Haunted School

12.

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Gabriel

Edouard était de retour.

C'était tout sauf une bonne nouvelle à ses yeux

Cela faisait quelques jours qu'il s'isolait, ne souhaitant voir personne à cause de la nouvelle. Ça n'annonçait rien de bon. Il avait simplement dit à Aliénor qu'elle n'avait qu'à se reposer pour une fois, elle avait évidemment refusé de prendre du temps pour elle, mais n'avait pas cherché à comprendre pourquoi il annulait leurs prochaines recherches. Il appréciait qu'elle respecte ainsi sa vie privée.

Le retour d'Edouard entraînait toujours une période étrange, positive ou négative selon les fantômes. Danaë et Daphnéa devaient être ravies, le reste de leur famille aussi. Sa rancune était purement personnelle, il ne voulait pas leur gâcher ça.

Il était allongé sur une étagère de la bibliothèque, très proche du plafond, quand April l'interpella.

- Gabriel ! Je te cherchais. On ne t'as pas vu depuis longtemps tu vas bien ? J'ai cru que tu avais disparu, et Danaë est très inquiète pour toi. Elle a dit que tu ne t'isolais jamais, surtout sans prévenir.

Il tourna la tête vers elle, la regardant à peine. Si ce n'était pas April, il l'aurait sans doute royalement ignorée, mais parler ne pouvait pas lui faire de mal.

- Disons que je prends simplement du repos dans mes responsabilités, ce n'est rien d'important. As-tu parlé à Daphnéa récemment ? Elle t'aura sans doute expliqué.

- Son père est revenu si j'ai bien compris. Elle a dit qu'elle attendait avant d'avoir une vraie discussion avec lui. Et qu'il demanderait sûrement à te voir, même si elle n'en voit pas l'intérêt. Pourquoi elle te déteste d'ailleurs ?

- C'est une longue histoire, qui nous concerne uniquement Danaë et moi, et elle a cru y être personnellement liée. Ce n'est pas une grande perte qu'elle ne m'aime pas, c'est même réciproque.

- Tu sais, Daphnéa est incroyable, elle est juste très protectrice envers Danaë. Elle veut le meilleur pour elle, et elle a plein de qualités, je suis sûre que tu pourrais l'apprécier si vous faisiez un effort tous les deux. Vraiment, tu devrais essayer de lui parler un jour.

- Peut-être, si l'éternité m'ennuie trop un jour.

Il soupira, marquant un blanc, puis relança :

- Puisque tu sembles si déterminée à me faire la conversation, ne préfères-tu pas me parler de toi ?

- De moi ? Il n'y a pas grand chose à dire. Je suis en filière musicale, je joue du piano et de la guitare, et c'est à peu près tout.

- Tu n'as donc pas d'histoire avant ta venue à l'école ? Bien sûr, tu peux me le dire si tu ne souhaites pas en parler. Je comprendrais.

Il descendit de l'étagère de la bibliothèque pour être à sa hauteur et la regarder, comme si leur conversation ne devenait intéressante que maintenant. Il la vit hésiter à parler un instant, comme si elle choisissait les informations à donner.

- Ce n'est rien de spécial. Ma mère aime la musique et c'est elle qui m'a appris tout ce que je sais, et elle ne s'entendait pas si bien que ça avec mon père. J'ai postulé pour venir ici et ils m'ont acceptée.

- Les couples semblent voués à l'échec, peu importe l'époque, remarqua-t-il.

- Pourtant, j'en ai bien vu certains qui y arrivaient.

April se triturait d'un coup les doigts, visiblement mal à l'aise, et fixait ses pieds.

- Tout va bien ? demanda-t-il.