17- En action

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C'est en pleine nuit et à bord de la voiture du policier que Xavier a mené son équipe jusqu'à l'aéroport du Bourget, à l'endroit même où les deux femmes avaient laissé le jet quelques jours plus tôt. Tout en conduisant, il a contacté l'agence pour ordonner le ravitaillement du véhicule volant, ainsi que la préparation de quelques équipements. Son ordre a été si rapidement exécuté que les trois coéquipiers n'ont pas attendu longtemps que l'avion décolle après avoir été déposés.

Une fois dans les airs, Stéphanie a sorti des tenues pour chacun et déployé tout un attirail d'armes à feu. Il y a l'embarras du choix. Cate s'est changée à la hâte, au milieu de la cabine, enfilant une nouvelle combinaison plus souple qui lui laisse davantage de facilités à se mouvoir que sa tenue précédente. Mais surtout, ce vêtement est équipé de protections pare-balles sur certaines parties du corps. Bien qu'elle se soit cachée le plus possible, David n'a pas pu résister et l'a fixée tout du long. Puis, elle a choisi quelques équipements supplémentaires, en plus de deux armes automatiques et de nombreux chargeurs. La voleuse a pris le temps d'équiper sa ceinture d'un grappin et de cacher une arme blanche dans une de ses bottes. Et tout ceci sans prononcer le moindre mot.

De son côté, David a fini par imiter la voleuse et l'espionne en enfilant à son tour une tenue. Il a préféré une arme de calibre inférieur à celui des femmes. Il a été surpris de voir la voleuse attraper un fusil à pompe. Il a même sursauté lorsqu'elle l'a chargé en le secouant brusquement, et avec beaucoup de prestance, en le tenant seulement par la pompe. Elle l'impressionne. Réellement. Il ne cesse de se le répéter mais même s'il apprécie la fragilité de la femme, son aplomb et son sérieux l'intriguent au plus haut point et dans le bon sens du terme. Il ne peut s'empêcher d'avoir un sourire en coin en l'observant, comme si elle l'amusait. Et ça a le don d'agacer Cate qui se retient de l'engueuler. La tension à son égard n'a pas disparu. Au contraire. La façon dont il la regarde a tendance à l'amplifier. Malheureusement, elle doit faire avec la présence du pirate.

Connaissant le site sur le bout des doigts, la jeune femme explique longuement la géographie du terrain et l'aménagement de la demeure familiale occupée. En contact instantané avec Xavier et Erwan durant tout le voyage, ils fournissent aux voyageurs quelques plans satellites en direct du terrain pour appuyer les précisions de Cate. Leur apportant l'indication exacte des véhicules et des mercenaires postés à l'extérieur de la bâtisse. Enfin, Stéphanie profite de la descente de l'appareil sur Dieppe pour fournir le dernier équipement utile à ses coéquipiers : des oreillettes émetteur-récepteur. L'avion atterrit enfin sur le tarmac de l'aérodrome normand et les trois s'engouffrent dans un véhicule qui les attend.

Il a été décidé d'un plan d'action. Stéphanie conduit et se charge de faire diversion auprès des mercenaires qui sont postés à l'entrée de la demeure. Pendant ce temps, Cate et David parcourent le bois attenant en courant jusqu'à une petite chapelle abandonnée. La voleuse leur a expliqué que pendant la deuxième guerre mondiale, la villa a été occupée par les allemands et que la résistance avait réhabilité de nombreux anciens souterrains pour cacher leurs interventions. L'édifice religieux à moitié en ruine était aujourd'hui l'unique preuve de cet héritage et cachait le dernier passage encore existant. Si la voleuse connaît bien cet accès, c'est parce que les enfants Guerin l'ont maintes et maintes fois arpenté pendant leur adolescence, une façon subtile de se soustraire au regard parental lors de certaines invitations festives. Un dédale de 500 mètres dans un boyau d'un mètre de large les mène jusqu'à un escalier en colimaçon. L'humidité du passage et l'odeur de champignon chatouillent les narines du pirate, peu habitué à la campagne. Pour Cate, c'est un véritable retour dans le passé. Elle le connaît les yeux fermés. Sa lampe torche ne lui est pas spécialement utile, pourtant cela la rassure. En 18 ans, la nature a envahi les lieux non entretenus et ce n'est pas le moment de butter et de chuter sur une racine.

Haute voltige.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant