Chapitre 22

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Pdv Mia

TW : mutilation, violence !

-D'abord, j'ai juste une question qui m'intrigue Zack.

-Je t'écoute.

-Ton tatouage sur ton pectoraux , pourquoi une lys ? Demandé-je.

Je me pose la question depuis que je l'ai vu torse nu, c'est peut-être bête, mais étant donné que ce sont mes fleurs préférées, je suis intriguée.

-C'était les fleurs préférées de Lana. Me répond-il tout simplement.

Je le regarde en écarquillant les yeux. Décidément.

-C'est vrai ?

-Oui. Pourquoi ? Me demande-t-il.

-Ce sont mes fleurs préférées aussi. L'informé je.

Il se met à rire doucement.

-Il faut croire qu'on était destinés à se trouver.

Je ricane. C'est vraiment une sacré coïncidence. Un blanc s'ensuit, et je comprends qu'il attend que je lui raconte mon passé.

-Je ne sais pas vraiment par où commencer.

-Par là où tu veux. Me rassure mon copain.

Je prends sa main dans la mienne et commence mon récit.

-Tu te souviens du jour où tu m'as aggripé le poignet gauche ?

Il réfléchit un moment avant de hocher la tête. Je continue.

-Je sais pas si tu l'as senti, mais je me suis raidis à ce moment-là.

-Oui, je l'ai vu. Je pensais que c'était parce que tu ne voulais pas que je te touche.

Je rigole amèrement. J'aurai préférée que ce soit ça, mais le contact de Zack ne m'a jamais vraiment dérangée, même si je voulais me faire croire le contraire.

-Non, ce n'était pas à cause de toi. C'est parce que tu m'as touché le mauvais poignet, Zack.

-Le mauvais poignet ? Me demande-t-il, confus.

-Oui. Je me mutilais.

Je fais une pause, attendant sa réaction. Mais il ne dit rien et presse seulement ma main. J'ai toujours eu peur du jugement par rapport à ça. En général, quand quelqu'un dit qu'il se mutile, il y a toujours des gens pour critiquer et dire que ce genre de chose c'est pour les faibles. Je ne suis, évidemment, pas d'accord. Et à chaque fois que j'entends ça, j'ai envie de gifler l'auteur de ces mots.

-Quand j'étais plus jeune, mon père me battait. C'était à coup d'insultes, de coups, il allait même jusqu'à m'enfermer dans la cave, dans le noir, pour que, sois disant, ça m'apprenne à grandir et pour que je n'ai plus peur de rien. Évidemment, il faisait ça quand ma mère n'était pas là, et il se débrouillait pour me frapper là où ma mère ne pouvait pas le voir. C'est à dire le ventre, le dos, jamais le visage ou les bras parce que si je me mettais en t-shirt, forcément, ça allait se voir. Je n'en ai pas parlé à ma mère parce que je devais la protéger. Je savais que si je lui disais, elle allait essayer de me protéger et mon père s'en serai pris à elle. Alors, je recevais les coups, sans broncher. La plupart du temps, il était bouré quand il me frappait.

<< Si j'avais le malheur de, ne serai ce, qu'échapper une plainte de douleur, je pouvais être sûre que les coups seraient deux fois plus dur. Donc je faisais tout pour me taire. J'avais douze ans quand il a commençait à me frapper. Cinq ans, Zack, cinq ans à cacher ça à ma mère. Puis, il y a quelques mois, elle a fini par le découvrir. Elle est rentrée plus tôt du travail ce jour-là. Moi, je pensais qu'elle passerai chez son amant, comme tout les soirs après le travail, mais pas ce soir-là. Et quand elle est arrivée, elle m'a retrouvée au sol, entrain de subir les coups de pieds de mon père. Il ne l'avait pas repérée, trop occupé à me martyriser. Alors, je lui ai fais signe de sortir doucement de la maison, sinon, il s'en serai pris aussi à elle, et on aurai rien pu faire.

Je fais une pause et l'observe. Ses yeux brillent, comme s'il allait pleurer. Je passe ma main dans ses cheveux et lui fait un petit sourire. C'est fini maintenant.

<< J'ai entendu les sirènes de police, mon père les a entendu aussi. Il a comprit directement qu'il était foutu s'il restait là. Alors il m'a relâché et il est parti en passant par l'arrière de la maison. Les policiers ont débarqués chez moi, je leur ai expliqué ce qu'il s'était passé, et leur ai montré les hématomes qui recouvraient mon corps. Ils ont été choqués et ont essayés de le retrouver, sans succès. Ils m'ont dit que je devais les suivre pour aller porter plainte, mais j'ai refusé. Ma mère aussi voulait que je le fasse, mais je n'avais pas envie d'un procès et de tout ce qui allait avec. Personne ne pouvait me forcer. Dès que les policiers sont partis, nous avons fait nos valises avec ma mère et nous sommes parties, sans destination précise. On a juste roulées, pour partir le plus loin possible et on s'est retrouvées ici. Tu connais la suite. Il a finit par me retrouver parce que j'ai pas réfléchis en changeant ma ville sur Facebook. Et tu m'as sauvé.

Il s'approche de moi et me serre dans ses bras. Je sens des larmes couler sur mon épaule. Il pleure. Jamais je n'ai vu Zack pleurer. C'est la première fois. Je le serre un peu plus contre moi.

-Mia, tu es tellement forte. Je l'ai su dès le moment où je t'ai retrouvée chez toi avec ton père. J'ai su, à ce moment-là, que tu étais la personne la plus forte que je connaisse. Me murmure-t-il.

Je me défais de notre étreinte et le regarde droit dans les yeux. Il ne pleure plus mais ses yeux sont toujours humides. Même comme ça il est beau. Je prends son visage en coupe dans mes mains et l'embrasse. Et là, à ce moment précis, je suis sûre de moi. Je sais exactement que ce que je ressens pour lui, ce ne sont pas seulement des petits sentiments. C'est bien plus que ça. Je l'aime.

-Je suis aussi forte que toi.

J'ancre mon regard au sien, hésite un moment, avant de me lancer.

-Je t'aime Zack.

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