Nao - T2 Aube Céleste 🔞 (terminé)

Chapitre 5

Cabane de chasse de John, au bord d'un étang, 13 heures,

Isolé et construit illégalement par John, le cabanon est devenu la petite maison de villégiature de Magda, quand elle besoin de se mettre au vert.

Elle ouvre le cabanon qui sent le renfermé et entre pour ouvrir les volets et les fenêtres, Ash qui la suit, dépose à l'entrée les sacs et les courses qu'elle a demandé à faire avant de quitter Providence.

La pièce principale est bien dimensionnée, avec une kitchenette au fond à droite, à gauche une porte vitrée pour laisser entrer la lumière dans l'autre pièce, entre cuisine et salon il y a une petite table ronde avec deux chaises, et le canapé avec télé est près de l'entrée. Une échelle mène à la petite mezzanine, où il doit y avoir un lit sous la petite fenêtre de toit.

— C'est charmant, ironise-t-il.

— C'est modeste, mais j'ai tout ce qu'il me faut, répond-elle.

— À part l'eau courante et les sanitaires, s'amuse-t-il.

— D'habitude, je viens là l'été, avoue-t-elle en s'agenouillant pour ouvrir le poêle à bois et allumer un bon feu. Mais y'a un petit générateur pour l'électricité qui alimente aussi le ballon d'eau chaude, une pompe et un filtre qui puise l'eau dans l'étang et y'a une fosse septique, monsieur-je-sais-tout, ajoute-t-elle.

— Tu veux vraiment que j'te laisse ici toute seule ? demande-t-il l'air perplexe.

— Je suis ce qu'il y a de plus dangereux dans l'coin, s'amuse-t-elle ravie que son feu ait pris.

— J'te l'accorde, approuve-t-il. Mais il va beaucoup neiger durant les prochains jours, insiste-t-il.

— Derrière, y'a un vieux pick-up que mon père voulait retaper, j'le bricole quand je viens ici... Quoi ? feule-t-elle quand elle le voit sourire.

— Rien, c'est t'imaginer réparer une caisse, c'est drôle, c'est tout ! se marre-t-il.

— Gros macho, soupire-t-elle.

— T'es un vrai garçon manqué, j'suis étonné qu'tu sois pas une broute-minou, ajoute-t-il hilare.

— J'suis armée et on est au beau milieu de nulle part, alors me cherche pas, feule-t-elle.

Amusé, Ash ferme derrière lui et visite l'endroit pendant qu'elle range ses courses. Il s'attarde sur l'unique photo qui est accrochée au mur : canne à pêche en main, un quadragénaire aux cheveux noirs et barbe de quelques jours, tient l'épaule d'une gamine de huit ou dix ans. Elle a un sourire édenté et porte très clairement une perruque brune, à la coupe au carré maladroitement cisaillé. Le père est la fille semble heureux et posent fièrement devant le cabanon avec la grosse carpe qu'elle a dû elle-même prendre.

— Tu t'es pas arrangée avec le temps, lance-t-il en désignant le cadre du doigt.

— Connaissant tes goûts en matière de femmes, je prends ça comme un compliment, réplique-t-elle en vérifiant les jerricanes.

— C'est d'bonne guerre, marmonne-t-il acceptant la remarque. Tu veux d'l'aide ? demande-t-il comprenant qu'elle veut mettre en route son générateur.

— Je veux bien, réplique-t-elle en éprouvant de plus en plus la douleur lancinante dans son bras.

Quand ils reviennent à l'intérieur, elle prépare une omelette parce qu'elle crève la dalle.

— Alors, comment tu connais le père Sanchez ? lui demande-t-il.

— Avant de pratiquer un exorcisme, les Chasseurs par superstition, demandent souvent à être entendus en confession et le Padre sait mieux que quiconque ce qu'on doit affronter, explique-t-elle. En plus, il est le meilleur exorciste de l'Église qu'on ait connu jusqu'à maintenant, quand on n'est pas assez nombreux pour le rite, on lui demande un coup de main par visio.

— J'arrive toujours pas à intégrer cette réalité, marmonne-t-il.

— Pourtant tu t'es retrouvé avec un coloc démoniaque, réfute-t-elle.

— Tu m'invites à manger ? s'étonne-t-il en la voyant mettre la table pour deux.

— Tu m'as beaucoup aidée, alors j'vais pas faire ma chienne, explique-t-elle. Mais ne me fais pas regretter mon élan de gentillesse ! ajoute-t-elle en le fusillant du regard.

Le poêle à bois commence enfin à dégager une agréable chaleur dans la cabane, alors ils peuvent ôter leur veste et se mettre à l'aise à table.

16 heures, Ash a pas mal questionné Magda sur son activité de Chasseuse, puis ils sont allés voir le pick-up qu'elle prétend retaper et se sont engueulés sur le comment et le pourquoi du raté du moteur. Le temps filant, Ash a reçu un appel de Snake qui gueulait parce qu'il avait foutu l'camp sans prévenir personne et qu'il avait évité de répondre aux appels jusque-là.

— Bon, j'ai du taf qui m'attend, explique-t-il à Magda en raccrochant.

— Je sais, affirme-t-elle en l'accompagnant jusqu'à son Hummer H3 gris.

— Quoi ? lui lance-t-il quand il voit la moue amusée qu'elle affiche.

— Tu sais c'qu'on dit sur le rapport qu'il y a entre un mec et sa caisse ?

— Nan, mais j'sens que j'vais l'apprendre, soupire-t-il alors que la neige commence à tomber abondamment.

— C'est un moyen de compenser, plus la bagnole est grosse plus, le mec a une petite queue, répond-elle l'air sérieux.

— Tu m'fais toujours pas bander, alors pas la peine de m'provoquer pour qu'j'te fourre ma grosse bite et que j'te tienne chaud la nuit, réfute-t-il.

— Je resterais pas éveillée pour toi, s'indigne-t-elle.

— J'peux dire à Matrak où te trouver, si tu préfères, déclare-t-il en ouvrant la portière.

— J'préférerais que tu sois frappé d'amnésie et que tu oublies l'endroit, avoue-t-elle.

Il lui sourit et monte en voiture, puis il ouvre sa boîte à gants abaisse la vitre côté passager pour lui tendre un portable.

— Celui-là, c'est juste un téléphone de secours, tu m'l'enverras par la poste avec le reste, s'amuse-t-il.

— C'est sympa, merci ! s'étonne-t-elle.

— En remerciement de ne pas m'avoir empoisonné avec ton omelette, s'esclaffe-t-il.

— Salaud, va ! s'agace-t-elle en lui adressant un doigt d'honneur quand il démarre.