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Cela faisait déjà deux jours depuis ma scène à "l'hôpital". L'infirmière avait perdu son sang froid et plusieurs personnes avaient débarqué de nul part. Depuis, fini la mise en scène. Fini les drogues. Fini les venues des médecins.

J'étais assise en tailleur depuis un certain temps dans une pièce vide. Je veux dire...

Complètement vide. Il n'y avait même pas de chaise, juste des murs blancs et un sol froid. Ils avaient juste décidé de me placer là. Sans explication. Mon cœur battait à toute allure depuis que l'on m'y avait conduite, c'était le seul bruit audible qui pulsait dans mes oreilles, accompagné de ma respiration, et du reste de mon corps. Je comprenait mieux l'expression du "silence assourdissant".

Mince, combien de jours j'étais là déjà...? C'est étrange, j'étais sûre de savoir il y a un instant.

J'étais constamment parcourue par l'adrénaline, alors qu'il ne se passait strictement rien. Même mes sens étaient en ébullition. Combien de temps cela faisait-il ? J'attendais depuis un temps indéfini. Mes pensées avaient dérivées plus d'une fois vers 035 et 049. Plus je réfléchissais, plus j'avais l'étrange impression que des choses m'échappaient. Je n'avais même pas de reconstitution concrète ou une vague idée de ce qu'il s'était passé lord du crash.

Pourquoi.

Pourquoi étais-je ici ?

Est-ce que c'était une sorte de salle d'attente ? Non. Bien sûr que non. J'étais dans la SCP fondation, une organisation secrète chargée de cacher l'existence des phénomènes surnaturels, les SCPs. Je connaissais ces phénomènes surnaturels. J'en étais peut être moi-même un, étant entrée en contact avec plusieurs d'entre eux.

Des tests.

Ils faisaient forcément des...

Des quoi ?

Le mot m'avait échappé.

Une colère irrationnelle me prit brusquement et je me redressais. Il me fallut du temps pour songer à la possibilité que ce ne soit pas ma colère. Mon regard scruta la pièce totalement vide, et cela amplifia cette colère injustifié. On m'observait. Le danger n'était pas loin. Il approchait. Il serait bientôt là. Le son des battements de mon cœur devenait sourd, et je me retrouvais brusquement spectatrice de mes propres actions. L'adrénaline avait atteint un point culminant, si bien que le bout de mes doigts tremblait. j'observais ma main avec une fascination qui n'était pas mienne. Puis je la laissais retomber le long de mon corps.

-Hors de ma vue. Tu m'exaspères.

Ma voix claqua dans la pièce, résonna un instant avant de disparaître, laissant un bourdonnement désagréable dans mes oreilles.

J'avais dit ça ? Moi ? A qui ? Pourquoi ? Au bout de quelques secondes, mon cœur se calma doucement, comme si quelque chose était vraiment parti. Puis mon corps se mouva à nouveau de lui-même pour fixer un mur.

-Je veux voir l'Administrateur.

Quoi ? Est-ce que je connaissais un administrateur ? Non, ça ne me disait rien... Ah, j'avais l'air maligne moi, à parler à un mur, tiens. Je papillonnais des yeux en me sentant de nouveau maitresse de mon propre corps.

-Uh...?

Je clignais des yeux, l'air gênée.

-Je perds la tête ou ça se passe comment ?

Un bruit de métal retentit alors, me faisant sursauter. Je me retournais pour découvrir la porte s'ouvrir, stupéfaite. Il y avait une femme qui m'attendait sur le pas de celle-ci.

-...Peut être pas en fait...

Je m'approchais de la porte, m'assurant qu'il n'y ai aucune menace qui ne m'attende dehors. Vous savez, le genre de menace qui tire et qui lance des grenades... Or, je trouvais un homme en costume blanc juste derrière elle, souriant. Il me regardait droit dans les yeux, et ce sourire contrastant avec le sérieux de la femme me rendait mal à l'aise. Mais ce fut la seule chose que je remarquais. La femme prit la parole.

-Je crains de ne pas pouvoir accéder à votre requête tout de suite. Néanmoins, il est possible d'obtenir un rendez-vous auprès de l'O5-8, le responsable de ma section.

-Vous comptez encore me faire passer des tests et me faire avaler des choses suspectes ?

-Bien sûr que non. Les amnésiques auraient finis par ne plus avoir d'effets, nous en étions conscients. Nous avons simplement été surpris de constater que le processus consistant à vous habituer à l'amnésique était... Beaucoup plus court que d'habitude.

Je la dévisageais en silence. Pourtant, j'avais beaucoup de questions. Beaucoup trop. Et puis ce n'était pas l'envie de l'insulter qui manquait. En avait-elle quelque chose à faire, du bien être des autres ?!

-Qui est O5-8 ?

La femme me fixa et ne dit pas un mot, ne trahissant aucune émotion. L'homme derrière gardait toujours son sourire dérangeant. Le silence retomba, et je me grattais la nuque nerveusement. Vite, une autre question.

-...Combien de temps ça fait que je suis là dedans ? Non, surtout, où est le docteur ? Et le masque ? Et qu'est-ce que je fiche ici ? Et vous, si vous pouviez arrêter de sourire deux secondes, ça me donne la chaire de poule.

Fis-je en plissant les yeux. Le femme finit finalement par avoir l'air stupéfaite, et se reprit bien vite.

-Qu'est-ce que vous dites ? Nous ne sommes que deux, Ally.

-Ne me racontez pas n'importe quoi ! Votre collègue, là ! Il...

Je me tu en constatant qu'il ne portait pas de badge, ni de veste scientifique, ni le moindre équipement. De plus en plus perplexe, il me fallut un moment pour comprendre que bien qu'il ai l'air humain et visible, ça n'en était tout simplement pas un. La dame me dévisagea. Longtemps.

-Vous pouvez... Le voir ?

SCP - Dangereuse AttiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant