Ma raison de vivre

J'ai parlé au psy...

⚠️mots violents⚠️

Mes yeux rivés sur le verre de jus de fruit qui est sur mon plateau de petit déjeuné, mon regard dans le vide, je réfléchis.
Il est 8h, on est le lendemain de l'enterrement de ma mamie.
Florian est encore dans la chambre, j'ai essayé de pas le réveiller parce qu'il a besoin de se reposer.
Il faut que je parle, il faut que j'aille mieux.
Je l'ai promis à Florian et surtout je l'ai promis à ma grand mère...
Et moi faut que j'aille mieux, j'ai pas envie de rester ici éternellement.
Je lève les yeux, regarde partout autour de moi et Florian apparaît dans mon champs de vision.
Une étrange pensée me vient à l'esprit, c'est une étrange pensée parce qu'elle me fait peur.
Et si Florian partait avant moi ? Je serais capable de rester ici toute seule ?
Comment je vais faire ?
A cette pensée je lâche Florian du regard et me lève d'un coup de table sans calculer la moindre personne.
Je marche dans le couloir, arrive dans le bureau du psy.
Normalement mon rendez vous c'est pas maintenant mais c'est pas grave, là actuellement c'est pas mon problème.
Je toque.

Psy : oui ?

Je rentre en fermant la porte derrière moi.
Le psychologue me regarde surpris, je suis moi même surprise de ma démarche si vous saviez docteur.

Moi : faut que je vous parles

Il se met à sourire en me regardant, et je m'assois à son bureau il respire un coup avant de prendre la parole.

Psy : c'est une bonne nouvelle ça mais pourquoi une décision aussi soudaine Isis ?

Moi : j'ai eu une prise de conscience

Il acquiesce toujours en me souriant, c'est sûrement pour essayer de me mettre à l'aise.
Il attrape un bloc-notes et un stylo puis le regarde de nouveau.

Psy : va s'y je t'écoute

Moi : promettez moi que ça sortira pas d'ici

Psy : je suis tenue au secret médical donc ça ne sortira pas d'ici je te le promets

Moi : merci

Je prends une inspiration pour calmer mon stresse.
Un petit moment de doute et puis je me ressaisi en me disant que ça peut que m'apporter du positif.

Moi : ma mère est morte en accouchant de moi et...mon père est mort quand j'avais 8 ans il s'est suicidé devant moi...depuis je vivais chez ma grand mère jusqu'à que je arrive ici mais elle est morte il y a une semaine donc j'ai plus de famille...

J'ai tout sortie d'une traite.
Le psy me regarde avec de la surprise dans le regard.
Mes ongles sont encrés dans ma cuisse.

Psy : bon déjà c'est courageux ce que tu viens de faire et on va pouvoir avancer d'accord ?

Comme réponse j'acquiesce juste.

Psy : j'ai besoin de savoir si tu compenses le manque de tes parents ?

Moi : oui...

Je déglutis légèrement puis prend une respiration lente pour calmer mon stresse et faire redescendre mes larmes.

Moi : je m'en veux pour ma mère alors je me fais vomir et pour mon père je l'ai vu faire alors je me mutile mais seulement quand je fais des crises d'angoisses

Psy : d'accord bon comment elle se manifeste ces crises ?

Je tremble légèrement.
Les images dans ma tête me revoyant faire ces crises se balade dans ma tête.

Moi : généralement c'est la nuit, je me sens oppressé et quand je vais dans la salle de bain je le revoie se pendre dans la baignoire...je me revois l'appeler et le toucher et c'est à ce moment là que je me fais du mal pour le faire disparaître...

Il acquiesce en me regardant mais je vois bien qu'il est un peu boulversé de la situation.

Psy : et pour tes vomissements comment ça se produit Isis ?

Moi : quand je mange gras

Psy : bon ok et pour ta grand mère est ce que tu as une compensation ?

Je fais non de la tête.

Moi : j'ai posé ma main sur son cercueil et je lui ai promis d'aller mieux c'était ce qu'elle voulait...

Psy : et toi c'est ce que tu veux ?

Je revois tout les visages de mes proches décédé.
Ma mère, mon père, ma grand mère qui n'ont aucune expression mais un dernier visage apparaît c'est celui de Florian qui lui sourit en soufflant un « fait le pour toi »...
Je finis par acquiescer en regardant le psychologue.

Moi : oui

Dis je sur de moi.

Psy : bon je suis fière de vous Isis, vous avez déjà fait un énorme effort en venant me parler

Moi : merci

Psy : je vais travailler sur toi et trouver des solutions pour qu'ensemble on puisse arriver à te faire aller mieux d'accord ?

Moi : oui

Psy : tu peux sortir on se voit demain

Dit il en souriant, j'essaye de sourire comme je peux en sortant du bureau.
Je ferme la porte derrière moi et marche dans le couloir comme un fantôme.
Je me sens vide d'énergie, vide de tout...
J'ai tout dit et je dois l'avouer ça m'a fait du bien de cracher le morceau.
Je rentre dans la chambre en fermant derrière moi.
Florian est assis sur son lit avec une feuille et un stylo.

Florian : bah tu étais où ? Je voulais prendre le petit dej avec toi mais tu es partie

Je m'assois à côté de lui et baisse la tête en me triturant les mains.

Moi : j'étais chez le psy

Il relève la tête de sa feuille et plante son regard dans le miens.
Il parait choqué de ce que je viens de dire ce qui est normal vu que c'était pas l'heure de mon rendez vous et que je voulais absolument pas parler.

Florian : et ça va ?

Mes yeux se remplissent de larmes alors que je continue de le regarder.
Je me pince la lèvre du bas pour éviter de pleurer une nouvelle fois mais c'est raté.

Moi : je lui ai tout dit Flo

Florian me prend dans ses bras et me sert fort.
Je le sers fort aussi et laisse les larmes couler de soulagement.

Florian : je suis fière de toi Isis

Je souris discrètement en reniflant.
Si il savait que c'est grâce à lui ce que je suis entrain de faire...
Il a un étrange pouvoir sur moi et j'aime pas ça...

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