Chapitre 3

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Salem, 17 décembre 3 heures du matin,

Ignorant Crystal qui continue de lui tourner autour, espérant le faire changer d'avis pour qu'elle le serve à nouveau, Ash a quitté la soirée organisée au QG.

Il rentre chez lui avec l'impression d'être cerné par des folles furieuses, alors il a une petite pensée pour Carmen et reconnaît qu'elle était vachement moins chiante à vivre, contrairement aux deux timbrées qui semblent vouloir s'imposer à lui, « aucune des deux m'fait bander » pense-t-il en allumant le couloir tout en se disant « rien à foutre, si elle pionce ».

Il constate que le salon est vide. « Cool ! » se réjouit-il en se dirigeant vers sa chambre.

« Putain, la salope ! » grogne-t-il en voyant le bordel qu'elle a foutu en jetant une partie de ses fringues au sol.

Il ouvre les tiroirs de la commode et trouve un post-it où est dessiné une bite et des couilles, il fouille et comprend qu'elle lui a pris du pognon et s'inquiète en cherchant le portable qui brille par son absence, à la place trône le même dessin, qui lui crie « va te faire foutre ! »


Du côté de Magda, Providence, 17 décembre, 8 h 10

L'aube pâle irise le ciel de Providence. Le trajet en bus a été plus long que prévu à cause des nombreux arrêts aux points de dépôt des voyageurs et à cause de la neige.

L'air froid lui mord la peau, mais c'est revigorant car Magda est épuisée et a mal au bras. Elle traverse la rue déneigée pour rejoindre le petit resto et espère se requinquer avec une tasse de café. Quand elle s'installe, elle est décidée à appeler Liam.

— Comment tu vas ? lui demande-t-elle directement quand il décroche.

— Bien et toi ? répond-il, soulagé qu'elle l'ait appelé.

— Ça ira...

— Promets-moi que tu feras pas de conneries, l'implore-t-il.

Court silence.

— Liam...

— Donne-moi du temps pour trouver une solution, Magda !

— La solution on la connaît tous les deux, Liam, se désole-t-elle, en sentant les larmes lui monter aux yeux.

— Dans ce cas, j't'aiderai le moment venu, mais c'est pas pour tout de suite, clame-t-il.

Court silence. Elle n'a aucune envie de l'impliquer dans le suicide qu'elle se sent obligée d'accomplir pour le protéger.

— Y faut que je raccroche, Liam et j'vais me débarrasser de ce téléphone donc...

— Promets-le moi ! ordonne-t-il, inquiet.

Court silence. L'inquiétude de Liam lui fait mal au cœur et amplifie l'amour qu'elle lui porte, envers et contre tout.

— J'te le promets ! conclut-elle avant de raccrocher, malheureuse.

Elle se cache le visage des mains pour s'empêcher de pleurer. Autour d'elle, le brouhaha des voix et la clochette de la porte qui annonce les entrées et les sorties des badauds lui donnent le tournis.

— J'commence à en avoir marre de tes conneries, pétasse, feule Ash en s'asseyant en face d'elle, l'air furax.

Magda le dévisage et enfonce un peu plus sa casquette sur la tête.

— Dis donc, t'as un sacré flair, Rantanplan d'l'enfer, s'étonne-t-elle.

— Arrête de jouer avec mes nerfs, la prévient-il. T'as un truc qui m'appartient, s'énerve-t-il, en se penchant sur la table.

— Sois plus précis, des trucs j't'en ai pris un certain nombre, sourit-elle.

— J'ai la gâchette qui m'démange, grogne-t-il. Le téléphone, grosse conne, rends-le moi !

— Oh ça va, soupire-t-elle en le sortant de sa poche pour le poser sur la table. Y'a un tracker dedans, suppose-t-elle.

Il le récupère et l'allume pour voir si elle s'en est servi.

— J'ai passé qu'un appel, lui affirme-t-elle.

Il lui jette un regard noir et continue son inspection.

— T'as pas lu mon mot, j't'ai dit que j'allais tout te renvoyer par la poste, se défend-elle.

— Parce qu'une bite ça veut dire ça pour toi ? grogne-t-il en rangeant son portable.

— Un doigt d'honneur, c'est plus difficile à dessiner qu'il n'y paraît, s'amuse-t-elle.

Une serveuse rousse, sexy en diable, se plante devant leur table, alors il lui commande un café. La jeune femme lui adresse un sourire aguicheur et lui fait les yeux doux, ce qui lui donne envie de passer ses nerfs de bien meilleure façon.

— Y'a rien de drôle, espèce de tarée, clame-t-il quand elle s'éloigne.

— J't'ai laissé un vrai mot sur la cafetière, s'esclaffe Magda.

— Tu m'fais penser à une gamine qui fout le bordel rien que pour attirer l'attention, lui avoue-t-il en la dévisageant. T'as chialé ? s'étonne-t-il.

— Nan, s'indigne-t-elle. Et si t'insinues que j'veux qu'on baise, tu rêves, j'préfère encore m'envoyer Matrak plutôt que toi !

— T'aurais dû saisir ta chance quand j'te l'ai proposé, parce qu'il est passé à autre chose, déclare-t-il en rendant son sourire à la serveuse qui s'approche.

— Tant mieux pour lui, approuve-t-elle.

La jolie rousse lui sert une tasse de café et lui laisse une serviette en papier, où est inscrit son numéro de téléphone.

— Appelle-moi quand tu veux, lui déclare-t-elle.

— J'le ferai, lui promet-il.

La serveuse jette un regard dédaigneux à Magda et retourne derrière le comptoir, ravie qu'il ait mis la serviette dans sa poche.

— Le jour où tu te la fais, prévois un extincteur, elle peut prendre feu à tout moment, se moque Magda.

— Les peine-à-jouir sont toutes jalouses de ce genre de meufs, objecte-t-il, amusé.

— Ah j't'en prie, j'ai des orgasmes autant qu'j'en veux, feule-t-elle.

— T'es plus frigide qu'un iceberg, réfute-t-il.

— Si t'es en manque, va lui fourrer la chatte et laisse-moi tranquille, clame-t-elle avant de prendre ses affaires et de se lever.

Sa Mustang étant restée chez Gilles, Magda sait qu'elle a besoin d'une pièce d'identité pour louer une voiture, alors elle n'a pas d'autre choix que de prendre un taxi pour rejoindre le box de son père.


Nao - T2 Aube Céleste 🔞 (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant