Seule.

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Mes yeux s'ouvrent...
Je reste quelques minutes à fixer la fenêtre avant de me lever et de m'assoir doucement sur mon lit.
Je passe ma main sur mon visage et remet la mèche derrière mon oreille.
Je respire lentement et part à la salle de bain, je me mets de l'eau sur le visage et boit un verre d'eau avant de m'assoir sur la cuvette des toilettes fermés.
Je recroqueville mes genoux sur ma poitrine et pose ma tête sur mes genoux.
Au bout d'un certain temps la porte s'ouvre.

Florian : salut

Moi : salut

C'est quand il pose le regard sur moi qu'il parait surpris.

Florian : qu'est ce que tu fais ?

Moi : je médite

Il rigole légèrement.

Moi : non allez je me bouge

Je me lève, me fait un chignon et sort de la salle de bain pour aller me préparer.
On se prépare tout les deux, c'est la première matinée où on nous a laissés dormir.
Il est 9h45 et dans un quart d'heure c'est l'heure des visites.
Du coup je suis de bonne humeur parce que je vais voir ma mamie.
On sort de la chambre tout les deux en même pour partir en salle de petit déjeuner.
On s'assoit à une table avec des plateaux remplis.
Un jus, une compote et un gâteau.
J'arrive à manger la compote et boire le jus mais le gâteau je le fixe sans rien dire.
Mon regard passe sur le plateau de Florian, il a tout manger.
Je croise son regard, je le vois attraper mon gâteau et le cacher dans sa poche.
Je sais où il veut en venir, j'essaye de le remercier du regard.
Au même moment je sursaute quand une infirmière vient nous chercher pour les visites.
Elle demande au personnes de venir puis vient le tour de Flo mais moi non.
Je reste planter là comme un piquet au milieu du couloir des visites.
Une infirmière passe et m'appelle je souris en la suivant mais on arrive dans une salle vide...
Elle me fait rentrer et ferme la porte derrière moi.

Infirmière : assis toi Isis

C'est la première fois qu'une infirmière m'appelle par mon prénom.
Je m'assois sur une chaise et l'infirmière prend une chaise et s'assoit en face de moi.

Infirmière : écoute ce matin on a reçu un appel qui venait des urgences de l'hôpital de La Garonne...

Je la regarde en arquant un sourcil.

Infirmière : votre mamie est décédée dans la nuit des suites d'une crise cardiaque, je suis désolé

Moi : ah...d'accord...

J'arrive pas à réaliser ce qu'elle vient de me dire.

Infirmière : prend le temps que tu veux

Elle sort de la pièce me laissant seule à l'intérieur.
Seule avec moi même...seule avec cette vérité que j'ai pris dans la figure...
Je fixe le mur en face de moi, le silence est pesant.
Je me lève de ma chaise et part dans les couloirs dans un froid pesant.
Les larmes roulent en silence sur mes joues...
Je réalise...
Je n'ai plus de famille...
J'entre dans la chambre en fermant derrière moi avec une allure de fantôme.
Florian qui est assis de dos à moi, me parle d'un ton motivé et souriant.

Florian : bon on essaye !

Mais j'entends qu'à moitié.
Mes yeux fixe toujours le vide et mon cerveau repasse les souvenirs que j'ai avec ma grand mère...
Voyant que je ne réponds pas il se tourne et me regarde sans comprendre.
Je mets ma main devant ma bouche pour éviter de craquer mais c'est perdu d'avance, je pars dans la salle de bain en claquant la porte sans le vouloir.
A peine à l'intérieur, je m'effondre complètement en larmes.
Ma respiration devient irrégulière...
Je mets ma main devant ma bouche pour qu'aucun son ne sorte de celle si.
J'entends la porte s'ouvrir.

Florian : eh Isis qu'est ce qu'il y a ?

Dit il doucement.
Je lève le regard vers lui, rien ne sort de ma bouche.
Les larmes parcours mon visage...
Je prends une inspiration et lui dit enfin...

Moi : ma mamie est morte...

Il entre ouvre la bouche complètement choqué et me prend toute de suite dans ses bras.
Il me sert fort et moi je lâche tout...
Je le sers aussi fort que la colère et la tristesse que j'ai en moi...
Il essaye de me bercer doucement pour que je me calme.
Je me détache de Florian et essuie les larmes sur mes joues.

Florian : je suis désolé Isis mais qu'est ce qui c'est passé ?

Moi : elle a fait une crise cardiaque cette nuit...

Je prends une inspiration.

Moi : Florian j'ai plus de famille...

Je fonds en larme une deuxième fois et il me reprend dans ses bras.

Florian : tu n'es pas seule, je suis là moi

Je sors de ses bras et le regarde doucement en lâchant un « merci » à peine audible.
Je regarde Florian pendant quelques secondes qui paraissent des minutes...avec une pensée dans ma tête...est si c'était ma faute ?

Florian : eh ! Je t'interdis de penser ou de dire que c'est ta faute

Je suis surprise qu'il est aussi vite compris sans qu'un mot ne sorte de ma bouche.

Moi : mais si j'avais été là avec elle, j'aurais pu l'aider...

Florian : non tu aurais rien pu faire parce que ce genre de chose ne prévient pas quand elle arrive

Je lui souris doucement et le reprend dans mes bras rapidement.

Moi : merci Florian

Il me sourit doucement.

Florian : bon on va attendre demain hein

Dit il en rangeant le pot ce qui me fait légèrement rire.
La réalité est dur à accepter...

....

Ma raison de vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant