13 - Le mouchard

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Assise, en sous-vêtements, sur le bord du lit dans la chambre sombre du policier, elle fume tranquillement une cigarette en regardant vaguement à l'extérieur. Les lumières de la rue dessinent des ombres sur les murs de la pièce. Elle ne pense à rien. Elle est juste là, à profiter de la quiétude du moment et de la fraîcheur que lui procure la douche qu'elle vient de prendre. La chaleur de la nuit sèche rapidement les quelques gouttes qui restent sur sa peau.

Derrière elle, une silhouette d'homme vient s'asseoir et doucement se coller à elle. Peau contre peau, il commence à la caresser. Elle se laisse conquérir par le toucher de l'homme tout en terminant sa cigarette. Ses cuisses s'ouvrent au passage des doigts délicats de l'homme. Sa tête bascule en arrière, se reposant sur l'épaule masculine. Il ôte son soutien-gorge et vient attraper fermement sa poitrine, la rapprochant davantage contre lui. Il embrasse sa nuque, remontant lentement jusqu'à son oreille. Elle savoure l'instant, se laissant surprendre par un frisson. Le souffle de l'homme à son oreille la trouble. Et, c'est encore pire lorsqu'il se met à lui mordiller le lobe de l'oreille et l'angle de sa mâchoire.

Elle est de plus en plus excitée par la situation. Elle veut aussi participer à ce petit jeu. D'un geste vif et précis, elle se débarrasse de sa cigarette par la fenêtre et vient à son tour toucher l'homme. D'abord, ses mains se posent sur ses jambes, jouant avec la pression de sa poigne et de ses ongles. Puis, elle vient attraper les cheveux de l'homme pour attirer davantage son visage du sien. Elle remarque rapidement que l'homme aussi est tout mouillé. Ce qui n'est pas étonnant, vu la chaleur de la nuit. Cependant, elle a une drôle de sensation. Lorsqu'elle le touche, l'eau ne sèche pas comme elle le devrait. Ses mains gardent une sensation plus poisseuse, comme si une matière un peu visqueuse les recouvrait.

Elle regarde ses mains et malgré l'obscurité, elle distingue quelque chose sur celles-ci qui les teint et les assombrie. Prenant peur, elle se lève brusquement et se retourne vers l'homme. Cherchant sa respiration, elle le reconnaît et le découvre couvert de sang. Elle est terrorisée devant cette vision horrifique. Elle ne comprend plus rien. Ce ne peut pas être vrai. En faisant non de la tête, elle recule doucement. Mais le pirate se lève à son tour et s'approche d'elle. Bloquée par la rambarde de la fenêtre, elle ne peut aller plus loin et ne peut s'empêcher d'hurler lorsqu'il pose de nouveau la main sur elle en prononçant son nom.

Surprise par le cri que la voleuse pousse lorsqu'elle la touche pour la réveiller, Stéphanie lâche à son tour un hurlement, puis une série de jurons.

— Non, mais ça ne va pas la tête de hurler comme ça ? lui demande l'espionne. J'ai failli faire une crise cardiaque !

— Mais qu'est-ce que ?

Cate est finalement assise, abasourdie, devant l'ordinateur dans le salon du policier. Rien n'a bougé. La tasse déposée plus tôt par Erwan est toujours là, vide. Le soleil baigne largement la pièce de ses rayons et il fait déjà bien chaud. Elle comprend qu'elle s'est finalement endormie et qu'elle vient de rêver. Enfin rêver... C'est plus un cauchemar qu'autre chose à première vue. Qu'est-ce que son cerveau a encore inventé ?

— Je... Je suis. Excuse-moi, j'ai fait un mauvais rêve, bredouille la voleuse.

— Ça, j'ai bien compris. Mais ne me fais plus une peur pareille s'il-te-plaît.

— Oui. D'accord.

— Tu as encore rêvé de David ?

— On peut dire ça.

— Je suis navrée pour toi.

— C'est gentil. Mais ça va aller.

— Je sais, mais tu as besoin de dormir sans cauchemarder. Tu ne vas pas tenir longtemps à ce rythme.

Haute voltige.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant