14 - Rencontre musclée

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— Mais qu'est-ce qu'ils foutent ? s'agace la voleuse au volant de la voiture qu'elle a pris soin de garer à l'abri des regards.

Alors que Stéphanie est partie rejoindre Xavier, Cate et Erwan se sont rendus jusqu'à l'adresse du rendez-vous pour étudier le terrain. L'endroit est plutôt calme, caché entre le fond d'une zone industrielle et le fleuve. Le garage qu'a évoqué le mercenaire ressemble davantage à une décharge, avec toutes les carcasses de voitures garées juste devant. La bâtisse se présente sur deux étages et est dans un état extérieur vraiment délabré.

Voilà maintenant une demi-heure que les deux compères patientent, cachés. Cate a essayé plusieurs fois de contacter Stéphanie, en vain. La blonde s'inquiète de la venue des renforts car il est important qu'ils interviennent avant l'arrivée du commissaire. Elle espère que l'homme parlait bien de son ordinateur portable, et que, surtout, il n'a pas tenté de le pirater. L'idée qu'il puisse découvrir des choses sur elle, l'inquiète beaucoup. Si Erwan n'est pas conscient que la révélation de la vraie identité de Cate soit la plus grande peur de cette dernière, il remarque cependant, depuis un bon moment déjà, les marques d'impatience et d'agacement de la voleuse.

— Ils ne vont plus tarder je pense, mentionne le policier.

Mais cet Interlude ne suffit pas à calmer la blonde. D'ailleurs, son angoisse se voit justifiée lorsqu'une grosse voiture de couleur sombre et inconnue entre sur le parking devant le garage. Très rapidement, elle comprend que ce ne sont pas les personnes qu'ils attendaient. La grosse berline ne tarde pas à laisser sortir un homme grand, barbu et corpulent. Elle l'observe attentivement sans pour autant arriver à le reconnaître.

— Mais qu'est-ce qu'il fout déjà là ? murmure Erwan en regardant l'homme.

La voleuse se tourne vers lui.

— Tu le connais ?

— Oui... C'est Sisco !

— Ton commissaire ? Mais il nous reste encore au moins une heure avant le rendez-vous.

— Je ne sais pas. Ils ont peut-être avancé l'heure.

— Mais comment on va faire ?

— Je ne sais pas non plus.

— Je n'ai pas le choix...

— De quoi tu parles ?

— Je vais y aller. Maintenant, dit la blonde en rassemblant ses affaires. Passe-moi ton arme.

— Non ! s'oppose vivement le policier. Déjà, tu n'y vas pas. Et puis, si tu devais y aller, ce ne serait pas seule.

— Passe-moi ton arme s'il te plaît. Je dois le faire maintenant, il faut absolument que je récupère cet ordinateur. Et vu qu'il est là, il est hors de question que toi, tu viennes. Je t'ai assez mis dans la merde comme ça. T'imagines, s'il te voit ? Ta carrière est foutue.

— Je pense que c'est dangereux.

— Il y a de grandes chances, mais là, je n'ai pas le temps d'attendre les autres. Toi, tu vas patienter dans la voiture, et dès qu'ils arrivent, tu les emmènes à l'intérieur. Mais par compte, tu ne te fais pas voir.

— Je vais sans doute me répéter mais tu es complètement folle. Tu ne peux pas faire ça toute seule.

— Tu sais, ce n'est pas ma première embuscade, conclut la blonde en lui faisant un clin d'œil et en attrapant l'arme du policier.

Elle sort de la voiture et court se cacher. En se faufilant le plus furtivement possible entre les carcasses, Cate atteint rapidement le bâtiment. Elle cherche un moyen d'entrer discrètement. Elle aperçoit en hauteur une fenêtre entrouverte. En escaladant les containers à poubelle adjacents au garage, elle arrive à atteindre le châssis et à se hisser tel un chat. La voleuse retrouve instinctivement ses habitudes professionnelles, bien loin des inquiétudes du policier sur la dangerosité de la situation ou sur le fait que Cate serait seule à affronter les deux hommes.

Haute voltige.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant