Nao - T2 Aube Céleste 🔞 (terminé)

Chapitre 27

Bâton-Rouge, Louisiane, mardi quatorze février, 10 heures 12,

Le rai de lumière qui se diffuse au travers du fin espace entre les épais rideaux, agresse Ash, allongé sur le dos, le sortant doucement de son profond sommeil et ramenant à sa conscience la nuit de la veille : succession de coites débridés et sauvages avec une brebis.

À demi éveillé, les paupières closes car alourdies par la fatigue, il comprend soudainement qu'il n'est pas seul sur le lit alors il ouvre les yeux.

Paisiblement endormie sur le flanc, quelques mèches de ses cheveux blonds lui couvrant le visage, Magda a le bras replié sous l'oreiller, de même que son autre main doit être posée sur son Glock, caché sous le coussin.

La Chasseuse, d'ordinaire fière et arrogante, en écrase, épuisée par l'ardeur des baises qu'ils ont eues durant leur période de rut qui a duré cinq heures.

Les images de leur nuit irréelle se mettent à tournoyer dans son esprit, amusant Ash qui jubile presque de l'avoir tringlée comme s'il s'agissait d'une de leurs brebis, à la différence près qu'il se retrouve allongé à côté d'elle, au lieu de l'avoir expulsée de sa piaule juste après qu'elle lui a donné entière satisfaction.

Le membre douloureux d'avoir autant servi ne réagit pas à ses pensées sulfureuses, lui rappelant que dès la fin du sortilège, le désir bestial qu'il éprouvait pour Magda s'est brutalement arrêté, preuve en est qu'il n'aurait jamais franchi la barrière de sa petite culotte sans ce mauvais coup du sort.

« J'ai bien assez d'emmerdes comme ça » se fustige-t-il intérieurement tout en refoulant les souvenirs de leur nuit. Ash se lève et quitte la chambre, bien décidé à mettre de l'ordre dans ses idées.

11 heures,

Magda se réveille en sursaut et pointe son Glock en direction de la porte qui vient de s'ouvrir.

— Oh, détends-toi ! déclare Ash en fermant derrière lui, tout en tenant un gobelet.

— Putain, t'es suicidaire, grogne-t-elle, la voix éraillée par la fatigue, tout en s'effondrant sur l'oreiller, mais ayant remarqué qu'il s'était changé et douché, ce qu'elle meurt d'envie de faire aussi.

— Nan, t'es juste parano, réplique-t-il en lui tendant son breuvage.

— Merci, s'étonne-t-elle, en se redressant pour s'adosser au montant du lit.

— De rien, s'amuse-t-il. Mais va falloir t'activer un peu, parce qu'on a du taf, il me semble, ajoute-t-il avant d'aller jeter un œil par le rideau.

— Rah, merde, faut qu'on range les deux piaules, souffle-t-elle, dépitée par l'ampleur des dégâts dans leur chambre.

— Ici, ça ira vite, confirme Ash. Dans l'autre, j'ai déjà remis en place les dalles du plafond, mais j'vais pas m'taper le reste tout seul, on était deux à foutre le bordel.

— Cette histoire-là, j'vais pas m'en vanter, soupire-t-elle avant de poser son café pour se mettre au boulot.

Treize heures neuf, chambre double, quasiment remise en bon état,

Magda, alias Prudence, propre comme un sou neuf, vêtue de son unique tailleur-pantalon, rejoint Ash à la salle de bains, sachant très bien qu'il n'approuve pas du tout d'avoir dû enfiler le costume qu'elle lui fait acheter trois semaines plus tôt, au cas où une situation exigerait de lui qu'il change de style.

— T'es sûr qu'un peu de colle va souffrir pour réparer le pied du lit ? s'inquiète-t-elle en le regardant s'prendre la tête avec sa cravate.

— Aie un peu confiance en moi, grogne-t-il en retirant la bande de tissu qu'il tente de nouer depuis un moment. Ça m'gonfle, j'vais pas la mettre ! clame-t-il.

— Tu s'ras plus crédible si tu la portes, déclare-t-elle en lui prenant.

— Ça va pas marcher, objecte-t-il alors qu'elle s'assied sur le plan de travail pour lui faire face.

— On n'en a déjà parlé mille fois, tonne-t-elle. Il te faut un costume pour varier tes couvertures, ajoute-t-elle tout en lui plaçant la cravate sous le col relevé de sa chemise.

— J'suis pas à mon aise là-dedans !

— Arrête, il te va super bien, approuve-t-elle. Quand tu l'as essayé, t'as fait mouiller toutes les vendeuses de ce magasin et une bonne partie des clientes, sourit-elle.

Ash soupire, résigné :

— Et comment ça va ? demande-t-il en se grattant le sourcil du pouce.

Magda lève brièvement les yeux sur lui :

— Mon vagin va bien, il te remercie, réplique-t-elle, ironique, en réalisant le nœud méthodiquement.

— Sérieux, soupire-t-il. J't'ai pas...

— Déchirée ? ça aurait pu, mais j'ai pas d'saignement, j'suis seulement courbaturée et endolorie niveau vagin... Et pour toi, comment ça s'passe sous la ceinture ?

— J'sais pas si on peut s'faire une tendinite d'la bite, mais en tout cas, vu comme j'ai été sollicité, j'suis pas contre quelques jours de repos.

— Pareille, approuve-t-elle en relevant le nœud pour le placer correctement. Nickel ! ajoute-t-elle fière d'elle, en descendant de son siège improvisé.

— J'ai l'air d'un pingouin là-dedans, se dégoûte-t-il.

— Moi, j'te trouve classe, déclare-t-elle. Les tatouages et l'costume vont très bien ensemble, mais...

— Putain, quoi ? s'inquiète-t-il.

— Faut qu'tu retires tes bagues, insiste-t-elle.

— Nan !

— Provisoirement, mais tu peux en garder une, décide-t-elle. Bon, allez, on doit y aller !