Chapitre 34-2

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Du côté de Magda, Lima, Ohio, Dimanche 7 mai, 17 heures,

Son sac dans le dos, Magda, au naturel et dans sa combinaison à la Black Widow, fait vrombir le moteur de sa moto une dernière fois avant de couper le contact. Elle ôte son casque et va rejoindre Judith et Simon dans le petit fast-food près de leur motel.

Judith lui sourit et lève la main pour la saluer, alors qu'elle avance d'un pas déterminé et l'air fermé vers leur table.

— T'as pu sortir de ta roue de hamster, se moque Simon, arrogant.

— Calme ta joie tout de suite, ou ça va mal se passer pour toi, feule-t-elle.

— Ouais, Simon, lui parle pas comme ça, s'indigne Judith.

— Désolé, s'excuse-t-il. J'vais t'chercher un verre, tu veux quoi ? demande-t-il.

— Rien, soupire-t-elle.

— Allez, tu t'es pas tapé toute cette route juste pour nous mettre une branlée, sourit Simon, plus fidèle à lui-même.

— Un café, ça ira ! soupire Magda.

— Alors t'es venue nous aider ? s'enthousiasme Judith alors que Simon se lève pour aller au comptoir.

— Officiellement, oui, répond Magda.

— Et Officieusement ? sourit Judith.

— J'veux être sûre que t'es prête à bosser en solo, avoue Magda.

— J'suis pas seule, réplique Judith. Du moins pas pour le moment, précise-t-elle.

— Je sais, soupire Magda. C'est pour quoi j'espère que tu mesures toute l'ampleur de la situation ! précise-t-elle.

— J'sais qu'il a perdu son frère aîné et qu'ça lui fait mal, se désole Judith.

— Ce qui implique que tu vas devoir être vigilante pour deux, précise Magda. Et c'est pas une mince affaire, ça ne le serait pour aucun d'entre nous ! ajoute-t-elle.

L'agitation du côté du comptoir les force à regarder Simon, grand et filiforme, limite pataud, qui se fait chambrer par un groupe d'étudiants et joueurs de football à en juger par leurs blousons.

— Depuis qu'on est là, ces connards n'arrêtent pas de le faire chier, s'agace Judith.

Le beau gosse du lot se lève et les rejoint à leur table :

— Si vous voulez de vrais mecs pour vous tenir compagnie, mes potes et moi, on serait ravis de vous offrir un verre et on pourrait vous emmener faire la fête.

— Dégage, connard ! feule Judith.

— Mais c'est qu'elle a du caractère, sourit-il alors que Simon revient avec la tasse de café et deux bières.

— À ta place j'insisterais pas, intervient Simon en s'asseyant.

— Sans déconner, et tu vas faire quoi, p'tit avorton ! s'esclaffe-t-il.

— Moi, rien, sourit Simon. Elle par contre, ajoute-t-il en désignant Judith du menton. Elle va t'faire avaler tes couilles, si tu lui fous pas la paix.

— Répète ça, blaireau, feule le footballeur.

— Quoi que tu fasses, tu n'y arriveras pas à la cheville, intervient Judith. Alors, va chier dans ta caisse, connard !

— Grosse pute, comment tu m'parles ? crache-t-il, vexé.

— J'te parle pas justement, alors tire-toi ! insiste Judith.

Magda s'adosse à sa chaise et croise les bras, attendant de voir à quel point la situation va dégénérer.

— Bon, désolé, mec, on a passé une mauvaise journée, tente Simon pour désamorcer la situation.

— J'm'en bats les couilles, fils de pute, cette salope me manque de respect alors tiens-la en laisse ou j'm'en charge !

— Essaie un peu pour voir, grogne Judith en se levant.

« Ouuuhhh » se moquent les potes du lourdingue.

— Assieds-toi, ordonne Magda à Judith qui obéit sans réfléchir.

— Quoi, t'as une langue toi aussi ! se moque-t-il la pointant du doigt. J'espère qu'elle sert à sucer des bites parce que...

Il ne finit pas sa phrase parce que Magda lui a saisi le doigt et qu'elle lui a retourné dans une prise vicieuse qui l'a mis à genoux direct. Elle le saisit à la gorge de l'autre main :

— Pas bouger les louveteaux, feule Magda, l'air mauvais, aux amis de sa proie.

— Quand une fille te dit barre-toi, tu te casses ! lui explique-t-elle. Maintenant, je vais te lâcher et tu vas juste te barrer, loin et vite. Fais-nous chier, fais-nous juste une crasse et je te fais avaler toutes tes dents, une à une, c'est clair ?

— Oui, couine-t-il.

— Un problème ? gueule le patron et cuistot du resto.

— Nan, c'est réglé ! affirme Magda en lâchant l'emmerdeur de service.

— Ethan, ça va ? demande le patron.

— Ouais, m'sieur ! clame-t-il.

— Les clients n'y sont pour rien, intervient la serveuse. Ethan est toujours le premier à emmerder les jolies filles, insiste-t-elle.

— Fais pas chier, Gigi ! répond-il en rejoignant ses potes à table.

— On s'en va, ordonne Magda avant de laisser un pourboire.

Nao - T2 Aube Céleste 🔞 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant