• Chapitre 26 •

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Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac...

Le bruit incessant de l'horloge accrochée au-dessus d'une fausse cheminée, m'obsède. Je n'entends même plus les voix mécontentes des collaborateurs de FxEnt. Mon regard est fixé sur la seule personne qui envahit mon être. Assis devant son bureau avec son assistante derrière son siège qui note chaque élément important cité dans la réunion, Felix mène ses interlocuteurs avec une main de fer. Il ne laisse aucune personne démonter ses arguments. Si l'un d'eux tente de le contredire, il démolit tout avec une massue immense de raisonnements solides et implacables.

Pourtant, cette façade de l'entrepreneur ne me fascine plus autant. Je suis habituée à force de le côtoyer durant ses journées professionnelles. Non, moi, je suis plus intriguée par la couleur de ses cheveux. Ils sont mauves. Pourquoi les a-t-il teints d'une telle couleur ? Il n'est pas désagréable à regarder. Loin de là...

Sa beauté est particulièrement ensorcelante. Je pourrais rester des jours et des semaines juste à l'observer. Sa façon de mouvoir ses lèvres pulpeuses, son petit nez qu'il a parfois tendance à le retrousser, son sourcil révolté qui se redresse suite à notre audace,... Stop. Je perds le fil de mes pensées. Carol le soupçonne bien, au vu de la lumière condescendante dans ses yeux qui me fusillent comme si je l'avais insulté.

— Nous avons encore quelques détails à régler, mais vous pouvez disposer, déclare le patron à l'égard de son assistante. Mon chauffeur vous ramènera chez vous.

Enfin ! Une occasion pour m'éclipser d'ici. La fatigue pèse sur mes paupières. Il est déjà vingt-trois heures passé. J'ignore comment ils font pour garder la forme mais j'ai besoin d'aller me coucher après que mes émotions aient été malmenées par cet épisode étrange.

— Je vais vous raccompagner.

Felix plonge immédiatement son regard dans le mien. Un frisson troublant sillonne dans mon dos. Heureusement, mes jambes ne m'abandonnent pas malgré la légèreté qui se propage dans mon corps. Bon sang...

— Il se fait tard, je m'explique.

Il acquiesce d'un hochement de tête puis nous intime à sortir du bureau. À la seconde où la porte se referme derrière nous, madame assistante me devance pour s'éloigner de ma personne. Seul le bruit de ses talons laqués résonne dans le couloir. Le manoir semble s'être endormi. Pourtant, un sentiment désagréable m'enveloppe. Je n'aime pas l'ambiance des lieux. Je me dépêche de rejoindre Carol afin d'éviter de me retrouver derrière à la merci des ombres mouvantes des coins.

Sauf que madame Mitchell s'arrête devant la première marche des escaliers.

— Pourquoi m'accompagnez-vous ?

Je m'en doutais qu'elle ne laisserait pas aller aussi facilement.

— Il semblerait que ce ne soit pas votre cas, mais j'ai appris la politesse.

Elle me tuerait si elle en avait le pouvoir. À la place, elle rétorque :
— Ne me prenez pas pour une idiote alors que je reste honnête envers vous.

Je ne sais pas si je dois me sentir mal de l'avoir méprisé ou ennuyée qu'elle me prenne de haut comme si je ne faisais pas partie du même monde qu'elle. Mais elle a raison sur une chose. Elle est toujours franche avec moi peu importe que cela me blesse ou non. Ça doit sûrement lui être égale. Mes pensées se dirigent vers le bureau d'un homme qui a peut-être un sosie de lui, caché dans ce manoir. Cependant, je ne peux rien lui dire. Alors je lui tourne le dos et continue ma route, en prétextant être fatiguée.

Quand je lui ouvre la porte, elle me dévisage longuement. J'ai l'impression de passer sous un scanner puissant qui dévoile chaque secret enfoui en moi.

— Vous vous comportez comme si vous aviez peur de tomber sur un fantôme.

Elle est très douée pour comprendre les gens. C'en est presque effrayant. Pourtant, ma peur ne surgit pas à cause d'elle. Je frémis seulement à l'idée que cet homme soit dans les parages. Ses doigts sont encore ancrés dans mon épaule telle une marque indélébile. L'assistante plisse le front et commente dans un chuchotement :
— Vous êtes toute blême.

— J'ai mal dormi la nuit dernière, je nie.

Mais cette femme n'est pas dupe. Elle n'a pas fait de longues études pour apporter son savoir à un homme quelconque. Elle est perspicace.

— Que s'est-il passé dans les caves ?

Mon corps se paralyse. Elle a tapé dans le mille comme si c'était écrit sur mon visage. Est-ce si évident ? Se douterait-il de quelque chose ? Une question m'obsède depuis que j'ai croisé mon patient dans le couloir alors qu'il me poursuivait dans les escaliers sombres des sous-sols. Cet homme qui semblait être occupé par ses affaires professionnelles tandis qu'il m'embrassait divinement.

— Est-ce que monsieur Lee était bien avec vous ?

— Évidemment ! Je ne l'ai pas quitté des yeux depuis qu'il m'a prise en voiture.

— En êtes-vous certaine ?

Elle hausse les sourcils puis la confusion s'insinue dans ses traits.

— Enfin... Il est vrai qu'il s'est arrêté un instant pour passer un appel urgent.

— L'avez-vous vu ?

— Non. Il s'est écarté de la voiture. Mais je ne vois pas où vous voulez en venir.

— Je pensais qu'il était revenu plus tôt.

— Impossible. Nous étions encore à une dizaine de mètres de la propriété. Et puis, il est revenu dans la voiture au bout d'un quart d'heure. Pourquoi ces questions ?

Aurait-il pu revenir en si peu de temps ? Comment le pourrait-il ? Pourquoi serait-il venu me jouer un tel tour puis retourner auprès de son assistante ? Ce n'est pas logique. Je n'ai pas rêvé. Il était là. Elle doit mentir. Il n'y a pas d'autres explications. Ils se moquent tous de moi. Je n'ai pas halluciné !

Je dois savoir. Était-ce réellement lui ou quelqu'un d'autre ? J'ai besoin de savoir qui il est. J'ai besoin de savoir qu'il existe et ainsi, confirmer que je ne deviens pas folle. Je peux encore sentir son souffle et entendre son rire aussi distinctement que ma propre respiration. Il ne peut pas avoir disparu.

— Je suis juste fatiguée. J'ai besoin de me reposer, je me justifie avant de la pousser dehors et de refermer la porte sans lui laisser le temps d'ajouter un mot.

Tout phénomène a une explication. Ce n'est pas une bénévole en clinique psychiatrique qui va perdre la tête. J'ai un patient et je dois m'assurer qu'il s'est rétabli.

Il semble mieux se porter que je le suis...






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Bonsoir ! J'espère que vous avez passé une bonne journée !

Je suis extrêmement désolée.

Le temps est passé si vite que je n'ai pas fait attention. Cette année, mes cours sont beaucoup plus chargés que je ne l'aurai cru et ça me met dans une organisation catastrophique.

J'espère que vous comprendrez.

Aussi ! J'aimerais sincèrement vous remercier pour votre présence, malgré l'attente des chapitres.

Nous sommes arrivés à 600 VUES !!!!

Ça me fait plaisir de pouvoir partager ma passion pour écrire un univers où mes pensées dictent les règles. Savoir que L'ombre de Felix intéresse des lecteurs, me rend joyeuse. Écrire, c'est un moyen de s'évader. Avec mes études, j'avais perdu ce hobby. Alors merci de me permettre d'imaginer et de partager avec vous ! Ça me pousse à continuer ! ^^

J'espère que cela vous a plu et que vous continuerez à lire ! Merci de votre attention !

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