𝐒𝐓𝐑𝐀𝐍𝐆𝐄𝐑 𝐌𝐈𝐍𝐃 ━ ᴮᶤˡˡʸ ᴴᵃʳᵍʳᵒᵛᵉ ✓

⟡ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐐𝐔𝐀𝐓𝐑𝐄

𝐒𝐀𝐌𝐄𝐃𝐈 𝟎𝟓 𝐎𝐂𝐓𝐎𝐁𝐑𝐄 𝟏𝟗𝟖𝟓

Son sac à dos rempli de son pyjama, d'une tenue pour le lendemain ainsi que ses affaires de toilette, Mary descendit l'escalier de chez elle, se rendant dans le vestibule pour enfiler ses chaussures et sa veste. Alors qu'elle allait sortir de chez elle, la voix de sa mère se fit entendre dans son dos. Levant les yeux au ciel, elle se retourna, se faisant reluquer de la tête aux pieds par sa génitrice. Mary portait pourtant un simple jean noir, un t-shirt noir à l'effigie du groupe Metallica, ses Doc Martens et sa veste en cuir. Rien d'extravagant.

— Où est-ce que tu vas ?

— Comme tous les samedi, dormir chez Eddie.

— Ah oui, ton ami bizarre qui fait peur. Vous allez vraiment bien ensemble.

— T'as fini, j'peux y aller ?

Sans même lui laisser le temps de répondre, Mary sortit de chez elle, claquant la porte derrière elle. Eddie qui faisait peur ? C'était d'un ridicule. Il ne ferait de mal à personne. Il était totalement adorable. Elle détestait quand les gens le critiquait de cette façon si dénigrante alors qu'ils ne le connaissaient pas comme elle le connaissait. Poussant un soupire, elle enfourcha son vélo et pédala jusqu'à Forest Hill.

Bien qu'elle ait obtenu son permis l'année dernière, elle n'avait pas sa propre voiture. Parfois, quand Tyler était de bonne humeur, il la laissait conduire sa voiture. C'était d'ailleurs à bord de sa Chevrolet qu'elle avait emmené Max au Snow Ball l'année dernière.

Passant devant le Bradley's Big buy, la blonde s'y arrêta afin d'acheter de quoi grignoter au cours de l'après-midi. Elle acheta les pringles préféré d'Eddie, prit quelques paquets de bonbons sans oublier des donuts. Mary aurait bien aimé prendre également des bières mais sur son vélo, c'était pas une bonne idée. Surtout qu'elle n'avait pas de sangles. Tant pis, elle espérait que son meilleur ami en ait dans son frigo.

Arrivant non loin de Forest Hill, la blonde regarda l'heure sur sa montre, se disant qu'elle arrivait bien plus tôt que d'habitude. Il fallait dire que depuis son réveil, la jeune femme ne faisait que penser à ce qu'il lui était arrivé la veille. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'il lui était arrivée et surtout, pourquoi l'approcher elle ? C'est pourquoi elle voulait essayer d'oublier tout ça quelques heures et quoi de mieux que d'être avec son meilleur ami.

Mary pédala encore quelques mètres avant d'arriver devant le bungalow des Munson. En vu de la camionnette garée à côté du van, la blonde se dit que l'oncle d'Eddie était là. Enfin, elle se doutait qu'il était chez le voisin pour regarder un match de baseball à la télé. Elle posa son vélo contre le bungalow, monta les trois marches, frappa contre la porte et attendit.

Eddie lui ouvrit quelques secondes plus tard, surpris de la voir. Il remarqua tout de suite son air fatigué et ses cernes sous les yeux. Il fronça les sourcils, croisa les bras et accola son épaule droite contre le chambranle de la porte, un sourire aux lèvres.

— Je ne t'attendais pas aussi tôt, love.

— Je sais. Désolée, je peux revenir vers dix-neuf heures si tu es occupé.

— Comme si j'allais te demander de partir. Il lui pinça la joue, la faisant sourire. Allez viens.

Il se décala et la laissa passer, fermant un instant les yeux en sentant cette odeur de fleur d'oranger et de lavande émaner d'elle. Seigneur, ce qu'il aimait cette odeur sur elle. Il referma la porte et se tourna vers elle.

— J'ai été acheté quelques trucs avant de venir.

— T'étais pas obligée, j'ai encore des restes de samedi dernier.