Chapitre 12 - Le film cauchemardesque

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Je n'attends rien de ce rendez-vous mais je ne l'apprécie pas pour autant. Mon repas de midi forme maintenant une boule de plomb au creux de mon estomac. Je respire calmement en m'installant où la secrétaire de l'étage m'a larguée, toutes des garces en jupe crayon ici à ce que je vois. Mais le boss de fin n'a pas encore fait son apparition, je consulte mes messages pour passer le temps, mais je n'en ai aucun. Une porte s'ouvre au loin, je décide de garder mon regard fixé sur l'écran, des talons claquent sur le sol et je ressens la présence d'une personne à mes côtés.

- Sawyer Elliotsky, veuillez me suivre, je relève les yeux et reconnaît la fameuse Caroline d'après la description rapide faite par notre patron.

Je ne réponds pas et je me lève, lui faisant signe de me montrer le chemin, elle m'offre un rictus méprisable et s'avance en roulant des hanches. Cette dinde n'est visiblement pas au courant qu'ici, il n'y a que des femmes, pas un pénis à la ronde et que donc son numéro de charme ne marche pas. Elle entre dans son bureau et m'ordonne de fermer la porte derrière moi, mon petit côté rebelle a très envie de la laisser grande ouverte rien que pour la faire chier.

Je m'installe dans le fauteuil visiteur qu'elle m'indique, son sourire Colgate se pose sur moi, bien que ses dents soient blanches et alignées, ce n'est pas un gentil sourire. Elle croise ses mains sur le bureau et me considère d'un œil mauvais. Je retiens mon souffle par peur de bayer aux corneilles, je n'aime pas cette femme et de loin.

- Nous avons un problème avec votre fiche de salaire, m'annonce Caroline de but en blanc.

- Vous êtes ? eh oui sale garce, moi aussi je peux faire chier.

- Je vous demande pardon ? visiblement son cerveau est aussi rétréci que sa jupe.

- Vous êtes ?

Elle paraît choquée de ma question, la moindre des choses c'est tout de même de se présenter, ce qui ne plaît tout bonnement pas à cette garce en talon aiguille. Elle attrape une feuille qu'elle me lance presque au visage, je la rattrape et la lie, pour moi il n'y a aucun problème, j'ai toutes mes qualifications et mon salaire est de ce fait tout à fait proportionnel à ce que je dois toucher.

- En tant que directrice de ce service, je dois vous annoncer que le salaire inscrit ne peut être celui que vous toucherez, s'acharne-t-elle son regard méprisable sur moi.

- Les raisons, je demande pas sûr qu'elle veuille encore me parler.

- Vous êtes trop bêtes pour faire une phrase ? m'attaque cette garce.

- Les raisons, je répète sans arriver à plus forcer sur mes cordes vocales.

Si cela la fait enrager je peux répéter cette phrase en boucle, rien que par plaisir. Elle joue maintenant avec son crayon à papier, j'ai toujours ma fiche de paie dans les mains sans pour autant voir le problème. J'avais fourni tous mes diplômes et documents à Brooks pour que le Conseil soit vraiment au courant de mes qualifications, chaque membre avait reçu un mail contenant les informations complémentaires demandées après mon embauche.

- Tout le monde ici sait que vous sucez le patron, m'ascène Caroline en me fusillant du regard.

- Baliverne, je m'efforce de rester calme sans pour autant y arriver pleinement.

- Vous avez eu droit à un très bon poste payé au-delà de vos qualifications, vous avez votre bureau dans le sien, et vous me faites croire que vous ne vous tapez pas Brooks.

- Ce que vous n'arrivez pas à faire manifestement.

Je ne l'ai pas vus venir et pourtant ma joue me brule, les spasmes prennent le contrôle de mon corps, des larmes roulent sur mon visage sans que je ne puisse les arrêter. Des flashs traversent mon esprit bien que je tente de les réprimer, ma respiration se fait plus lourde et hachée, je n'arrive désormais presque plus à respirer.

Plus forte que mes démons - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant