« - Thompson, salua-t-il de sa voix rauque quand elle arriva enfin à ses côtés.
- Ghost, répondit-elle.
- T'as une mine épouvantable, fit-il remarquer.
- Merci lieutenant... voilà une démonstration impressionnante de votre sens de l'observation, ra...
Au grand soulagement du Capitaine Price, son amie et agent de la CIA Kate Laswell avait réussi à éteindre l'incendie qui faisait rage entre le général Shepherd et l'équipe de la TF141.
La mission fut classée comme succès. Les localisations des autres planques du cartel furent transmises aux autorités Colombiennes qui procédèrent à l'arrestation des membres restants et à la libération des détenues. La Task Force fut alors rapatriée dans une de leur base Britannique, dont les coordonnées géographiques étaient classées confidentielles.
Annabelle quant à elle, avait été contrainte de rester cinq jours de plus sous surveillance médicale à l'hôpital de Baranquilla avant de pouvoir retourner sur sa terre natale, l'Angleterre.En dépit de ses ordres qui furent bafoués, Shepherd tenu parole et la jeune femme toucha une coquette somme d'argent pour « service rendu » avant d'être reconduite jusqu'à Birmingham où elle séjournait à présent dans un hôtel.
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23h58, 2 Mai Moor Hall Hotel, Birmingham
Annabelle restait figée devant son plat de pâtes devenu froid depuis une bonne heure maintenant, le regard égaré dans le vide, les genoux ramenaient jusqu'à sa poitrine, elle contemplait sans vraiment pouvoir le voir le paysage qui s'étendait sous ses pieds. De sa fenêtre elle avait une vue imprenable sur la grande ville qu'était Birmingham.
Chaque journée qui s'écoulait depuis son retour était devenue un supplice. Elle tournait et virait devant sa maison familiale, passant et repassant devant, sans pouvoir en franchir le seuil.
Un jour, elle avait même aperçu sa mère qui s'affairait à tondre le petit carré de pelouse, si caractéristique de ce pays, qui bordait l'avant de la maison. Annabelle se souvint alors de la sensation intense qu'elle avait ressenti, c'était comme si son cœur s'était gonflé d'amour à la manière d'un ballon de baudruche prêt à exploser. Un amour débordant qui la percuta de plein fouet quand elle revit pour la première fois depuis huit ans, la femme qui lui avait donné la vie et bien plus encore.
Pour autant, elle ne put se résoudre à s'approcher et avait continué à l'observer, au loin.
Voilà à quoi ressemblaient ses journées depuis son rapatriement. C'était un cercle vicieux, une boucle infernale dont elle ne pouvait sortir. Une force supérieure qui semblait l'empêcher de réaliser tout mouvement, tout déplacement vers cette source de joie qu'était sa famille.
Un bref éclair de lucidité la fit sortir de ses pensées, et, lourdement, elle se dirigea vers la table de chevet où trainait un téléphone portable. « Tu appelles si t'as un problème, moineau » lui avait ordonné Soap avant de lui tendre le petit appareil, le jour de leur départ de Baranquilla. « Vous me donnez votre numéro perso sergent ? » avait-elle dit rieuse, mais le soldat s'était contenté de lui offrir un clin d'œil en guise de réponse.
