Nao - T2 Aube Céleste 🔞 (terminé)

Chapitre 9

Salem, bar des Devil Dogs, 26 décembre, 23 h 05,

The Ripper de Judas Priest pulse dans les enceintes, euphorisant la foule du bar bondé. Crow surveille la table des p'tits cons qui viennent depuis peu pour frimer. En plus de ne quasiment rien consommer, ils emmerdent les clientes à défaut de pouvoir poser les mains sur les brebis, qui travaillent comme serveuses.

Sans compter que depuis la découverte du corps d'une femme, y'a trois nuits, tuée dans les mêmes conditions qu'une travailleuse du sexe six mois plus tôt, il s'installe comme un prélude à une psychose, grâce aux médias qui diffusent en boucle leur enquête sur les victimes et leur extrapolation sur la personnalité du meurtrier.

Providence, appartement de la serveuse rousse, 29 décembre, 2 heures du matin,

C'est la troisième fois que Ash vient jusqu'à Providence pour se faire la serveuse rousse, parce que ses formes plantureuses lui filent une gaule de tous les diables et qu'elle n'attend rien d'autre de lui que s'amuser en explorant sa sexualité.

Sur le lit défait, elle est coincée sous Ash, les jambes repliées sur sa poitrine et les genoux collés à ses épaules, alors qu'il la pilonne. Bien qu'elle soit très belle, il n'a pas envie de voir son visage, alors il se retire et la fait rouler sur le ventre, puis il lui agrippe les hanches et la force à se mettre à quatre pattes. Il la pénètre d'un coup sec et s'enfonce entièrement en elle. Excitée par son côté sauvage, elle pousse des « oh oui » quand il reprend son va-et-vient rapide et profond, la secouant d'assauts brutaux qui la font gémir et devenir folle de plaisir.

Il libère toute sa frustration dans ses coups de butoir et entraîne la rouquine dans un orgasme vertigineux, qui les comble momentanément et les laisse pantelants. Soulagé et vidé, Ash se retire, jette sa capote au sol et s'allonge sur le dos. Un bras sous la tête, il fixe le plafond pensif, tandis que la serveuse, dont il a oublié le prénom, reprend son souffle et ses esprits, affalée sur le ventre.

— Mon Dieu, t'es insatiable, susurre-t-elle rayonnante.

— T'endors pas, j'en ai pas fini avec toi ! répond-il.

Elle pousse un rire guttural, étonnée et ravie d'être ainsi désirée...

Du côté de Magda, cabanon, 13 h 20,

La solitude et la douleur de son bras semblent avoir grignoté sa détermination et son besoin d'adrénaline. Déprimée par le temps, elle s'occupe par des tâches ménagères et a tendu des fils à linge pour suspendre sa lessive dans toute la pièce, mais le linge peine à sécher depuis la veille.

Habillée du gros pull qu'elle a volé et de chaussettes épaisses, elle fulmine en enfilant sa casquette et va ouvrir à son visiteur.

— Encore toi ? s'étonne-t-elle en le laissant sur le perron.

— Merde, j'interromps un moment de plaisir solitaire, s'amuse-t-il en étudiant sa tenue légère.

— Tu sais c'qu'on dit, on n'est jamais mieux servi que par soi-même, réplique-t-elle en le fusillant du regard.

— J'suis pas d'cet avis, mais vu ton caractère, t'as pas trop l'choix, affirme-t-il. J'peux entrer, ça pelle !

— Nan, tu m'saoules, feule-t-elle.

— Pas grave, sourit-il. J'ai reçu un message cette nuit sur le portable que tu m'avais volé, j'me suis dit que tu voulais l'entendre, mais... salut !

Ash fait demi-tour et s'approche des trois petites marches.

— Attends, s'exclame-t-elle en le suivant sur le perron alors que ça caille à mort dehors. Qu'est-ce qu'il dit ? s'inquiète-t-elle.

— J'apprécierais un peu plus de politesse, déclare-t-il, l'air sévère en agitant le portable pour la narguer.

Magda voit rouge. Elle attrape le balai qu'elle laisse près de la porte pour déneiger et le frappe : ventre, épaule et s'en sert comme d'un crochet à l'arrière du genou pour le faire chuter de la hauteur du perron. En chaussettes, elle descend l'escalier enneigé et lui prend le portable, qu'il tient toujours.

Vexé d'être malmené par une meuf, il profite du moment où elle se redresse pour lui agripper le bras et lui fauche les jambes d'un coup de pied. Elle perd l'équilibre et se retrouve à genou, combative elle tente de lui donner un coup de coude quand il s'assied, alors il la ceinture et la fait pivoter la projetant sur son côté opposé, il roule sur elle et lui bloque les poignets pour la maintenir dans la neige, sa casquette à moitié retirée.

— T'as fini ? lui demande-t-il tout en comprenant qu'il est bien calé entre ses cuisses nues.

— Pousse-toi, feule-t-elle.

— J'suis pas responsable de ta situation, alors t'en prends pas à moi, réplique-t-il sans pour autant bouger d'un pouce.

— T'as pas la moindre idée de c'qui s'passe, grogne-t-elle.

— Vas-y, j't'écoute ! clame-t-il.

— Va te faire foutre, grogne-t-elle, la gorge serrée.