SCP - Dangereuse Attirance

Encore ?!

J'arrive devant la salle de confinement de SCP-049, accompagnée par des gardes. Le temps de trajet était long, comme toujours. La même scientifique que la dernière fois me souris.

-Bien, entrez dans la salle.

-Attendez, pourquoi ? J'y suis déjà allé.

-He bien...

Elle se mord la lèvre inférieure.

-Humm... SCP-049 n'a jamais autant... parlé...

-...Quoi ?

-Je veux dire... Il est rare qu'il parle. Il ne dit jamais plus de deux phrases à une personne, sauf à un ancien scientifique de la fondation.

-Et où est ce scientifique ?

-Mort.

-Oh.

Je baisse la tête et rentre dans la cellule du docteur. Je m'attendais à voir le même carnage que la dernière fois, mais, apparemment, ils ont nettoyé. Le Docteur est assis à même le sol, les bras sur ses jambes semi-pliées. Sa tête est de profil, cachant le côté gauche. Sa capuche lui tombe un peu dessus, formant une ombre. Je reste immobile, en l'observant, curieuse. Il semble perdu dans ses pensées. Subitement, son œil visible sous le masque se tourne vers moi, et me scrute silencieusement. Il se relève en s'appuyant contre le mur, et s'approche de moi.

-Eh bien, nous n'arrêtons pas de nous croiser.

Je marmonne :

-D'où l'expression « le monde est petit ».

Il acquiesce, approbateur. Il silence demeure entre nous. Nous n'avons rien à nous dire. Je porte mon regard vers son corps. Des gants en cuir noir, une longue robe en tissu, une capuche, de longues manches, un regard perçant, des yeux intriguant, un mystère assoiffé de sang sous ce masque d'oiseau. On pourrait très bien l'appeler « Le Corbeau », il n'y aurait pas de différence. Il est encore menotté aux poignets, mais n'a plus cette sorte de collier.

-Vous semblez pensive.

Dit le Docteur. Je relève la tête vers lui. Lui aussi me détaille de la tête aux pieds.

-Je vois que vous n'êtes plus attaché comme une bête de foire.

Dis-je d'un ton désagréable. Le fait d'avoir eu à faire avec SCP 35 m'a mise de mauvaise humeur. Je sens que je vais être désagréable.

-Une bête de foire... C'est ce que vous représentez le mieux en ce moment. Quoi que, peut-être plus comme un cobaye. Mais je suppose que c'est ce qui nous rapproche.

Je grince des dents face à sa réplique.

-S'il n'en tenait qu'à moi, je serais partie depuis longtemps, loin de vous, et loin d'ici.

-Sans moi vous seriez décédé.

Je reste muette. C'est vrai. Je soupire profondément. Je devrais me montrer moins désagréable si je veux en finir avec cette conversation.

-Désolé, je suis fatiguée. Je n'essaye pas de... compliquer les choses.

-Point de problème, ma chère.

Le silence revient de plus belle. Aucune alternative se présentant à moi pour m'éclipser du blanc général. J'ai une question en tête... Mais si je la pose... Bon, tant pis, il faut tenter.

-Pourriez-vous m'en dire un peu plus sur SCP-035 ?

Le docteur se tourne vers moi, avec son regard perçant habituel et sa posture droite.

-Certes. Que souhaiteriez-vous savoir ?

-J'ai cru comprendre que vous étiez proches, le masque et vous...

-En effet. Il comprend ma vision du monde, et il me soutient dans mes recherches. C'est un être intellectuel, qui ne peut pas être atteint de la pestilence. Rien que par cela, je le considère comme mon... associé.

-Mais... êtes-vous sûr qu'il ne vous manipule pas... ? Je veux dire...

-Qu'entendez-vous par là ?

-Son dossier stipule clairement que c'est un manipulateur charismatique. Il a très bien pu vous mentir. Peut-être qu'il cherche juste à s'échapper de la SCP fondation avec votre aide ?

-Non. Je ne suis pas dupe, encore moins stupide.

Il semblait difficile de faire entendre raison au Docteur Peste. Je secouais la tête.

-Je ne dis pas que vous êtes stupide, au contraire... Mais...Moi il m'a manipulée, et ce, très facilement. Il ne vous considère pas comme un humain, mais comme une distraction.

-A ma connaissance, il n'a jamais considéré personne comme une distraction. Il préfère de loin éradiquer une personne que se distraire avec. J'ai cru comprendre que ce n'était pas son avis à votre sujet. N'est-ce pas ?

-...

-He bien. C'est une première.

-Ne déviez pas de notre sujet principal ! Je veux juste vous mettre en garde. Si vous ne voulez pas l'entendre, débrouillez-vous !

Je lui tourne le dos et me rapproche de la porte, lassée. Ça devrait leur suffire, à ces sadiques de scientifiques. La porte en fer s'ouvre. Je sens le regard insistant du SCP dans mon dos, mais je n'ose pas me retourner. Je l'entends chuchoter à mon intention :

-A dans quelques heures...

Il l'a dit tellement bas que je doute que les micros de la salle l'aient enregistré. Cette petite phrase me procure des milliers de frissons d'angoisse. Bon sang, qu'est-ce que ça veut dire ? Cette menace ressemble à celle que SCP-035 m'a faite. Je rentre dans la salle de test des scientifiques.

-SCP-02089, les tests sont finis pour le moment. Nous allons donc vous débarrasser de SCP-714...

Un autre scientifique intervient :

-Non. Qu'elle le garde pour le moment. Cela permet d'expérimenter ce SCP efficacement, et dans diverses situations. Nous allons rediriger les mouvements de SCP-2089 des caméras pour voir comment SCP-714 réagit, ce sera plus efficace.

D'autres hochent la tête.

-Bien. Vous pouvez regagner votre cellule. Des gardes vont vous accompagner.