SCP - Dangereuse Attirance

Oubli

La journée passa en un clin d'œil. La nourriture ici était définitivement celle des hôpitaux. Je veux dire, QUI aime la compote de pruneaux ? Berk. Sans parler de la purée déshydratée... Si j'avais l'inventeur de ce menu en face de moi, je l'aurais forcé à tout avaler sans pitié !

Aux alentours de 15 heures, d'après la pendule qui était accrochée au mur de ma chambre, la psychologue est venue. Enfin, le psychologue. Parce qu'apparemment, sa collègue a eu un accident de dernière minute et n'a pas pu venir. Nous avons discutés de beaucoup de choses. Carl était très sympathique. Il savait me mettre à l'aise, il a fait de petites blagues au début, puis il est devenu sérieux et à commencé à me poser des questions, sur comment je me sentais. Pour être honnête j'avais un petit peu mal à la tête... Ça empirait au fil des heures. Mais je me suis bien gardée de lui dire, et puis il m'a sourit puis m'a interrogée sur mon rêve. J'étais surprise, mais après, le médecin avait dû lui en parler. Carl était très passionné par mon rêve. Au final, on a passé une bonne heure à en discuter. Il voulait toujours des détails.

-Vraiment, un lézard géant qui parlait ? Quelle imagination vous avez là ! 

Il riait, et moi, je souriais doucement en triturant les draps entre mes doigts. C'était vrai... Quel rêve stupide. Enfin, au moins ça avait l'air divertissant à entendre.

-Oui, il avait une gueule énorme ! Je suis persuadée qu'il aurait pu me gober entièrement !

Fis-je en riant à mon tour.

-Vous pourriez débuter un roman avec ça. C'est un sacré rêve, dommage que ça ne soit qu'un rêve... Survivre à tout ça serait impossible dans le monde réel.

Fit Carl en croisant les jambes. Il avait raison. Moi, j'avais survécu longtemps dans ce rêve. Et on ne mourrait pas dans les rêves, alors... J'étais totalement convaincue que c'était le plus étrange et le plus long rêve de ma vie ! J'eus un sourire en coin en repensant au masque. Et au Docteur. Ils m'avaient protégée la plupart du temps qu'avait duré mon songe palpitant.

-Si j'ai le courage d'en faire un roman un jour, je pense que je l'intitulerais "Dangereuse Attirance".

-Hm ? Pourquoi donc ce nom précisément ?

-Je ne sais pas... Ça sonne bien.

Rétorquais-je en haussant les épaules. Ma tête tournait désagréablement, et pulsait, comme annonçant une migraine atroce.

-J'aurais une dernière question pour vous, mademoiselle.

Je relevais aussitôt la tête, intriguée par son air beaucoup plus professionnel. Jusque là il m'avait paru être mon ami, ce changement radical me troublait.

-Quoi donc ?

-Est-ce que le "masque" de votre rêve vous a dit quelque chose avant que vous ne vous réveillez ?

J'arquais un sourcil avant de secouer négativement la tête.

-Non non, pas à ma connaissance.

Les traits de l'homme se détendirent et il me sourit franchement.

-Oh, eh bien j'imagine que vous allez devoir trouver la fin de l'histoire vous même. Sinon, quand vous sortirez, je voudrais bien vous inviter à boire un verre.

Il me fit un clin d'œil, et je me mordis aussitôt la lèvre inférieure pour réprimer un sourire.

-Je ne dis pas non. D'ailleurs, quand est-ce que je pourrais sortir ?

Il se leva en rangeant ses affaires. Son carnet de notes était plein. Il jeta un œil à l'horloge, avant d'aller vers la porte. Avant que je ne puisse entendre sa réponse, une douleur plus forte me prit à la tête. Je grimaçais mais me concentrais sur sa réponse.