SCP - Dangereuse Attirance

La Clé

Une fois le danger écarté, du moins, le chien étrange, ils reprennent la marche. Je me fais balloter dans tous les sens par le moindre pas que fait SCP-682, mais me plaindre ne fait pas partie de mes options, pour le coup. Puis quelque chose m'interloque soudainement.

-Savez-vous où vous allez, au moins ?

Grimaçais-je. Un petit rire satisfait parvient à mes oreilles. Le docteur me répond.

-Nous ne savons pas le moins du monde nous orienter, à part pour quelques couloirs familiers tel que la cantine et les salles de test et d'interrogatoire.

Cette réponse me laisse perplexe.

-Mais alors, vous ne pourrez pas retrouver le Masque ? Ni sortir d'ici ?

Je devais avouer que sortir d'ici, avec ou sans eux, était une perspective des plus plaisantes. Je voulais quitter cet endroit, retrouver ma liberté, ma maison, ma famille, mes amis. Je me demande ce que la fondation avait pu raconter pour justifier ma disparition...

-C'est là que vous vous trompez, ma chère Ally. VOUS êtes et avez toujours été la clé.

Je me figeais, et clignais plusieurs fois des yeux, incertaine, mais néanmoins troublée par cette déclaration.

-Je vous demande pardon...?

La créature qui me portait émit un léger sifflement qui me fit me crisper complètement jusqu'à en avoir mal aux muscles.

-Les humains... sont tellement naïfs.

-Qu'est-ce que vous entendez par là ?!

Le docteur continuait de marcher droit devant lui, dans le long couloir. Les portes verrouillées s'ouvraient sur notre passage. A croire qu'ils avaient convenu de libérer l'IA avec eux.

-Ally, comprenez le, vous ne seriez pas là si vous aviez été dénuée d'utilité. Votre "chance" va nous guider et nous permettre de trouver une solution à notre évasion. Avec vous à nos côtés, il n'y a que peu de possibilités pour échouer. Vous jouez un rôle infime, mais votre seule présence augmente nos chances de réussite. Par ailleurs, j'aimerais ajouter qu'il ne s'agit pas de chance mais bel et bien d'une faculté, une sorte d'aura que vous secrétez, elle semble volatile, peut être des particules. J'ignore encore de quoi il retourne, mais 035 semble être en accord avec moi.

J'écarquillais les yeux. Alors, ils se servaient de moi pour s'évader ? En même temps, dit comme cela, ça semblait évident. Mais je ne l'avais pas vraiment vu venir. Je sursautais en constatant que le SCP- 682 s'était arrêté net face à un mur. Je me penchais en avant. Au tournant, il semblait y avoir une série de portes sécurisées verrouillées. Et d'après les bruits, éclats de voix et déformation du métal, des agents étaient en train de s'affairer à détruire les portes.

-Ce... C'est un cul-de-sac ! Qu'est-ce qu'on fait ?!

Paniquais-je.

-Du calme. Nous patientons ici, 035 ne devrais plus tarder à nous rejoindre.

Il paraissait parfaitement calme, entouré de sa petite escouade qui le protégeait. Serein. Moi, mes mains tremblaient. Je ne pouvais pas songer un seul instant qu'en restant là, nous serions à l'abri. Au contraire ! On allait tous mourir ! Je me mis à triturer nerveusement la bague verte à mon doigt, des milliers de pensées me parvenaient, se mélangeaient, augmentait mon anxiété. C'est avec surprise que je constatais espérer la venue de 035 au plus vite.

-Il est long ! Qu'est-ce qu'il fait ?

Je poussais un soupir, sans parvenir à décrisper mes muscles. Les portes menaçaient de céder d'un instant à l'autre, et même si 682 était massif et bien plus grand que les éventuels agents, je ne voulais pas mourir, moi, je n'étais pas invulnérable, juste une pauvre humaine ! Et ce qui était véridique : Je n'avais rien à faire ici ! Je ne voulais pas même assister au bain de sang ! Des pas tranquilles retentirent dans tout le couloir, et dans l'une des portes closes, il y eu des hurlements qui me glacèrent le sang.

-Ah, enfin, le voilà.

Déclara le docteur avec une voix suffisante.

Lorsque les hurlement cessèrent, la porte émit un grincement sinistre et s'ouvrit. Je pouvais désormais entendre distinctement des craquements... d'os. Mon dieu, qu'est-ce que c'était que ça ? C'était loin d'être humain... Qu'est-ce qu'ils avaient libérés ?! Une petite marre écarlate s'écoulait à présent hors de la pièce, continuant son chemin en un fin sillon rouge dans le couloir. Je ne pouvais pour autant pas détacher mon regard de la porte qui venait de s'ouvrir sous mes yeux, appréhendant avec terreur ce qui allait en sortir...