Leurs premiers pas dans la rue sont méfiants. Observant de chaque côté s'ils sont suivis, l'homme et la femme sont inquiets. Elle lui attrape de nouveau le bras et l'entraîne dans sa fuite. En se retournant, elle aperçoit deux femmes qui les suivent. Elle met quelques instants à reconnaître les policières, sans uniforme cette fois. Félix se demande pourquoi elles ont pris le temps de se changer avant de les suivre. La police intervient en civil maintenant pour des évasions ?
Ce n'est pas vraiment le moment de se poser des questions, ils doivent vite fuir. Félix repère une bouche de métro et entraîne son complice dans l'escalier souterrain, l'encourageant à sauter par-dessus la barrière. David n'avait jamais fraudé de cette façon mais il suit bêtement la jeune femme. Il a juste bien compris qu'il est nécessaire pour sa vie de ne pas la lâcher d'une semelle.
Dans le dédale de couloirs, ils filent aussi vite qu'ils le peuvent, essayant d'être le plus discret possible. Les deux femmes les collent au train. Arrivés sur le quai, la foule qui attend le prochain métro est dense. La voleuse profite de la masse pour se cacher derrière un distributeur. La rame arrive bruyamment et s'arrête. Les passagers se ruent à l'intérieur pendant que d'autres essayent de s'en extirper.
Les évadés restent planqués derrière la machine. Félix tient fermement la main de David. Elle attend que retentisse le signal d'alarme de fermeture des portes. Leurs respirations sont profondes. Les femmes sont au bout du quai, scrutant les déplacements des usagers. Enfin, une sonnerie se fait entendre. C'est le top départ pour la voleuse qui s'élance, avec David, vers la rame de métro. Ils passent de justesse, les portes se refermant sur les deux femmes qui les poursuivent. Le métro démarre et ils soufflent quelques instants.
— On sort à la prochaine, décide Félix.
— On va faire quoi ?
— On va prendre une autre ligne. Il ne faut pas qu'ils suivent notre piste.
La rame ralentit et les deux jeunes gens sortent rapidement. De nouveau, ils s'enfoncent dans les couloirs souterrains. Ils s'engouffrent sur une ligne différente puis changent de nouveau de destination quelques stations plus loin. Ils effectuent ce petit manège deux fois supplémentaires jusqu'à ce qu'ils profitent enfin de quelques instants de répit, assis. Félix montre le plan à David.
— On va descendre là.
— On va encore prendre une autre ligne ?
— Non, j'ai mon appart pas loin.
— Tu n'as pas peur que les flics y soient allés ?
— Aucun risque.
En effet, Félix avait pris l'habitude de se déplacer sans aucun effet personnel sur elle. Ni papier, ni téléphone, ni clés. Ainsi, impossible de faire le lien avec sa véritable identité ou quelque objet qu'elle avait acquis avec. Il était très important pour elle de protéger tout ce qui était en lien avec son vrai patronyme. Pour sa sécurité. Et celle de sa famille.
Elle se lève brusquement, suivie de David. Lorsqu'ils atteignent la surface, Félix ne peut s'empêcher de scruter les environs. On ne sait jamais ! Elle ne connaît pas son ennemi, mais il a l'air tenace. Elle encourage David à la suivre d'un signe de la tête. Félix remarque que, malgré leur fuite, il n'a pas une seule fois lâché son pantalon. Cela la fait légèrement sourire.
— Quoi ? lui demande David.
— Rien ! dit-elle en secouant la tête.
Il est surpris par la prestance de sa complice. Ils sont en fuite, et elle ne laisse rien transparaître alors que lui est en panique totale. Il n'a jamais vécu ce genre de situation. Son truc à lui, ce sont les ordinateurs, seul, à l'abri, chez lui. S'il sort, c'est uniquement pour effectuer des tâches inhérentes à la vie quotidienne ou voir parfois quelques amis. Mais jamais, ô grand jamais, il ne se retrouve en mauvaise posture.
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Haute voltige.
ActionFélix est une voleuse, si ne n'est la meilleure. Un jour, elle se fait miraculeusement arrêtée par la police et rapidement associée à un illustre inconnu pour une série de méfaits. Instinctivement, la jeune femme soupçonne un coup monté et décide...