Nao - T2 Aube Céleste 🔞 (terminé)

Chapitre 1

Salem, chez Ash, 16 décembre 5 heures 45 du matin,

Ash, planté au-dessus de Magda, brune avec de longs cheveux et une frange, la toise tandis qu'il est au téléphone :

— Viens chez moi, fissa ! ordonne-t-il à son interlocuteur.

— T'appelles qui ? souffle Magda qui tente de s'asseoir.

— Blessure par balle, ajoute-t-il. Nan pas moi, magne ! insiste-t-il avant de raccrocher.

— Alors ? s'agace-t-elle, en essayant de se lever.

— J'ai hésité entre le doc et l'croquemort, grogne-t-il, dépité.

Il l'attrape par son bras valide et l'aide à se mettre debout :

— Mon flingue, soupire-t-elle en lui tendant la main pour le récupérer, mais il l'ignore.

— Nan, réplique-t-il, en la traînant presque jusqu'au canapé.

— C'est l'mien, connard, s'agace-t-elle, le teint blême.

— Rien à foutre, grogne-t-il. J'sais pas si t'as vu ta tronche, mais j'te jure que t'arriverais à foutre la trouille à Marylin Manson, clame-t-il en la poussant pour qu'elle s'asseye.

— T'abuses, objecte-t-elle en s'allongeant. Mais franchement, c'est ta faute, si t'avais acheté ce putain d'anesthésiant, j'aurais pas morflé autant.

— Ben, voyons, s'esclaffe-t-il.

— Et pour info, j'aime bien Manson ! coasse-t-elle.

— T'as vraiment des goûts d'merde, se moque-t-il en allant se servir un verre de vodka.

— T'as pas idée, avoue-t-elle en fixant le plafond.

— Et t'as de sacrées couilles pour être entrée chez moi par effraction et me reprocher de ne pas avoir ce dont t'as besoin, mais c'est pas un refuge pour animal blessé ici.

— Ça m'plaît pas d'être là, mais il m'fallait un endroit sûr pour soigner ça, ajoute-t-elle en désignant son bras.

— Où est ton Bruce Lee à deux balles ? s'étonne-t-il en se servant un autre verre de vodka.

— J'sais pas, j'espère qu'il va bien, soupire-t-elle, en maintenant sa contemplation du plafond.

— Il s'est passé quoi ?

— Disons que j'suis en désaccord avec Beth et Paul Smith...

Dans l'entrée, les phares de la voiture créent des ombres étranges qui s'étirent dans le petit couloir ouvert sur le salon et la cuisine. Ash pose son verre et va ouvrir au Doc :

— T'as fait vite, le félicite-t-il alors que la portière vient de claquer.

— Qui est blessé ? s'inquiète le Doc.

— Personne du Club, le rassure Ash en l'invitant à entrer. Au salon, ajoute-t-il en fermant derrière lui.

— Bonsoir, lance le Doc en s'approchant pour poser sa grosse mallette de toubib sur la table basse.

Il ne fait aucune présentation ni ne pose aucune question, habitué à ce genre d'activité nocturne.

— Salut Docteur Mamour, déclare-t-elle, agréablement surprise par sa ressemblance avec l'un des personnages de Grey's Anatomy.

— Voyons voir ça, sourit-il en s'agenouillant et en sortant une paire de ciseaux de sa sacoche pour lui découper la manche de son pull.

— Pour vous, j'aurais tout enlevé, fallait juste demander, lance-t-elle, amusée.

— T'enflammes pas, il aime les bites, intervient Ash.

— Très élégant, merci Ash, s'esclaffe-t-il. Je suis gay, confirme-t-il à sa patiente tout en retirant le bandage pour étudier la blessure.

— Moi aussi j'aime les bites, ça nous fait un point commun, sourit-elle alors qu'il lui prend ses constantes.

— T'es trop vulgaire, tu s'rais pas son genre, ajoute Ash en se servant un autre verre.

— J't'ai pas sonné, clame-t-elle.

— Fallait pas t'pointer chez moi, marmonne-t-il, agacé.

— C'est arrivé quand ? demande le Doc, imperturbable.

— Ça doit faire six heures, avoue-t-elle.

— Elle s'est extrait la balle dans la salle de bains, ajoute Ash.

— Hum, répond le Doc soucieux. Pas de suture plan par plan ? lui demande-t-il.

— Nan, souffle-t-elle. J'ai fait avec les moyens du bord sans anesthésiant.

— Et allez, remets-en une couche, dans deux minutes ça s'ra ma faute si elle s'est pris une balle, feule Ash en s'asseyant dans l'un des fauteuils.

— Un peu quand même, sourit-elle.

Concentré sur son examen, le Doc les a ignorés et sort de sa mallette un flacon et une seringue.

— Woh, doucement Doc, qu'est-ce que vous voulez m'injecter ? s'inquiète-t-elle.

— Ça va aller, c'est juste un petit anesthésiant, explique-t-il. Il faut que je retire les sutures, s'il y a des lambeaux de chairs nécrosées dans la plaie, c'est la septicémie assurée, la prévient-il.

— Ouais, mais elle est vachement grosse la seringue et faut juste endormir la zone pas tout mon corps, marmonne-t-elle.

— T'as peur ? s'esclaffe Ash.

— Nan, j'ai pas confiance, c'est différent !

— C'est un bon, lui affirme Ash.

— Qu'est-ce qu'on fait ? lui demande le Doc la seringue prête à l'emploi.

— J'aurais préféré une autre exploration, mais bon, c'est quand vous voulez, Doc ! soupire-t-elle.

— Quelle allumeuse à deux balles, lance Ash en allant vers la porte qui donne sur le jardin.

— Il est jaloux parce que vous êtes séduisant alors que lui, il a eu face de rat, grogne Magda quand le Doc la pique.

— Donne-lui triple dose, qu'elle la boucle un peu, déclare Ash en sortant.

Le Doc nettoie la plaie avec du sérum physiologique et regarde sa patiente :

— Je n'ai pas besoin de savoir quel est votre rapport au Club ou avec Ash, mais juste un petit conseil, lui lance-t-il en sortant un scalpel stérilisé. Avec ce genre de gars, il vaut mieux éviter la provoque, en général ça finit mal pour le provocateur.

— Bah, j'ai pas peur de lui, alors j'vais pas lui lécher la queue juste parce qu'il fait partie d'un MC, s'agace-t-elle.

— C'est pas ce que j'ai dit, sourit-il avant de s'atteler à son travail.