je l'avais fait plus tôt, on en serai pas là, il ne se serai jamais passé ça. 

-Ce qui est fait est fait, Mia, tu ne peux pas le changer. Mais il ne s'en sortira pas, d'accord ? Il va croupir en prison et on pourra enfin reprendre une vie normale. 

-Oui, enfin, il va falloir attendre son jugement qui peut prendre des années. 

-Je sais, mais il ne sortira pas Mia. On ne craint plus rien. 

Je soupire et caresse mon poignet de ma main droite. Là où elles sont, mes cicatrices. Ma mère, qui observe tout mes faits et gestes, prend mes mains dans les siennes. 

-C'est terminé Mia. Plus jamais tu ne feras ça. 

-Mais elles seront toujours là, à me le rappeler. A me rappeler à quel point il m'a fait du mal. 

J'ai commencé à me mutiler vers l'âge de quinze ans. Je ne supportais plus les coups de mon père, tout ce que je voulais, c'était partir. Je faisais ça dans l'espoir d'en finir avec la vie, avec toute cette souffrance. Mais je n'y suis jamais arrivée. J'ai continué, encore et encore, pendant plusieurs mois, mais je suis toujours là. Puis quand ma mère a découvert que mon père me frappais et que je me mutilais, nous avons déménagées. Je me sentais en sécurité dans cette nouvelle maison, je n'avais plus aucune raison de vouloir en finir avec la vie, alors j'ai enfin arrêtée. Mais maintenant, elles sont là, sur mon poignet, à vie. A chaque fois que je les vois, je me rappelle la douleur que me faisait ressentir mon père. 

-Elles te montrent aussi que tu es forte et que tu t'en es sorti Mia. Me rassure ma mère.

-Moins que toi maman. Tu as eu le courage de partir, sans te retourner. Beaucoup de femmes restent, par peur des représailles de leur maris s'ils venaient à les retrouver. Mais pas toi. C'est toi la plus forte de nous deux, maman. 

-Nous sommes aussi fortes l'une que l'autre ma chérie. On s'en est sorties en se soutenant l'une l'autre. Et aujourd'hui, on va se reconstruire, ensembles. 

Je finis par m'endormir sur le canapé, aux côtés de ma mère. 

Le lendemain, mon réveil sonne. Je me lève, complètement à l'ouest. Avec tout les événements d'hier, j'avais complètement oubliée le lycée. Je me suis endormie sur le canapé hier soir, extenuée. Je rejoins la cuisine et découvre ma mère qui prépare le petit déjeuner. 

-Tu es sûre que tu veux aller en cours ? Me demande-t-elle. Après ce qu'il s'est passé, tu peux rester à la maison tu sais. 

J'y ai pensé, mais si je reste ici, je ne vais pas arrêter de repenser à tout ça. J'ai besoin d'aller en cours, de me vider la tête, de penser à autre chose. 

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