SCP - Dangereuse Attirance

L'assemblée des O5

Le conseil était agité, les conversations affluaient de tous côtés, chacun partageant un avis mitigé. Ce fut la première chose que Matthias remarqua en pénétrant dans la pièce, en poussant la porte sécurisée. Néanmoins, les discussions animées se calmèrent lorsqu'il tira son siège pour prendre place. Presque tous les sièges étaient occupés, il ne manquait que quelques personnes tout au plus, des dirigeants occupés en mission, qui n'avaient guère pu faire de déplacement en personne. Le sujet de la discussion était d'une grande importance.

-VOUS NE POUVEZ PAS FAIRE CA !

S'exclama l'un des nombreux représentants du conseil, tapant du poing sur la table, si fort qu'il manqua d'en renverser son thé. Matthias joignit les mains, prenant enfin part au débat.

-Du calme, Sept.

-Tu daignes enfin montrer ton visage, Six.

Fit une dame aux cheveux blond coiffé en un chignon. L'attention se porta sur le nouvel arrivant.

-Il paraît que l'état de Treize s'est empiré.

-C'est extrêmement grave. Nous avions pourtant opté pour un processus de réadaptation lent, en lui faisant rencontrer petit à petit toutes les personnes qu'elle avait côtoyé. Ça n'a donc pas marché ?

-Plus que ça, ça l'a mise en danger. C'est un échec total, elle est en soin intensifs en ce moment même.

Matthias saisit l'opportunité pour rabaisser O5-8, qu'il ne tenait pas particulièrement dans son cœur. Il haussa les épaules.

-Cela ne serait pas arrivé si Huit avait suivit les ordres.

Huit s'emporta, et de nouveaux éclats de voix retentirent.

-Tu déformes la vérité, elle allait mieux !

-Comment allons-nous faire ? J'ai déjà tellement à gérer, je ne peux pas m'occuper de plus.

-Elle a crée tellement de problèmes durant son amnésie ! Huit a ruiné tous nos efforts ?

Matthias afficha un rictus à toutes ces paroles. Personne ici ne se souciait réellement de l'état d'Aude. Ils étaient surtout inquiet par rapport à la place vacante. Personne de plus compétent qu'elle n'avait été trouvé jusqu'à présent. En effet, elle était celle qui était toujours allée au devant du danger, affrontant les créatures confinées ici et revenant toujours plus ou moins intacte. Elle était dotée de cette capacité à former un lien avec ces choses dépourvues de raison ou d'humanité, les poussant à l'aider et l'approcher. Ou au moins susciter la curiosité. Bien que cette faculté ne fonctionne pas sur toutes les créatures, cela lui avait valu le surnom de chanceuse -il se souvenait son sourire lorsqu'elle l'avait entendu pour la première fois-. Aude avait elle-même, à sa façon, occupé un bout du cœur de Matthias. Même s'il n'était pas aussi attaché à elle qu'il le montrait, il ressentait une forme de tendre sympathie à son égard. Une chose était sûre : Il ne devait plus la laisser retrouver son poste.

-Chers collègues, avez-vous envisagé la possibilité que... Treize ne puisse plus exercer ses fonctions comme avant ? Cela fait déjà un an que le poste est inoccupé. Il serait peut-être temps de baisser les bras et de chercher un remplaçant.

Les protestations éclatèrent, et violemment qui plus est. Le SCP 4739 avait assisté silencieusement à l'échange, invisible aux yeux des autres, avant de se diriger hors du bureau, dans les couloirs blancs.

Plus loin, dans une salle d'hospitalisation, Aude fixait le plafond avec un regard fatigué. Elle n'avait pas remarqué l'homme en noir qui avait ordonné au médecin "Laissez nous", ni l'expression ahurie du docteur en voyant son badge.