Nao - T2 Aube Céleste 🔞 (terminé)

Chapitre 20-3

Dix minutes plus tard, Ash frappe un coup et ouvre sans attendre qu'elle réponde. Magda est assise à la petite table près de la fenêtre et nettoie son fusil à pompe.

— Tu comptes t'en servir sur moi ? lui demande-t-il hésitant à franchir le seuil.

— Me tente pas, soupire-t-elle. Entre ou sors, mais décide-toi ! ordonne-t-elle.

Ash va s'asseoir en face d'elle et regarde la bouteille d'accélérant et les paquets de sel fin.

— Tu sais où est la tombe de Sélina ? lui demande-t-il.

— Le manoir a son propre cimetière, situé de l'autre côté de l'étang, explique-t-elle.

— Comment tu l'sais ?

— Les vieux plans cadastraux sont exposés dans le petit salon, si t'avais bossé un peu, tu les aurais vus, lui reproche-t-elle.

— Ouais, ben j'ai appris pas mal d'infos.

— Les mensurations et les positions préférées des femmes du manoir n'ont aucun intérêt pour l'affaire, rejette-t-elle.

— Sur les gérants, grosse maline, grogne-t-il. La nana qui fait les chambres dit qu'ils ont placé des enceintes dans les plafonds et quelques électroaimants pour faire bouger des meubles et foutre la trouille aux clients.

— Elle t'a avoué ça, cette conne ? s'étonne-t-elle.

— J'sais comment obtenir des infos solides, sourit-il.

— Moi aussi, clame-t-elle l'air dur. J'ai trouvé des aimants cachés dans le cadre, la lampe de chevet et ma chaise, quant aux haut-parleurs, y'a des minuteurs au grenier, tous réglés différemment.

— Le grenier, sourit-il. Et t'as visité les fondations aussi ? s'amuse-t-il.

— Y'a rien au sous-sol, soupire-t-elle. L'accès au grenier est selon le panneau strictement privé, donc fallait que j'aille voir, explique-t-elle. J'ai écouté une bande-son, cette nuit on aura droit à la totale : murmures, grincements, ricanements et pleurs.

— Alors c'est pas une affaire, juste des escrocs comme dans la plupart des histoires de maisons hantées, sourit Ash.

— Ça arrive très souvent, mais on s'doit de vérifier !

— Même les flics ont classé ces drames en accident. J'pense que j'vais juste prendre mon pied cette nuit, avoue-t-il en s'allumant une clope.

— Comme tu veux, mais fume pas dans ma chambre, gronde-t-elle, irritée.

— Rabat-joie, soupire-t-il en éteignant sa roulée sur sa semelle de grolle.

— Merci, approuve-t-elle. Moi, j'irai faire un tour jusqu'au cimetière cette nuit, explique-t-elle en glissant des cartouches de gros sel dans sa sangle en cuir.

— Ça peut pas attendre demain ?

— Ça pourrait, mais j'suis pressée d'en finir avec cette affaire, avoue-t-elle.

— Il neige dehors ! affirme-t-il en jetant un œil à l'extérieur.

— Oui et alors ?

— Tu veux que j't'accompagne ? demande-t-il.

— T'as mieux à faire à c'que j'ai compris, sourit-elle.